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Gouvernement: Ces grands chantiers qui attendent Mahammad Dionne


Mardi 15 Juillet 2014

Il n’aura pas le temps de souffler. Le Premier ministre Mahammad Dionne a, en face de lui, de nombreux chantiers. Le successeur de Aminata Touré devrait être un touche-à-tout. Dans tous les secteurs de la vie, des chantiers inachevés ou devant être entamés l’attendent. Le chef du gouvernement devra user d’une baguette magique pour satisfaire une population qui a trop attendu. Du sport à la crise scolaire et universitaire en passant par la lancinante question des inondations, Mahammad Dionne devra répondre partout présent. Les acteurs du secteur, les travailleurs des collectivités locales, les acteurs de la justice… , tous attendent «le Messi» Dionne pour guérir les maux de leur secteur. Un grand défi pour le capitaine de l’équipe de Macky Sall.


REFECTION DES STADES DEMBA DIOP ET LEOPOLD SEDAR SENGHOR : Mahammad Dionne a du pain sur la planche. Les deux plus grands stades du Sénégal n’ont pas bonne mine. Suspendu par la Fifa en octobre 2012 à l’issue du match Sénégal-Côte d’Ivoire, le Stade Léopold Sédar Senghor doit être rénové avant le mois de septembre pour accueillir le prochain match de l’Equipe nationale du Sénégal en phase éliminatoire pour la Can 2015 au Maroc. Il y a également le tunnel à refaire et les sièges qui avaient été vandalisés lors du mémorable Sénégal-Côte d’Ivoire d’un certain 13 octobre 2012. C’est pourquoi l’Etat a fait de la réfection de Léopold Sédar Senghor sa priorité et a dégagé en conséquence des montants provisoires pour les travaux d’urgence. Mais la réfection ou réhabilitation de Léopold Sédar Senghor est un tout, car pour en faire une infrastructure de référence qui réponde aux normes de la Fifa et de la Caf, ce stade a besoin d’une véritable cure de jouvence.

Le Stade Demba Diop aussi pose un sérieux problème. Il est dans un état de dégradation avancé au niveau de sa pelouse et des tribunes. Ouvert en 1963 pour les besoins des Jeux de l’Amitié, ce lieu de sport est aussi dans un piteux état. Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football, disait dans l’émission «Rétrosports» de Sud Fm que le stade Demba Diop a besoin d’une reconstruction. «Je ne crois pas qu’un simple lifting d’une centaine de millions suffirait. Il faut rebâtir ce stade pour lui permettre de répondre à toutes les normes», affirmait-il. Comme pour dire que Demba Diop ne sera pas une mince affaire pour le pouvoir. Le ministre des Sports sortant, Mbagnick Ndiaye, annonçait la fermeture du stade dans deux mois au plus tard. Mais Saër Seck, président de la Ligue pro estimait que la livraison de Léopold Sédar Senghor devrait précéder la fermeture de Demba Diop. Autant d’ingrédients que le Premier ministre devra utiliser pour concocter une bonne recette pour guérir nos stades.

LE PSE ET SES PROJETS : Alorsministre chargé du Suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), Mahammad Dionne invitait tous les partenaires à accélérer la cadence dans l’exécution des projets du Pse. Aujourd’hui qu’il coordonne l’action gouvernementale, le remplaçant de Aminata Touré a la lourde tâche de faire en sorte que le moteur du Pse démarre. De nombreux financements ont été acquis, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a procédé à bon nombre de signatures de convention, mais depuis, rien. Les choses tardent à bouger. Mahammad Dionne qui a appelé au travail dès sa nomination devra s’atteler à les faire bouger. Ce programme sur lequel le chef de l’Etat compte s’appuyer pour développer le Sénégal a pour ambition de porter le taux de croissance à 7% pour une période d’au moins dix ans. Le Pse cible six secteurs productifs prioritaires dont l’agriculture et l’agroalimentaire, l’habitat, les mines et le tourisme.

REFORME DE LA JUSTICE : C’est aussi un chantier pour Mahammad Dionne. La réforme de la justice est aussi une nécessité. Le Premier ministre devra accélérer la cadence…judiciaire. Cette réforme vise, selon Sidiki Kaba, à faire en sorte que les préoccupations des justiciables soient conformes au système judiciaire. Avec cette nouvelle réforme, «les Cours et tribunaux pourront se saisir de tous les dossiers pour répondre davantage et de manière plus efficace aux besoins des Sénégalais». Mais depuis que cette réforme a été annoncée, les choses avancent à pas de caméléon et Mahammad Dionne devra secouer le grand cocotier pour y laisser son empreinte. La commission de réforme des institutions, pilotée par le Pr Amadou Mahtar Mbow, a fait des propositions dans ce sens.

CODE DE LA PRESSE : C’est une question tout aussi sensible. L’adoption du nouveau Code de la presse tarde à se faire. Depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, les choses n’ont presque pas bougé. De Abdoul Mbaye à Aminata Touré, il n’y a pas eu de grandes avancées. Même si le président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby), Moustapha Diakhaté, a promis l’adoption dudit Code par l’Assemblée nationale d’ici à la fin de l’année. Mahammad Dionne devra donc s’y mettre pour faire bouger les choses et permettre à la presse de tenir son nouveau code entre les mains.

