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Le Français de 34 ans a notamment été mis en examen pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, c’est-à-dire en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes », « acquisition, détention et cession d’armes de catégories A et B en bande organisée », « fabrication en bande organisée d’engins explosifs ou incendiaires », « détention et transports de substances et produits incendiaires ou explosifs en vue de la préparation d’atteinte aux personnes par substance explosive », « toute infraction en relation avec une entre terroriste », a détaillé le procureur.
Dans cette affaire, qui s’est développée lors d’opérations antiterroristes en Belgique et aux Pays-Bas, et la découverte d’armes et d’explosifs en France, Reda Kriket a été déféré après six jours de garde à vue. Cette durée exceptionnelle ne peut être décidée par la justice qu’en cas de risque imminent d’attentat ou pour les nécessités de la coopération internationale.
Un arsenal « d’une ampleur inédite »
Reda Kriket avait été arrêté le 24 mars à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, deux jours après les attentats de Bruxelles et moins d’une semaine après l’arrestation par la police belge de Salah Abdeslam, suspect clé des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Le suspect a conduit les policiers à un « appartement conspiratif » à Argenteuil (Val-d’Oise), loué « au moyen d’une fausse identité » depuis l’été 2015, selon le procureur de Paris. Une perquisition dans cet appartement a permis de mettre la main sur un « arsenal d’une ampleur inédite », selon François Molins :
- cinq kalachnikovs et leurs chargeurs ;
- un fusil-mitrailleur d’origine croate ;
- sept armes de poing ;
- une bombe lacrymogène ;
- de très nombreuses munitions ;
- un Tupperware contenant 105 g du TATP, l’explosif artisanal prisé par les djihadistes de l’EI ;
- trois bouteilles d’eau oxygénée ;
- de l’acétone ;
- deux bidons de 10 et 15 litres contenant de l’acide ;
- six fioles de glycérine acide ;
- 1,3 kg d’explosifs industriel ;
- un détonateur à seringue rempli de poudre avec alimentation électrique prêt à l’emploi
- 4 cartons avec des milliers de billes d’aciers ;
- cinq passeports français volés ;
- sept téléphones neufs ;
- deux ordinateurs avec « de la documentation en lien avec des groupes djihadistes, ainsi que la fabrication artisanale de produits explosifs ».
« Si aucune cible précise projet ée n’a pu être identifiée, tout laisse néanmoins à penser que la découverte de cette cache a permis d’éviter la commission d’une action d’une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l’acte », a déclaré le procureur.
Selon M. Molins, Reda Kriket a expliqué en garde à vue avoir loué l’appartement d’Argenteuil à la demande d’un tiers dont il n’a pas révélé l’identité. Cet individu, accompagné d’un second, aurait déposé du matériel chimique et des armes, il y a sept à dix mois. Lui-même a reconnu avoir acheté du matériel chimique et des passeports à Barbès, dans le XVIIIème arrondissement de Paris.
Filière djihadiste
Après Argenteuil, l’enquête sur le projet d’attentat s’est déplacée en Belgique et surtout aux Pays-Bas, où un autre suspect, Anis Bahri, 32 ans, visé par un mandat d’arrêt de la justice française, a été arrêté dimanche à Rotterdam. Pendant les perquisitions, ont été retrouvés pas moins de 45 kg de munitions de calibre 7,62, du type de celles utilisées avec des kalachnikovs, selon des sources policières et proches de l’enquête.
Reda Kriket et Anis Bahri sont soupçonnés d’être allés en Syrie entre fin 2014 et début 2015. Depuis leur retour, ils étaient suspectés « de faire des aller-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas ». Reda Kriket a dit en garde à vue l’avoir hébergé dans l’appartement d’Argenteuil, selon françois Molins. Anis Bahri s’est opposé à sa remise à la France, une procédure qui peut prendre une durée maximum de 90 jours.
Condamné à de multiples reprises en France pour des faits de violences ou de vol, notamment à cinq ans de prison au tribunal de Nanterre en 2005 pour sa participation à une expédition punitive, Reda Kriket n’est pas non plus un inconnu des services antiterroristes. Il a été condamné en son absence en juillet 2015 en Belgique au procès d’une filière djihadiste vers la Syrie, dont l’un des principaux prévenus était Abdelhamid Abaaoud, figure des djihadistes francophones de l’EI et l’un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre, tué quelques jours après dans une opération policière.
LEMONDE