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Ibrahima N'doye, Conseiller Spécial du Président de la République : "Les rigueurs de la prison commencent à produire des effets sur le mental de Karim Wade (...) Je trouve incohérente l'attitude de certains des alliés. C'est déloyal (...)’’


Vendredi 5 Septembre 2014

Membre fondateur de l'Alliance pour la République (APR), Ibrahima N'DOYE est un compagnon de longue date du président de la République Macky SALL. Il a été à ses côtés successivement à la primature, à l'Assemblée nationale et aujourd'hui, il fait office de Conseiller spécial à la présidence de la République, depuis l'avènement de la deuxième alternance politique au sommet de l'Etat, en mars 2012.
Responsable politique à Diender, Ibrahima N'DOYE a servi à la télévision nationale (RTS) et au Conseil économique et social comme Directeur de la Communication et des Relations publiques. Il se prononce dans cette interview, sur les sujets chauds de l'actualité nationale.


Ibrahima N'doye, Conseiller Spécial du Président de la République : "Les rigueurs de la prison commencent à produire des effets sur le mental de Karim Wade (...) Je trouve incohérente l'attitude de certains des alliés. C'est déloyal (...)’’

DAKARACTU : Le premier cas du virus Ebola détecté au Sénégal...Quelle est votre réaction par rapport à la situation?


Ce n'est jamais bon pour un pays d'abriter une personne atteinte par cette maladie qui fait des ravages dans le monde en terme de perte de vies humaines. Mais Dieu merci, au Sénégal nous ne sommes pas encore à un niveau critique. Le cas importé auquel vous faites allusion est convenablement géré par les services de santé publics. Il n'y a pas donc péril en la demeure. Le gouvernement a pris toutes les dispositions pratiques nécessaires à la prévention pour éviter la propagation de cette maladie dont les conséquences sont fâcheuses pour la santé des populations, l'économie d'un pays et son corollaire de prestige diplomatique. Je crois que la communauté internationale doit accorder plus de considération au cri de détresse lancé par le président Macky SALL depuis New-York sur la nécessité d'en faire une préoccupation partagée par tous les gouvernements du monde. Nous devons prendre le taureau par les cornes et mobiliser tous les moyens requis pour contenir à temps ce fléau. En tout cas, au niveau du Sénégal, nous pouvons nous réjouir des mesures hardies et jusque-là très efficaces - touchons du bois ! - adoptées par le gouvernement suivant les directives du chef de l'Etat. C'est rassurant d'entendre le président Macky SAll faire appel à un sursaut national pour faire face à cette menace. Je crois que son appel sera bien entendu par tous les leaders d'opinion pour aider à la sensibilisation. Il y va de notre intérêt à nous tous.

 

DAKARACTU : Les affrontements à l'université qui ont occasionné la mort d'un étudiant. Pourquoi pas une solution durable?


 Je crois que le travail qui se fait depuis l'ouverture, l'année dernière, des concertations sur l'avenir de l'enseignement supérieur, va nous conduire à une situation beaucoup plus avantageuse pour les étudiants. Evidemment la réforme en cours suscite beaucoup de tension dans l'espace universitaire, mais pour autant, le gouvernement est obligé de la mener à terme. C'est dans l'intérêt du pays. On ne peut pas faire d'omelettes sans casser des œufs. Il ne faut qu'on soit démagogique. Nous n'avons pas à trop nous focaliser sur le bulletin de vote des électeurs au point de relayer à l'arrière plan ce qui constitue des mesures phares à même d'offrir aux générations futures un avenir meilleur. Je crois très sincèrement que le président Macky Sall doit être félicité. Il est sur la bonne voie. Tout le monde a regretté la tournure prise par ces évènements avec la mort du jeune Bassirou Faye. Le président Macky Sall a été le premier à s'en désoler et il a tout fait depuis lors pour apaiser les cœurs, tant pour sa famille que pour ses camarades étudiants. La visite qu'il a effectuée à l'hôpital principal lui a permis d'approcher les blessés et de se faire une idée plus exacte sur l'état de gravité des affrontements. C'est un acte plein d'humanisme qui traduit l'état d'esprit d'un homme profondément attaché aux valeurs culturelles qui fondent notre société. Il a été très ému!

 

 DAKARACTU : Le procès Karim Wade tarde à avancer du fait des requêtes soumises de part et d'autre. Réaction?


Par principe, je ne me prononce pas publiquement sur les dossiers pendants devant la justice. D'autant plus qu'à la position où je me situe, je ne peux me le permettre. Je sers de Conseiller au président de la République. Je ne dois pas m'offrir certaines libertés dans la gestion des affaires publiques. Seuls les juges peuvent décider de la culpabilité ou de l'innocence de Monsieur Karim Wade. Ainsi vont les règles du jeu judiciaire, si je peux m'exprimer ainsi.

 


DAKARACTU : Karim Wade a déclaré hier devant les juges que sa candidature en 2017 hante le sommeil du président Macky Sall...