GESTION DES INONDATIONS : Dans la composition des deux premiers gouvernements, il y avait un ministère en charge des Inondations. Khadim Diop était chargé de combattre ce fléau qui gagne de plus en plus de l’ampleur. Et dans le nouveau gouvernement, il n’y a pas un département spécifique en charge des Inondations. Donc Mahammad Dionne devra diriger la gestion des inondations. Le Premier ministre devra faire face à cette lancinante question qui, depuis plus d’une décennie, fait partie du quotidien des Sénégalais. Les eaux de pluies des années passées patientent toujours dans certaines zones et le début de l’hivernage n’est pas pour arranger les choses. Une question sensible que Mahammad Dionne devra gérer avec tact pour espérer avoir un bilan à défendre au moment de rendre compte.

APPUI AU SECTEUR PRIVÉ : Les Petites et moyennes entreprises (Pme) représentent environ 90% des entreprises privées et participent à hauteur de 20% du Pib et 40% des emplois créés. Toutefois, leur développement continue de faire face à des contraintes et des défis majeurs, notamment un fort taux de mortalité précoce des entreprises. D’après les experts, environ 60% des Pme disparaissent durant la première année de leur création. A cela, s’ajoutent la prédominance du secteur informel et la faiblesse de la gouvernance d’entreprise, la difficulté d’accès à la commande publique, la faiblesse de la qualité dans l’information financière, la difficulté d’accès au financement bancaire adapté aux Pme, entre autres. Autant de problèmes que le Premier ministre devra résoudre avec l’appui de la Direction de l’appui au secteur privé (Dasp) qui a été mise sur pied pour les accompagner.

CRISE ÉNERGÉTIQUE : Mahammad Dionne a intérêt à agir vite. Le nouveau Premier ministre doit, à tout prix, trouver une solution à la crise énergétique. Les coupures intempestives d’électricité ont repris de plus belle dans la capitale sénégalaise. Depuis quelques semaines, certains Sénégalais vivent dans le noir. Les délestages sont de retour dans beaucoup de quartiers de Dakar. Une situation à laquelle le nouveau gouvernement est tenu d’apporter des solutions s’il ne veut pas vivre le syndrome de 2011 avec le régime de Me Abdoulaye Wade. En 2011, la recrudescence des délestages avait poussé les populations à investir les rues pour manifester leur colère. Le régime d’Abdoulaye Wade n’avait pas su gérer la situation. Et cette situation a participé à la défénestration de Me Abdoulaye Wade et de son régime. Aujourd’hui, les mêmes causes pouvant créer les mêmes effets, Macky Sall est alors averti. Car, 2017 n’est pas loin et les tombeurs de Me Wade sont encore là !

PENURIE D’EAU : Mahammad Dionne a pris fonction dans un contexte où Dakar a soif. Le nouveau Premier ministre est arrivé au moment où une longue pénurie d’eau affecte la capitale sénégalaise. Une situation à laquelle Mahammad Dionne et son équipe doivent apporter des solutions pour éviter aux populations le calvaire vécu, il y a un an. C’était au mois de septembre 2013. Suite à la détérioration, puis à l’explosion du tuyau de Keur Momar Sarr, les Dakarois étaient restés plusieurs semaines sans voir le liquide précieux. A l’époque, beaucoup de mesures ont été annoncées par le gouvernement pour apporter une solution au problème de l’eau au Sénégal. Le Président Macky Sall, après avoir écourté son séjour à l’étranger, avait fait une descente à Keur Momar Sarr pour s’enquérir de la situation. Aussi, un nouveau tuyau a été commandé depuis la France. La panne a finalement été réparée. Et l’eau a de nouveau coulé des robinets. Aujourd’hui, l’histoire se répète. Comme poisseuse, Dakar revit la même situation. Une pénurie d’eau sévit dans la capitale depuis le mois de juin dernier. La Sde et la Sones, deux sociétés chargées de la gestion de l’eau, expliquent la situation par la forte demande en cette période de chaleur.

CRISE SCOLAIRE. Même s’il y a un léger mieux, l’Etat peine toujours à trouver une solution définitive à la crise scolaire. Les négociations entamées avec les syndicats d’enseignants n’ont pas réussi à pacifier l’espace scolaire sénégalais. Une solution est attendue de la part de Mahammad Dionne et son équipe pour qu’enfin, le Sénégal puisse vivre une année scolaire sans perturbation.

CAMPAGNE AGRICOLE. Le Secrétaire général du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), Baba Ngom, dénonçait, lors d’une conférence de presse, les errements dans les préparatifs de la campagne agricole. Selon lui, à la date du 28 mai, aucune commission de vente des intrants et du matériel n’était encore mise en place. Ce qui fait que les paysans ont démarré l’hivernage dans l’incertitude. La campagne passée n’a pas, dit-on, été fameuse et les acteurs du système n’ont eu de cesse de crier sur tous les toits les problèmes qui ont accompagné le démarrage de la campagne. Mahammad est alors tenu de trouver la formule magique pour que l’agriculture, pilier essentiel du programme de Macky Sall, décolle.

CONSEILLERS RÉGIONAUX DE DAKAR. En plus de la pénurie d’eau et des coupures intempestives d’électricité, un autre front social attend le nouveau gouvernement de Mahammad Dionne. Le mouvement d’humeur des ex-travailleurs du Conseil régional de Dakar emportés par l’Acte 3 de la décentralisation est une question que le successeur de Mimi Touré doit résoudre. Les ex-travailleurs du Conseil régional réclament le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire et leur redéploiement dans la Fonction publique. Ils menacent d’élargir leur plan d’action dans toutes les régions du pays

GFM





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