France: un premier Conseil des ministres studieux et responsable

Le gouvernment de Jean-Marc Ayrault s'est réuni pour la première fois en Conseil des ministres jeudi 17 mai. A la sortie, les ministres ont exprimé le même sentiment de responsabilité et le changement qu'ils désirent désormais incarnés. Durant ce premier Conseil, chacun des 34 membres du gouvernement a par ailleurs signé une charte de déontologie.

Sobriété, simplicité. Depuis l'entrée en fonction de François Hollande mardi 15 mai, ces mots ont pris des allures de directives. A la sortie du premier Conseil des ministres du quinquennat, les membres du gouvernement ont donc pris soin de ne pas laisser libre cours à leurs émotions personnelles et de rappeler qu'ils étaient conscients d'avoir une lourde tache à accomplir.
« Je pense que tout le monde a conscience de la responsabilité et de l'attente qui est très forte de ce nouveau gouvernement », a ainsi expliqué Cécile Duflot, nouvelle ministre du Logement. Un sentiment partagé par Pierre Moscovici, nouveau ministre de l'Economie : « Nous sommes là pour servir la République, l'Etat et être exemplaire dans notre comportement et en action tout de suite ».

Bien sûr, comme dans toutes les classes, il y a les élèves qui respectent la consigne à la lettre et ceux qui ne peuvent pas s'empêcher d'ajouter leur petite touche personnelle. « C'est un moment d'histoire qui commence, que nous allons écrire avec les millions de Français qui participeront au développement de notre pays », s'est enthousiasmé Arnaud Montebourg, le nouveau ministre du Redressement productif.

Un moment historique et pour le jeune ministre chargé du développement Pascal Canfin, peut-être un moment de renouvellement : « Sur la forme, la République française reste très institutionnelle et quand on compare avec d'autres pratiques en Europe, je pense qu'il y a aujourd'hui une forme de pesanteur institutionnelle ». Le changement, c'était aussi une promesse de campagne de François Hollande.

Un gouvernement se voulant exemplaire

Exemplarité et efficacité. Tels sont les maîtres-mots de l'action gouvernementale tels que les a édictés le président. Ces règles ont été aussitôt adoptées dès le premier Conseil des ministres par l'ensemble des membres du gouvernement. Ces derniers ont ainsi entériné la baisse de 30% de leur salaire et signé une charte de déontologie, un engagement à être en tout point exemplaire et à ne pas mélanger les genres.
La charte stipule ainsi que chacun « doit se garder de tout conflit d'intérêt », de « non cumul des mandats » et de « l'absence de tout autre activité ». Tous les ministres s'y sont engagés avec enthousiasme, à l'instar d'Arnaud Montebourg, le tout nouveau ministre du Redressement productif. Il affirme qu'il est nécessaire « que les ministres montrent l'exemple, qu'un gouvernement soit désintéressé pour lui-même et passionné à la tâche ». Et pour être tout à fait transparents, les ministres devront également
remplir une « déclaration d'intérêt » qui sera rendue publique dans les prochains jours.

RFI.FR