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Extraite de force, sermonnée par le juge : Aïda, une dame humiliée


Mercredi 19 Février 2014

La responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds), Aïda Ndiongue, a connu hier une matinée très mouvementée. Après son refus de déférer à la convocation du Tribunal, l’ex-sénatrice libérale a été cueillie de force par des agents de l’Administration pénitentiaire sur ordre du procureur de la Républi­que. Finalement, le procès de l’ex-sénatrice, poursuivie pour voies de fait, injures, menaces de mort a été renvoyé au 1er avril.


Extraite de force, sermonnée par le juge : Aïda, une dame humiliée
Elle est défigurée : Maxillaires serrés, pâle, poignardée par un sentiment d’injustice. Elle est frappée non plus au cœur, mais dans son orgueil et sa dignité. Aïda Ndiongue est donc face à elle-même, étreinte par cette main glacée du destin qui succède aux chaudes illusions du succès. C’est l’heure de vérité. Grandeur et décadence ! Sertie dans du diamant, l’ex-sénatrice libérale a vécu hier une matinée très mouvementée au Tribunal de Dakar. 
Bien sûr, Aïda Ndiongue n’est vraiment plus dans une posture enviable.  Attraite à la barre du Tribunal correctionnel de Dakar pour voies de fait, injures, menaces de mort, elle a refusé de déférer à la convocation du juge. Face à ce refus, l’ex-sénatrice a été cueillie manu militari, à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6 par des éléments de l’Administration pénitentiaire. Finalement,  la responsable libérale a été acheminée de force au Tribunal sur ordre du procureur de la République, pour être mis à la disposition du Tribunal correctionnel de Dakar. D’après une source de l’Administration pénitentiaire, le procureur était énervé par le comportement de Aïda Ndiongue. «Ce matin (hier matin : Ndlr), nous nous sommes rendu à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6 pour chercher Mme Aïda Ndiongue. Une fois sur les lieux, elle nous a fait part que son état de santé n’était pas des meilleurs. C’est pour vous dire que Aïda Ndiongue a refusé, dans un premier temps, de répondre à la convocation du Parquet. Au retour, nous avons rendu compte au procureur. C’est ainsi qu’il nous a demandé d’y retourner pour l’extraire de force», explique un garde. 
Aïda Ndiongue devait être jugée  pour voies de faits, injures et menaces de mort proférés à l’endroit de Kalifatoulaye Coulibaly, un des témoins dans l’affaire des produits phytosanitaires du Plan Jaxaay. L’affaire fait suite à un incident, survenu le 1er juillet 2013, dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Ce jour-là, elle aurait insulté et giflé le patron de la Compagnie générale de sécurité européenne (Csge) Afrique. 

Procès reporté 
Supportant difficilement le poids de la «maladie», elle s’est appuyée sur les épaules d’un agent pénitentiaire pour rejoindre la barre. Le face-à-face avec le juge la ramène à son statut de «simple citoyenne». Elle a été longuement sermonnée par le président de la Chambre correctionnelle du Tribunal régional hors classe de Dakar. Entouré de ses assesseurs, le magistrat Alla Kane fustige le comportement de l’ex-sénatrice en lui demandant de se ressaisir. Passablement très remonté, il dit : «Vous n’aviez pas le droit d’agir de la sorte. Si vous êtes malade, demandez à vos avocats de nous servir un document médical qui le confirme. Il y a des comportements que le Tribunal ne va jamais accepter. Le fait d’être une autorité ne vous donne pas le droit d’agir comme vous l’avez fait.» Regard supplicié, elle encaisse les remontrances magistrales du juge. 
De l’avis du magistrat, il appartient à Aïda Ndiongue, en tant qu’autorité, de faire régner l’ordre. Tout en rappelant que c’est un devoir pour un mis en cause de répondre à une convocation de la justice. «La justice a un rôle à jouer dans ce pays. Je vous rappelle que vous êtes actuellement entre les mains de la justice. Par respect à l’institution judiciaire, vous devez obligatoirement répondre à la convocation. La justice est une chose sérieuse», a encore réitéré le juge Alla Kane, considérant que «force restera à la loi». En fin de compte, le magistrat rappelle que la justice est rendue à tout individu dans toute sa rigueur. 
Fin du supplice. Finalement, le Tribunal a renvoyé les débats d’audience au 1er avril 2014 pour la comparution d’un témoin : il s’agit de l’adjudant Ngom de la Section de recherches de la gendarmerie qui menait l’interrogatoire le jour de l’incident.  Officier, il a requis l’autorisation du Parquet général de la Cour d’appel avant de déférer à la convocation.   
La défense a également opté pour le renvoi même si sa cliente a été extraite de force de sa cellule. Alors que l’affaire a été retenue pour être jugée. 

DAKARACTU



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