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Opinion

Edito de seneplus: Manipulation identitaire- Par Serigne Saliou Guèye


Samedi 20 Août 2016

Être citoyen signifie aussi que l'on est détenteur d'une partie de la souveraineté politique. Et quand on est détenteur de cette souveraineté politique, on peut, par le vote, élire comme on peut se faire élire


Il y a des personnages dont l'histoire retient le nom, non pas par leur contribution aux œuvres de construction de leur nation, mais par les idées déstabilisatrices qu'ils auront conceptualisées et distillées pour des raisons partisanes.

De ceux-là, on peut on peut en citer Niadiar Sène avec son amendement en février 1998. Cet amendement faisait passer le nombre de députés de 120 à 140 et l'établissement de la parité entre le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel.

S'y ajoute le député Moussa Sy qui, le 21 novembre 2001, propose un amendement relatif à la prorogation du mandat des élus locaux et à l'installation de délégations spéciales chargées d'assurer la gestion provisoire des collectivités locales jusqu'au 12 mai 2002.

Ibrahima Isidore Ezzan n'échappe pas à cette catégorie, lui qui a proposé le 7 janvier, la loi visant à amnistier tous les auteurs et commanditaires de crimes et délits en relation avec les élections de 1993 à 2004. L'alors pouvoir visait à enterrer définitivement l'implication de certains de ses dignitaires dans l'assassinat du juge constitutionnel Babacar Sèye le 15 mai 1993.

Il y a eu aussi Aminata Tall dont la loi en 2007 a renvoyé les locales de 2008 au mois de mars 2009. Sada Ndiaye complète cette liste noire avec sa loi voté en urgence, le 9 octobre 2008, uniquement pour exclure de l'Assemblée nationale Macky Sall, alors président de l'institution parlementaire.

On pensait que les amendements et autres lois scélérates étaient des exclusivités des deux régimes précédents. Que nenni ! L'actuel régime, comme englué dans des calculs politiciens, commence à instiller dans l'esprit des Sénégalais une disposition qui amenderait l'article LO.114 du code électoral.

En effet, lors de la revue du code électoral, le ministre conseiller personnel du président de la République, Benoît Sambou, plénipotentiaire de la majorité présidentielle, a proposé d'amender l'article LO.114 du code électoral

"la déclaration de candidature doit être accompagnée d'une déclaration sur l'honneur par laquelle le candidat atteste… qu'il est exclusivement de nationalité sénégalaise" par l'addendum suivant : "Tout candidat détenteur d'une autre nationalité doit avoir renoncé à celle-ci, depuis au moins 5 ans, avant le jour du scrutin et en fournir les preuves". Et cela vient compléter l'article 28 de la Constitution sénégalaise qui précise que "tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise".

Benoit Sambou, chargé des élections de l'Alliance pour la République, serait-il inspiré par son homonyme Benoît Sacanoud, président de l'ex-CURDIPHE (Cellule universitaire de recherche et de diffusion des idées et des actions politiques du président Henri Konan Bédié), cette fameuse structure qui conglomérait les idéologues du PDCI et autres intellectuels et universitaires qui se sont se sont attelés à la conceptualisation et la manipulation de l'Ivoirité dans les années 90 ?

En effet Benoît Sacanoud avec des intellectuels comme les professeurs Saliou Touré, Niamkey Koffi et autres idéologues du PDCI ont conceptualisé un code électoral où transparaissent les germes de l'Ivoirité. Le 23 novembre 1994, soit presque un an après la mort du président Félix Houphouët-Boigny, le nouveau code électoral ivoirien adopté dispose en son article 49 que "nul ne peut être élu président de la République, s'il n'est ivoirien de naissance, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens de naissance".

Et pour contrer la candidature éventuelle de l'ex-Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, les conditions d'éligibilité sont corsées. Dans le nouveau code électoral, outre la nécessité d'être Ivoirien et de parents ivoiriens, le candidat à l'élection présidentielle doit désormais justifier d'une part "d'une présence continue sur le territoire ivoirien les cinq années qui précèdent l'élection" et d'autre part "ne s'être jamais prévalu d'une autre nationalité".

En effet, Alassane Ouattara a effectué ses études secondaires en Haute-Volta (devenu Burkina Faso) et, selon ses opposants, il a travaillé à la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) sous le quota voltaïque. En sus il est retourné, en juillet 1994, directeur général adjoint du FMI avec sa résidence à Washington et les idéologues de la CURDIPHE affirment que son père est d'origine burkinabé.

Aujourd'hui quand on évoque parallèlement l'Ivoirité qui a fracturé la Côte d'Ivoire et semé les graines d'une haine tenace entre citoyens d'un même pays et cette Sénégalité dont les miasmes putrides et ethno-nationalistes s'exhalent de la proposition croupie de Benoit Sambou, certains militants de la mouvance présidentielle clament que la comparaison est inappropriée.

