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FRAUDE SUPPOSEE DES 690 ELEVES-MAITRES: LA COUR SUPREME DESAVOUE SERIGNE MBAYE THIAM


Jeudi 24 Septembre 2015

L’affaire très controversée des 690 élèves-maîtres, exclus des Centres régionaux de formation des personnels de l’éducation pour fraude, portée devant la justice par ces derniers, a connu finalement son épilogue. Après avoir demandé la poursuite de l’instruction pour une bonne administration de la justice, la Cour suprême a rendu hier, mercredi 23 septembre, son verdict pour annuler l’arrêté n°38 16 du 24 juillet 2014 portant annulation d’admission des élèves-maîtres après 5 mois de formation. Ces derniers et le Grand cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) crient victoire et réclament la démission de Serigne Mbaye Thiam. Pendant ce temps, la chargée des syndicats au ministère de l’Education nationale, Marie Siby, prend acte et attend la notification de la Cour. Non sans soutenir que le problème de la fraude est avéré.

La Cour suprême a cassé l’arrêté portant annulation de l’admission des 690 élèves maîtres, exclus des Centres régionaux de formation des personnels de l’éducation pour fraude, par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, dans le cadre du Concours de recrutement des élèves-maîtres (CREM) de l’année 2013-2014. Portant l’affaire devant la justice pour attaquer l’arrêté n°38 16 du 24 juillet 2014 annulant leur admission après 5 mois de formation dans les Centres régionaux de formation du personnel de l’Education (Crfpe), les élèves-maîtres ont eu raison devant leur ministre de tutelle. En effet, la Cour suprême a pris la décision hier, mercredi 23 septembre, d’annuler l’arrêté pris en Conseil des ministres. Une décision prise après la poursuite de l’instruction demandée par la Chambre administrative de la Cour pour une bonne administration de la justice.

Par conséquent, la Cour désavoue ainsi la décision de Serigne Mbaye Thiam pour excès de pouvoir. Selon Me Aliou Sow, avocat du collectif des élèves-maîtres, « les conclusions de la décision de la Cour ont relevé que le ministre de l’Education est allé trop vite en besogne. Il n’était pas suffisamment entouré de garanties judiciaires pour prendre cette décision ». Avant de poursuivre : « On ne dit pas qu’il n’y a pas de fraude, mais la procédure utilisée par le ministère ne respectait pas l’orthodoxie dans ce domaine ».

« La Cour a entendu l’Etat et les élèves-maîtres par le biais de leur avocat que je suis. La Cour a estimé que cette décision relevait d’un excès de pouvoir. C’est une décision à saluer. Cela prouve que nous sommes dans un état de droit », a soutenu Me Sow. Revenant sur le processus par lequel ils ont abouti à cette décision de la Cour, le président du Conseil national de la jeunesse a jugé nécessaire, pour obtenir gain de cause, d’attaquer « la décision du ministre ne respectait pas un principe général du Droit : le droit de la défense ». Il rappelle que « les élèves-maîtres dont l’admission a été arrêtée, n’ont jamais été interrogés sur les griefs qui leur étaient reprochés ».
« Nous avons formulé des arguments pour le compte des élèves-maîtres qui ont motivé l’annulation de cet arrêté. La Cour a rendu son verdict aujourd’hui », précise Me Sow.

Une intégration exigée

Obtenant gain de cause pour annulation de l’arrêté du ministre de l’Education, les 690 élèves-maîtres par le truchement de leur avocat, exigent leur intégration pour continuer la formation au niveau des Centres régionaux de formation du personnel de l’Education (Crfpe). Pour Me Sow, « une intégration des élèves-maîtres va de soi parce qu’ils avaient entamé leur formation. Ils méritent de continuer leur formation. Cet arrêté a fait l’objet d’annulation par la Cour suprême pour excès de pouvoir. Et nous pensons que l’Etat respectera le droit. Les élèves-maîtres reprendront leur place dans les différents centres de formation ».

Les 690 élèves-maîtres réclament la tête de Serigne Mbaye Thiam

L’un des porte-parole du collectif des 690 élèves-maîtres embouche la même trompette que Me Aliou Sow, en exigeant leur intégration, sans délai, dans les Crfpe pour poursuivre la formation. Babacar Sakho estime que « la justice a tranché en notre faveur. C’est une décision juste qui nous a donné raison devant Serigne Mbaye Thiam ». Non sans aller plus loin pour réclamer la tête du ministre qui a pris par précipitation cette décision. « Il doit être démis de ses fonctions pour avoir joué avec notre avenir. Ils nous ont retardés pendant 1 an », soutient Babacar Sakho.

MAMADOU LAMINE DIANTE, COORDONNATEUR DU GSCE : «Serigne Mbaye Thiam doit présenter ses excuses et plier bagages»

« Le ministre a demandé aux 690 élèves-maîtres de se retirer de la formation et de les remplacer par 690 autres qui étaient, selon lui, sur la liste d’attente. Cet arrêté a fait l’objet d’annulation par la Cour suprême pour excès de pouvoir. Cela veut dire, en conséquence de Droit, les élèves-maîtres ont été injustement retirés de la formation. Ils doivent être réintégrés.

Les 690 qui sont en train de subir la formation, ce sont les inclus de Serigne Mbaye Thiam dans la formation. Sur le plan pédagogique, la formation doit être par conséquent suspendue pour réintégrer les 690 réhabilités par la justice. L’examen final prévu au mois d’octobre doit être suspendu jusqu’à ce que ces élèves-maîtres terminent leur formation et participer valablement à l’examen de sortie. La deuxième implication est le fait que ce sont des gens qui étaient jetés en pâture avec leurs familles en les accusant gratuitement d’avoir fraudé, la justice doit demander réparation pour eux. Il va falloir que les collègues soient indemnisés, sachant qu’on a roulé dans la farine tout un peuple d’autant que cette affaire a été portée en Conseil des ministres. Serigne Mbaye Thiam doit présenter ses excuses et plier bagages. L’excès de pouvoir a caractérisé sa gestion. Le directeur de la Formation et de la Communication a été injustement mêlé à cette affaire et relevé de ces fonctions. Il mérite réparation. Au niveau du Gcse, nous allons rencontrer les élèves-maîtres concernés au lendemain de la Tabaski pour faire ensemble une évaluation de la situation et dégager les perspectives ».

ABDOULAYE FANE, PRESIDENT DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DES PARENTS D’ELEVES : «Le ministère doit être plus regardant»

« Pour une école performante, il faut des enseignants de qualité. D’après les informations que nous eues, les cas de fraude ont été soulevés par rapport à des vérifications qui ont été faites sur les copies des candidats au Concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem). Cela pose problème. Si les élèves-maîtres intègrent les classes, cela doit se faire dans des conditions pour faire des enseignements de qualité. On demande au ministère d’être regardant sur cette situation. Entre l’admission des élèves-maîtres et la découverte des cas de fraude, 5 mois se sont écoulés. C’est problématique. Les enquêtes ont été révélées tardivement ».

MARIE SIBY, CHARGEE DES SYNDICATS AU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE : «Nous attendons une notification de la Cour»

« Nous prenons acte. Nous attendons la notification portant annulation de l’arrêté sur l’affaire de fraude des élèves-maîtres. Nous n’avons pas de réflexion à faire. C’est la Cour suprême qui a statué. Mais il faudrait relever que la Cour a statué sur la forme. Pour ce qui nous concerne, le problème de la fraude est avéré. Il n’y a pas à commenter

SUD QUOTIDIEN





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