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Opinion

Edito de seneplus: Pourquoi le "NON" a perdu-Par Momar Seyni Ndiaye


Mercredi 23 Mars 2016

Sans leader consensuel, sans pilotage concerté autour d’un contrepoids fédérateur, l’opposition a crié à hue et à dia, faute d’avoir trouvé le bon radar pour canaliser toutes ses énergies combinables


Les partisans extasiés du Oui, seraient mal inspirés de verser dans le triomphalisme. Certes, leur victoire est nette (62,54% contre 37,44%). Assez nette, pour autoriser satisfaction. Mais de là à délirer, cela pourrait relever d’une  insouciance amnésique. Comment en effet, ignorer qu’entre la présidentielle de 2012 et le référendum du 20  mars, l’audience du chef de l’État (65%) s’est légèrement érodée ?

Autre facteur de modération, la précipitation dans laquelle, ce scrutin a été tenu. Un mois seulement sépare le vote référendaire de l’historique rétropédalage du Président Sall du 16 février. Dans la foulée de cette douche froide faite aux Sénégalais, annoncer un référendum, n’aurait d’autre objectif que d’allumer un contre-feu, pour divertir les citoyens, après cet effet de boomerang. Pris de court- le référendum était initialement prévu pour le 31 mai- le bloc d’opposants et la société civique ont mis bien du temps à s’en remettre. Et surtout à trouver une réponse appropriée à cet astucieux coup de Jarnac, du Président Sall.

Malgré une certaine asthénie, après sa volte-face, il faut bien constater que le chef de l’État a bien encaissé le coup. Surprise, par l’enchevêtrement et l’accélération des évènements, l’opposition est  désarçonnée par ce coup de Trafalgar qu’a été le reniement inattendu du Président. Sans leader consensuel, sans pilotage concerté autour d’un contrepoids fédérateur, elle a crié à hue et à dia, faute d’avoir trouvé le bon radar pour canaliser toutes ses énergies combinables. En fait le temps de la réflexion lui a manqué. Elle a préféré la réaction brutale à l’analyse froide pour une action coordonnée, mutualisée.

Après avoir opté pour un boycott, l’opposition s’est ravisée, pour faire le choix d’un vote négatif. Sans doute, refuser de participer au scrutin, aurait permis, à la majorité d’être seule aux urnes et de récolter du coup, un score brejnévien. Comme aux beaux temps du parti unique. La mention prudentielle, «l’opposition n’a pas participé au vote» s’évanouirait avec le temps. Car, seule, dit-on, la victoire compte. Peu importerait alors, la manière.

Mais d’un autre côté, participer au référendum organisé dans l’empressement, consisterait simplement à accepter le fait accompli, et entrer dans la manœuvre du camp présidentiel. Avec le risque de personnaliser le scrutin à partir d’une perception dichotomique, entre un vote de plébiscite et un vote de défiance, traduction d’un antagonisme personnalisé. Alors que la centration était attendue dans les opportunités démocratiques contenues, malgré tout, dans le texte.

Dans une telle perspective, l’opposition est partie perdante. Il est rare dans le monde de voir le parti ou la majorité au pouvoir perdre un référendum. La prime au pouvoir en place joue souvent à fond en faveur des promoteurs du oui. Et puisque la sanction, contrairement, en 1969 en France quand le Général de Gaulle a mis son avenir en jeu, n’est pas immédiate, le président s’en tirerait toujours à bon compte. En effet, de la même manière que le Président a esquivé l’élection présidentielle en 2017 par le reniement de sa promesse, il n’aurait jamais pris le risque de lier la réussite du Oui à son avenir à la tête de, l’État. Dans tous les cas, quel qu’aurait pu être le résultat, le référendum n’aurait aucune conséquence immédiate pour ou contre le Président. Seule l’opposition y avait à perdre.

En effet, la victoire du Non aurait un effet désastreux sur notre conduite démocratique. Elle perpétuerait le statu quo actuel et donnerait au Président Sall  l’opportunité de briguer un second, voire un troisième mandat de sept ans. 

Victime de sa berlue, l’opposition, tel un corps sans tête, a rué dans les brancards, entraînée dans sa furie revancharde par des extrémistes de la société civile. Il est apparu de manière évidente que la société  civile dont la fonction est plutôt attendue dans la révélation plus que dans l’action, s’est mise en première ligne. Devant une sorte de diagonale du vide, où l’opposition sans gouvernance tâtonne, la société civile s’est suppléée à elle.