Mais ce qu'il faut savoir, c'est que ceux qui ont conceptualisé l'Ivoirité soutenaient au tout début qu'il s'agissait d'un concept intégrateur alors qu'il était exclusiviste. Dans l'ouvrage-manifeste de la CURDIPHE paru 1996 et intitulé L'Ivoirité ou l'esprit du nouveau contrat social d'Henri Konan Bédié, le professeur Saliou Touré soutient :

"Contrairement à certaines opinions, la notion d'Ivoirité n'est ni sectarisme étroit, ni expression d'une quelconque xénophobie; elle est la synthèse parfaite de notre histoire, l'affirmation d'une manière d'être originale, bref, un concept fédérateur de nos différences". Pourtant dans le même ouvrage son collègue Niamkey Koffi défend que "pour construire un "Nous", il faut le distinguer d'un "Eux". Il faut parvenir à établir la discrimination "Nous / Eux" d'une manière qu'il soit compatible avec le pluralisme des nationalités."

"L'Ivoirité apparaît comme un système dont la cohérence même suppose la fermeture. Oui, fermeture… Fermeture et contrôle de nos frontières : veiller à l'intégrité de son territoire n'est pas de la xénophobie. L'identification de soi suppose naturellement la différenciation de l'autre et la démarcation postule, qu'on le veuille ou non, la discrimination. Il n'est pas possible d'être à la fois soi et l'autre". Finalement le concept de l'Ivoirité qui prétendait être intégrateur et unificateur est devenu le ferment d'une profonde scission de la société ivoirienne.

Quant à l'amendement de circonstance "Tout candidat détenteur d'une autre nationalité doit avoir renoncé à celle-ci, depuis au moins 5 ans, avant le jour du scrutin et en fournir les preuves" proposé par Benoit Sambou, il vise, sans circonlocution, à écarter de la future compétition présidentielle Abdoul Mbaye et Karim Wade, deux candidats sérieux qui peuvent compromettre les chances d'une élection au premier tour du président sortant Macky Sall. In fine, notre pays court le risque de sombrer dans la méfiance identitaire et les binationaux dont certains le sont involontairement risquent d'être étiquetés Sénégalais de seconde zone.

Si aujourd'hui Benoit Sambou et les bien-pensants de la même étoffe proposent à ce que "tout candidat détenteur d'une autre nationalité renonce à celle-ci, depuis au moins 5 ans, avant le jour du scrutin et en fournir les preuves", il ne faut point être surpris que ces énergumènes proposent de modifier un jour la Constitution en son article 28 par "nul ne peut être élu président de la République, s'il n'est exclusivement sénégalais, né de père et de mère eux-mêmes sénégalais de naissance".

Et pour justifier cette rhétorique identitaire, les concepteurs de cette thèse exclusiviste défendraient que c'est pour la sécurité et la sauvegarde des intérêts de la Nation ainsi que la préservation de notre souveraineté qu'il ne faut pas élire quelqu'un qui ne satisfait une telle disposition.

D'ailleurs ceux qui ont modifié la Constitution du Sénégal en 1992 en introduisant l'adverbe "exclusivement" dans l'article 23 ont été les premiers à ouvrir les brèches d'une discrimination constitutionnalisée. Etre citoyen signifie que l'on fait partie de ce corps politique qui est l'État, peu importe que cela soit par le droit du sol (jus soli) ou du sang (jus sanguinis), que l'on a des droits et des devoirs dans ce corps politique.

Être citoyen signifie aussi que l'on est détenteur d'une partie de la souveraineté politique. Et quand on est détenteur de cette souveraineté politique, on peut, par le vote, élire comme on peut se faire élire. Et voilà que partant de l'existant, les responsables de la mouvance présidentiel par subterfuge politicien veulent assujettir la postulation à la magistrature suprême aux binationaux à une renonciation de sa nationalité cinq ans précédant l'élection présidentielle. Ainsi corréler la nationalité sénégalaise exclusive du citoyen à la plus haute fonction de l'État est une aberration démocratique.

Nombre de pays africains ont été embrasés par cette question nationalitaire "confligène" débouchant sur un rejet d'éventuelle candidature. Ainsi, Benoit Sambou et le pôle de la majorité doivent méditer sur ces propos du conseiller juridique du président de la République, Ismaïla Madior Fall, qui disait à l'émission du grand jury de la RFM du 29 janvier 2012 :

"Ce qui a brûlé la Côte d'Ivoire, c'était le contentieux de la candidature de Ouattara sur l'Ivoirité. Ce qui a brûlé le Togo, c'est le contentieux de la candidature. On a voulu exclure Sylvanus Olympio. La première fois, on a dit qu'il n'a pas produit de certificat médical. On l'exclut, le pays brûle. En matière d'élections présidentielles, il ne faut pas exclure. Il faut faire dans l'inclusion".

SENEPLUS





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