 Je crois que ce sont les rigueurs de la prison qui commencent à produire des effets sur le mental de Karim Wade. On peut lui pardonner ces écarts de langage.  Dans son for intérieur, il sait très bien que le président Macky Sall a des préoccupations autres que celles qu'une certaine opposition veut lui coller. Le Sénégal a besoin d'être remis sur les rails de l'émergence après les dernières années de banditisme économique qui ont marqué la fin de règne du président Abdoulaye Wade.  Monsieur Karim Wade devrait plutôt s'armer d'arguments solides et irréfutables pour sortir des griffes de la justice avec succès. C'est la seule bataille qui vaille aujourd'hui pour lui. Le président Macky Sall ne se laissera divertir par des allégations aussi légères, dont le seul objectif est de s'attirer la pitié et la sympathie des émotifs. Pour gagner une présidentielle, il faut avoir une Histoire avec son pays.

 

DAKARACTU : Le président de la République est attaqué de toutes parts. Selon vous, qu'est ce qui est à l'origine de ces attaques?


En tant que démocrate, je ne suis pas étonné. Le président de la République est dépositaire de la confiance du peuple. Il cristallise tous les espoirs, toutes les angoisses et toutes les incertitudes. C'est normal qu'on porte un jugement sur ses actions. Seulement, il faut que cela reste dans les limites des règles démocratiques. C'est cela qui donne d'ailleurs tout son sens à la République. Le président Macky Sall est un homme ouvert et très tolérant. Mais il sait être ferme quand il le faut. La valeur politique de toutes ces contradictions réside dans le fait qu'elles permettent d'enrichir les offres publiques dont le chef de l'Etat est porteur. Il faut s'en réjouir tant qu'elles embellissent les plages des débats.

 


DAKARACTU : Idrissa Seck s'est distingué dans ces attaques en assimilant le président Macky Sall au virus Ebola. Qu'est-ce que cela vous inspire comme réaction?


J'ai envie de dire le mépris tout simplement, mais à l'image du président Macky Sall, je suis de ceux pensent que le débat public doit s'inscrire dans le cadre de la promotion des idées qui font avancer l'humanité. On n'efface pas la souillure avec de l'urine. Monsieur Idrissa Seck que je respecte beaucoup d'ailleurs, n'a pas à descendre au bas des pâquerettes dans le seul but de faire mal à un adversaire politique. Je l'entends souvent parler d'élégance républicaine. Elle fait partie des normes chantées de la vie publique. Il n'a pas à insulter le président de la République de cette manière. Monsieur Idrissa Seck aspire à diriger notre pays, je ne crois pas qu'il aimerait demain qu'on le traitât de la sorte. En tous cas, quiconque s'aventurerait à le faire serait envoyé en prison. Je vous disais que le président Macky Sall est un homme extrêmement tolérant. Vous pouvez me croire !

 

DAKARACTU : Pourquoi vos alliés ne se signalent pas pour défendre le président Sall face à ces attaques?


Il est vrai qu'à votre instar, beaucoup d'observateurs se posent la même question. Moi aussi je ne cesse de me poser cette question. C'est étonnant, je veux être honnête ! Seuls des militants de l'APR mouillent le maillot et portent publiquement la voix du régime alors que les responsabilités sont partagées. Je trouve incohérente l'attitude de certains des alliés du président Macky Sall. Ils acceptent le miel mais dès que nos adversaires politiques de l'Opposition  nous jettent le fiel, ils se rebiffent. Je ne trouve pas cela loyal.


DAKARACTU : Que répondez-vous au responsable de l'AFP, Mbaye Dione qui a déclaré récemment que le président Macky Sall a trahi son parti.


Je ne crois pas qu'il l'ait dit de cette manière, mais c'est tout comme. Je l'ai écouté et entendu dire des choses qui ne sont pas du tout justes. Le président Macky Sall n'a plus à prouver son attachement à la parole donnée quand il s'agit de satisfaire les attentes de ses alliés. Moustapha Niasse et son parti sont les mieux traités parmi les partenaires politiques de l'Apr. Les menaces en filigrane exprimées par Monsieur Mbaye Dione de revoir le compagnonnage de son parti avec nous de l'Apr ne nous font pas peur. Nous nous préparons à toutes les éventualités. Rien ne nous surprendra d'ici à 2017. Je pense que le président Macky Sall croit fermement au rassemblement. Voilà qui explique d'ailleurs son obsession à garder la coalition "Bennoo Bokk Yakaar", mais pour autant, il ne va pas sacrifier encore davantage son parti sur l'autel d'une unité dont il n'est pas sûr de la pérennité. Que ce soit clair pour tout le monde ! Si certains se croient suffisamment forts pour chercher une voie alternative, alors ils n'ont qu'à se déterminer dès maintenant. Çà aidera à clarifier le jeu politique. Et tant mieux encore pour la démocratie. Nous n'avons pas à raser les murs. Le régime du président Macky Sall est encore debout sur ses jambes. Maintenant, ce n'est pas interdit de se faire des illusions en politique !

 

DAKARACTU : Comment jugez-vous la gouvernance du régime Macky Sall ?

Je ne peux pas être juge et partie. Nous n'avons pas encore fait tout ce que nous souhaitions, mais pour l'essentiel, le président Macky Sall est en train d'opérer des ruptures fondamentales. Tout n'est pas encore très visible, mais avant la fin du mandat, on se rendra compte encore davantage, de l'impact des politiques publiques mises en œuvre depuis deux années. Donnons du temps au temps comme disait le président Mitterrand. Le meilleur reste à venir...




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