Faute de vision politique fondée sur les échéances électorales à venir, la société civile a cherché à dramatiser la confrontation, en tirer éventuellement les galons de pourfendeurs attirés, comme au Burkina avec le Balai citoyen. Et qui dirait comme dans un certain, 23  juin 2011. L’histoire ne se répète pas souvent. Dans ce combat par procuration, l’opposition a ainsi préféré tomber dans le panneau d’un scrutin à enjeux personnalisés et exagérément conflictuels. Pauvres en moyens et souvent en arguments, elle a péché par l’incohérence de sa démarche et sa volonté acharnée de diabolisation d’un président affaibli à la recherche de porte de sortie, pour se retirer des limbes de son reniement.

Elle a aurait pu adopter une attitude plus intelligente, en appelant à un Oui d’opportunité, pour verrouiller toute velléité de retour au statu quo actuel, la limitation du mandat à cinq ans renouvelable une fois. En farfouillant inlassablement dans la forêt  des 15 mesures, pour dénicher des failles ou des motifs de d’accusations puériles contre la laïcité, les nouveaux droits ou une éventuelle suppression du second tour (article 26), elle a tout simplement chercher à trouver le mouton à cinq pattes. Le réveil a été brutal, car chercher midi pendant qu’il est quatorze heures, s’assimile à la politique de l’autruche, prévoir de rien voir.

Entre le vote de plébiscite que recherchait Macky Sall, et le vote de défiance que l’opposition n’avait ni le temps, ni les moyens de réaliser, il fallait simplement, opter pour un Oui d’opportunité. La finalité étant tout simplement  de figer définitivement dans la constitution, les dispositions consolidantes du mandat, la candidature indépendante et les nouveaux droits, sans arrière-pensée. Et du coup attendre que les décrets d’application viennent préciser encore davantage le contenu de ces complexes nouveaux droits, conceptuellement chargés il est vrai.

Cette démarche prudentielle et tactique aurait permis de banaliser l’enjeu du référendum en le circonscrivant stricto sensu aux aspects institutionnels et non trivialement politiques. La victoire de Macky Sall serait réduite, en un trophée en porcelaine, une victoire à la Pyrrhus, car le Oui massif triompherait sans péril et donc sans gloire. Et Macky Sall n’en aurait pas l’exclusif usufruit.

Pour avoir cherché vaille que vaille à «punir» le Président Sall, l’opposition s’est laissée entraîner dans la spirale de la diabolisation. Avec à la clé, des arguments spécieux et manipulatoires, comme ceux portant une prétendue relation entre laïcité, nouveaux droits et homosexualité. Cet aveuglement conflictuel a donné au Président Sall, l’occasion de s’impliquer personnellement dans la campagne pour tenter de sauver son honorabilité devant les cercles maraboutiques et le clergé catholique, ces classiques grands électeurs. Avec bien entendu, toutes les digues éthiques franchies à cette occasion, sous  toutes les formes d’achat de conscience et subornation des électeurs  socialement fragiles. En toile d’une transhumance compulsive, notamment dans certaines régions naturelles de la Casamance (Bignona et Ziguinchor.)

 

 

L’argent distribué à profusion dans l’espace électoral, a très sensiblement entamé la sincérité du scrutin, bien des fois tarifé. Il s’y ajoute qu’en lisant attentivement les résultats, on sent bien, une asymétrie entre le décompte mathématique des inscrits et des votants, d’une part et, d’autre part, et le poids démographique de certaines villes, comme Fatick, Saint-Louis, Podor, Mbour, entre autres. Les bus gracieusement mis à la disposition des électeurs notamment dans les centres universitaires et de formation, ne relèvent pas d’une simple et généreuse libéralité.

En réalité, on sent bien un transfert massif plus ou moins organisé d’inscriptions d’électeurs vers les centres secondaires. Surtout vers les villes à enjeux politiques forts. Du reste, pendant les périodes de révision, des soupçons non démontrés sur les bureaux mobiles d’inscription  avaient laissé croire à de possibles manipulations pré-électorales. Des problèmes techniques à la direction de l’automatisation du fichier, ont empêché des centaines de milliers de nouveaux inscrits d’accomplir leur devoir citoyen.

A l’évidence, toutes ces défaillances du système électorales, ne suffiraient pas à elles seules à justifier la défaite du Non. L’opposition a commis des erreurs stratégiques et tactiques à participer à faire monter les enchères politiques alors qu’elle ne jouissait d’aucune forme d’organisation pour résister au rouleau compresseur de la majorité, qui en toute en apparence a bien mûri son coup.

Toutes les analyses factuelles, locales ou personnelles de sa défaite seraient sans poids, si elles occultaient sa mauvaise appréciation des vrais enjeux. En voulant pousser à la renverse, un Président à genoux, l’opposition a trébuché et s’est retrouvée sur «quatre appuis». Il fallait laisser le président se relever en titubant, le temps, de s’organiser et se remobiliser et préparer les législatives de l’année prochaine véritable référendum à effet immédiat.

SENEPLUS





1.Posté par LAYE VIGA le 23/03/2016 19:24
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