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Société

Editorial de Seneplus: OÙ VA L’AFRIQUE ? Par Landing Savané


Jeudi 23 Avril 2015

Dans le monde sans âme qui s’installe, l’égoïsme, l’indifférence et l’intolérance qui tendent à prévaloir ne peuvent que conduire à des confrontations sanglantes dans bien des communautés

Au moment où des taux de croissance élevés de l’économie commencent à redonner l’espoir sur l’avenir des pays d’Afrique en général et d’Afrique subsaharienne en particulier, les premiers mois de l’année 2015 nous rappellent qu’un long chemin reste encore à parcourir pour changer les choses sur le continent. Le terrorisme et la violence sont en train de devenir un cancer qui meurtrit la terre d’Afrique et ne semble pas près de reculer.

Malgré les efforts de la communauté internationale, la situation au Mali a du mal à se stabiliser et des forces djihadistes restent hostiles au retour de la paix. Au Kenya voisin comme en Somalie, les Shebabs sont déterminés à poursuivre leurs actions criminelles.

En dépit de la victoire du président Buhari, nouveau chef d’Etat élu du Nigeria, Boko Haram reste déterminé à poursuivre son œuvre déstabilisatrice dans toute la région malgré l’action concertée des pays voisins du Nigeria (Cameroun, Niger, Tchad), déterminés à participer à la traque de ce groupe terroriste.

Certes la fièvre Ebola est en voie d’être jugulée en Afrique de l’Ouest mais l’instabilité politique menace dans plusieurs pays comme la Guinée et le Togo qui sont dans des zones de turbulences électorales.

En Afrique centrale, les deux Congo et le Burundi retiennent, comme la République Centrafricaine, l’attention inquiète de la communauté internationale.

En Afrique du Sud, plus de deux décennies après la défaite de l’apartheid qui a été le résultat d’une mobilisation générale aux niveaux continental et international, des violences xénophobes ont été de nouveau enregistrées contre les immigrés africains constituant une menace pour la paix et la stabilité de ce pays qui compte plus de cinq millions d’immigrés qui n’ont pas l’intention d’accepter d’être traités en boucs-émissaires.

C’est pourtant le nord du continent qui suscite les plus d’inquiétudes. La Lybie, toujours en crise, reste le lieu de passage privilégié de milliers d’immigrants africains clandestins en partance pour l’Europe. Depuis le début de l’année plus de dix mille immigrés clandestins ont ainsi débarqué en Italie et plus d’un millier d’entre eux se sont noyés en Méditerranée suite au naufrage de leurs navires surchargés.

L’opinion internationale reste passive malgré le décès probable de plus de sept cent migrants clandestins noyés en mer Méditerranée cette semaine. Le dispositif TRITON mis en place par l’Union européenne s’est révélé très insuffisant pour faire face à cette marée humaine.

Fort justement, le pape François, le Président Hollande, à la suite du Premier ministre italien, ont appelé l’Union européenne à réagir de façon plus efficace pour sauver des vies humaines.

On ne saurait cependant taire la responsabilité des pays africains et de l’Union africaine dans cette terrible tragédie et leur silence inacceptable.

Il faut, en plus des initiatives européennes indispensables, initier un dialogue entre l’Union européenne, l’Afrique du Nord et l’Union africaine ainsi que les pays de départ les plus touchés pour définir une attitude concertée et cohérente à l’égard de cette jeunesse africaine qui fuit l’avenir très sombre qu’elle entrevoit sans se rendre compte qu’elle court ainsi vers une mort quasi certaine.

Dans le monde sans âme qui s’installe, sous nos yeux, l’égoïsme, l’indifférence et l’intolérance qui tendent à prévaloir ne peuvent que conduire à des confrontations sanglantes dans bien des communautés.

C’est pourquoi il faut travailler tous ensemble à la promotion d’une nouvelle solidarité entre les peuples et les nations qui puisse permettre aux Etats comme aux institutions humanitaires internationales de travailler la main dans la main pour apporter les bonnes réponses aux questions qui se posent en Afrique et au Proche Orient en particulier afin de rétablir un climat de paix et de progrès partagés dans ces régions du monde grâce à un développement économique et social durable et une éducation à la paix et à la tolérance de la jeunesse.

Toutes les nations et toutes les communautés ont leur juste place dans ce combat qui peut, seul, barrer la route à la barbarie sous toutes ses formes raffinées, et/ou brutales.

L’Afrique n’a plus le droit de rester silencieuse. Chefs d’Etat et guides religieux doivent se dresser contre ceux qui menacent notre avenir. L’Union africaine ne peut se dérober à sa mission essentielle de préservation de la paix et de la sécurité sur le continent et il est urgent que l’Afrique démontre qu’elle a la volonté et la capacité de faire face aux problèmes difficiles auxquels elle est confrontée même si elle peut être appelée à solliciter la coopération d’autres régions du monde, notamment de l’Europe.
SENEPLUS





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