FRONT DU REFUS: Pape DIOP en guerre contre l'acte 3 de la décentralisation

Le secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) continue sa campagne de dénonciation de l’Acte 3 de la décentralisation qui consacre la suppression des régions au profit de départements. Après leur tournée à l’intérieur du pays, Sidya Ndiaye et sa délégation ont été reçus hier par le Directoire politique de la Convergence Bokk Gis Gis. Une occasion pour Pape Diop de théoriser la mise en place d’un large front de refus contre l’Acte 3 de la décentralisation.

Pape Diop ne cautionne pas du tout le projet de l’Acte 3 de la décentralisation dans sa composante suppression des régions et avènement de départements. Preuve qu’il va peser de tout son poids dans les prochains jours, il a suggéré à la délégation de la Fgts venue au siège de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis de travailler à la mise en place d’un large front de refus contre l’Acte 3 de la Décentralisation, arguant que ceux qui ont conçu ce projet sont passés complètement à côté.

«Ils veulent juste affaiblir le prochain homme qui gagnera Dakar»

Rappelant que Bgg, Rewmi et le Pds ne sont pas d’accord avec la réforme, Pape Diop estime que Sidya Ndiaye et Cie portent le combat de tous les espoirs et qu’ils ne devraient pas s’en arrêter-là. Au-delà de la marche prévue le 10 février prochain, ils doivent tout faire pour que tout le monde comprenne que le combat est d’abord politique avant d’être autre chose. «Je vous encourage à aller voir les autres pour monter un front de refus contre l’Acte 3 de la décentralisation. Bgg, lui, s’engage à unir ses forces avec la Fgts, parce que tout le monde sait ce qui se cache derrière ce projet. C’est juste pour affaiblir le prochain homme qui gagnera Dakar. Mais ils ne doivent pas perdre de vue que tout homme politique est appelé à partir un jour ou l’autre».

Très amer, Pape Diop indique que malgré le tollé général suscité par le projet, le Gouvernement n’a pas hésité à le soumettre aux députés pour adoption. «Un pays, on ne le gère pas dans le tâtonnement. Il y a de cela deux mois à peine, ils ont reporté les élections au 29 juin. Aujourd’hui encore, ils sont en train d’agiter l’idée d’un deuxième report. Ceci montre simplement qu’ils ne sont pas compétents. On ne légifére pas un pays selon les intérêts d’un clan. Ce projet, c’est juste pour caser une clientèle politique puisque le Sénat a été supprimé. C’est une vision égoïste, personnelle, juste pour l’intérêt d’un parti mais je ne vois pas comment on peut développer une grande ville comme Dakar de cette façon-là».

Sidya Ndiaye qui ne mâche jamais ses mots pense que seuls les «intrigants» tapis au plus haut sommet de l’Etat cautionne la réforme. «C’est comme si le Sénégal maintenant marchait sur la tête et réfléchissait par les pieds. Pour des raisons politiciennes, on veut nous servir un plat indigeste. C’est un véritable coup d’Etat institutionnel qui vient d’être opéré à travers ce projet», a dit Sidya Ndiaye avant de poursuivre: «Nous irons à la rencontre de tout le monde. Même l’Apr, parce qu’à l’Apr il y a des gens qui ne sont pas convaincus par cette réforme».

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