Ibou Sané, professeur en Sociologie Politique sur le livre du colonel Ndao " C'est comme si nous n'avions pas de services secrets ou de services de renseignements...de contrer ces sorties"

" L'heure est très grave parce que si l'on y prend garde, on risque de ternir l'image de marque de notre République et, par ricochet, de la société. De plus en plus, apparait ce qu'on appelle la sociologie de la calomnie, de la dénonciation. Il y a un effritement de l'autorité qui fait que les gens pensent que le meilleur service à rendre au peuple est de prendre la plume et de dénoncer" fustige le sociologue Ibou Sane, dans les colonnes de l'Obs.
Avant d'ajouter " Les hommes de tenue ont une obligation de réserve et sont donc tenus par le secret-défense. L'Etat doit être relooké, relookable et castrateur, sinon, nous aurons la République dans la rue. Il faut protéger l’État de droit, il ne faut pas que les hommes de tenue se servent de leur position pour mettre à nu l'Etat. C'est une forme de chantage que de produire ces brulots qui rendent l'Etat fragile. En exemple, le cas de la Casamance soulevé dans le livre du colonel Abou Aziz Ndao. Cela peut avoir des conséquences négatives sur la gestion de la crise. Il y a des secrets qu'on ne peut pas mettre sur la place publique. Les hommes de tenue doivent prendre de la hauteur. Quant aux intellectuels, ils sont dans leur rôle de contrôle et de critique. Ce qui n'a rien à voir avec la subversion et la dénonciation gratuite", soutient-il.
"Je pense que le pouvoir de Macky Sall doit être ferme et très regardant, c'est comme si nous n'avions pas de services secrets ou de services de renseignements capables de contrer ces sorties", déplore Ibou Sané.