Et Khalifa perturba Macky !

Aminata Touré paie pour ses erreurs et pour les erreurs des siens. En acceptant de descendre de son piédestal pour aller à la chasse aux voix, elle savait que les choses seraient loin d'être un long fleuve tranquille. Battue à plate couture, elle était sans doute consciente qu'elle allait être jetée en pâture. A l'Alliance pour la République (Apr), elle bénéficie de très peu de soutien. Sa faute est commune. Elle paie pour tous. Dure logique de la politique. La victoire de Khalifa Sall, c'est aussi une défaite cuisante du président de la République. Une erreur d'appréciation lamentable a poussé la coalition Benno Bokk Yakaar, sous l'influence évidente de l'Apr, à vouloir "chasser" l'actuel maire de Dakar. Et, en homme politique avisé, l'édile de la capitale a fait de telle sorte que ses adversaires se perdent dans leurs ambitions. Élu grâce à Benno Siggil Senegaal, l'ancêtre de Benno Bokk Yakaar, M. Sall, en plus de ses valeurs intrinsèques et sa notoriété, a aussi beaucoup bénéficié du soutien de pans entiers de cette coalition. En plus, les Dakarois, réalistes, ont voulu suivre leur logique qui voudrait qu'ils laissent l'élu de 2009 poursuivre ses chantiers. Il serait plus sage pour le chef de l'Etat et ses alliés de se ranger derrière le champion du moment pour éviter une débandade à Dakar, en plus de leurs déconvenues dans les autres localités. Khalifa Sall est l'auteur de tout ce brouhaha. Il Il n'est pas seulement le bourreau de Mimi. Il est à l'origine de tout ce charivari, de toute cette tragi-comédie qui s'empare du pays. Macky et les siens ont rendu un grand service au maire de Dakar. Celui-ci cache certes son jeu, disions-nous, mais cette victoire retentissante lui donne assez de potentialités pour compter en 2017.