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Comment l’Etat du Sénégal gère-t-il le dossier du rapatriement de migrants sénégalais d’Europe, une question qui alimente les débats ?
Après plusieurs sorties qui ont fait l’objet de commentaires maladroits de la part d’une certaine presse, je précise encore une fois de plus qu’aucun accord de réadmission n’est signé entre le Gouvernement et les pays de l’UE (l'Union européenne). Le seul accord qui nous lie aujourd’hui est celui de Cotonou qui consacre en substance, en son article 14, le principe de non refoulement, celui du retour volontaire et le respect absolu de la sécurité des personnes. S’inspirant de cela, le Sénégal considère que le statut de migrant irrégulier n’est pas un crime. Les migrants irréguliers doivent faire l’objet de traitement juste, humain et objectif, dans leurs pays d’accueil.
Par contre, le Sénégal est profondément contre la migration irrégulière, surtout celle qui passe par les routes migratoires et les océans, au risque de la vie humaine. Pour décourager ce phénomène, le Sénégal a décidé de le combattre en offrant aux potentiels candidats des perspectives et de ramener ceux qui sont détenus dans les centres de rétention administrative. Uniquement ceux-là.
Que fait l’État pour assister les migrants incarcérés ou en attente d’être refoulés ?
Les Missions Diplomatiques et Consulaires leur apportent l’assistance consulaire nécessaire et même souvent l’assistance judiciaire en termes de prise en charge des honoraires des avocats.
A l’étranger, il est dit que nombre de nos compatriotes sont victimes de maltraitance. Êtes-vous informés de tels cas ?
Les Sénégalais de l’Extérieur ne sont pas victimes de chasses aux sorcières ! Les questions qui les touchent doivent être dépassionnées pour un traitement plus objectif. Jamais les Sénégalais de l'extérieur n’ont été aussi bien gérés que sous le régime de Son Excellence M. Macky Sall. Ils constituent un enjeu de notre diplomatie. Les fonds qui leur sont dédiés ont été multipliés par 04 de 2012 à maintenant, entrainant pour l’année 2016, des financements pour 170 bénéficiaires soit une enveloppe de 850 millions. L’essentiel des consulats généraux du Sénégal à l'étranger sont confiés à des Sénégalais de l'extérieur qui y vivaient. Des Bureaux d’Accueil, d’Orientation et de Suivi (Baos) sont ouverts pour eux dans les différentes régions du Sénégal. Des députés (15) seront issus de la Diaspora. Un dispositif de réintégration économique et sociale, qui va toucher toutes les régions du Sénégal, dès lors que durant cette année 2016 plus de 1300 sénégalais ont été rapatriés de l’étranger etc, a été mis en place.
Justement, 1300 sénégalais ont été rapatriés, d'autres vont également l'être. Qu'est-ce vous leur offrez à leur retour au Sénégal?
Un dispositif de réintégration économique et social, sur la base de notre Plan Stratégique et Opérationnel (Pso) a été mis en place. La stratégie consistera à mettre à contribution les collectivités territoriales et l’ensemble des acteurs locaux, pour favoriser un consensus autant local que national, autour de la question de la réintégration. Des projets à leur initiative seront financés. Des formations à la demande seront offertes.
Qu'en est-il des Sénégalais tués à l'extérieur. Vous en avez recensé combien en 2016 ?
Durant l'année 2016, nous n’avons enregistré que 05 cas de meurtre, contre 24 l’année dernière. Occasion pour moi de présenter à nouveau, mes sincères condoléances aux familles éplorées et à l’ensemble du peuple Sénégalais.
Quelle est la procédure quand il s’agit d’inhumer ou de rapatrier le corps d'un Sénégal décédé à l'extérieur?
La décision d’inhumation est du ressort des familles. Il est courant que l’État supporte les frais de rapatriement des dépouilles. Mais quand il s’agit d’inhumer, c’est la famille qui l’autorise. Sous ce rapport, les familles sont bien informées.
Avez-vous des nouvelles de Mbayang Diop, cette sénégalaise incarcérée en Arabie Saoudite et qui risque la peine de mort ?
Mbayang Diop est dans de bonnes conditions de détention. Elle parle très souvent avec l’Ambassadeur du Sénégal à Ryad au téléphone. Elle apprend régulièrement le coran. Aujourd’hui, son dossier est ouvert et l’État s’emploie à lui apporter l’assistance judiciaire nécessaire à travers un avocat.
Vous pensez qu'elle a des chances de s'en sortir ?
Difficile d’estimer quoi que ce soit. L’essentiel est qu’il faut retenir que le Président de la République, comme le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, s’emploient à lui rendre sa liberté.
Avez-vous discuté avec le mari de sa patronne, celle qu'elle a tué d'après l'accusation ?
Non pas encore.
Un autre sénégalais, Alkaly Cissé, est également détenu en Arabie Saoudite. Où en êtes-vous avec son dossier ?
Sur instruction du Ministre des Affaires étrangères et des sénégalais de l’Extérieur, nous avons reçu son fils accompagné de son avocat pour voir l’évolution du dossier. Ils ont fait une demande précise, consistant à supporter les honoraires d’un avocat saoudien. J’ai eu la chance de parler au téléphone avec M. Alcaly Cissé. Comme pour le cas de Mbayang, les plus hautes autorités du pays lui accordent la plus grande importance.