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Edito de seneplus: Dérives référendaires- Par Momar Seyni Ndiaye


Jeudi 17 Mars 2016

Cette campagne hors-sol recèle toutes les caractéristiques d’une démocratie charivari dans laquelle les normes essentielles sont bafouées


Violences physiques à Fatick et Louga, invectives, injures, délires journalistiques, dérives verbales de têtes gondole du spectacle, confusions dans les foyers religieux, publicité politique déguisée à profusion, manipulation d’images d’affichage, tous les ingrédients sont réunis pour dénaturer l’actuelle campagne référendaire. Ça alors, quelle campagne ! pourrait-on s’exclamer sans exagérer au vu de la forme et de la tonalité  de la campagne pour le référendum du 20 mars.

On a vraiment beaucoup de peine à croire que le Sénégal plonge pour la cinquième fois de son histoire politique dans l’ambiance d’une consultation populaire pour trancher une question essentielle de portée générale et collective. Bien au contraire ! On se sentirait plutôt devant une campagne électorale pour un scrutin présidentiel ou général dans une atmosphère de foire d’empoigne où tous les coups sont permis. Une vraie licence à des dérives protéiformes.

Cette campagne hors-sol recèle toutes les caractéristiques d’une démocratie charivari dans laquelle les normes essentielles sont bafouées. Le référendum lui-même n’est rien d’autre qu’un énorme écran de fumée pour tenter d’étouffer les frustrations nées de l’incroyable reniement de la promesse présidentielle de réduire le mandat en cours, neuf fois, énoncée urbi et orbi. Il s’agit là, d’un contre-feu volontairement allumé pour drainer les attentions plus vers les enjeux du référendum que sur les graves et multiples conséquences de cet historique rétropédalage. Cette opération de communication a fait mouche, parce que tout simplement, le centre d’intérêt politique s’est déplacé du jour au lendemain vers les enjeux d’un référendum biaisé. Et comme si on mettait la loupe sur les conséquences d’un fait en faisant table rase ou presque sur ses causes, désormais abordées qu’en filigrane dans les joutes oratoires.

En choisissant de brandir le «Non», et  battre campagne en faveur de son triomphe, l’opposition et une bonne partie de la société civile ont mordu à l’hameçon permettant ainsi au Président Sall d’organiser de fortes surenchères politiques, sur des mesures, certes utiles, mais de portée très limitée sur une démocratie déjà solidement ancrée.

Ainsi, malgré sa volte-face, le président de la République n’est plus personnellement au centre de la contestation, mais plutôt ses préconisations. Contrairement, à Wade en 2012. Et quels que seront les résultats du référendum, le tollé se poursuivra sur les statistiques, les enjeux locaux, intra-partis, les anecdotes de la campagne et les confuses lectures, qui en seront issus. Un interminable tohu-bohu jusqu’en mars 2019. On n’aura  presque oublié que la promesse présidentielle n’aura pas été tenue et que démocratiquement, le Sénégal a été déclassé, car son image de vitrine démocratique est enfumée. 

De l’exception démocratique le Sénégal est brutalement passé à la déception démocratique. Doit-on l’oublier ? Ce projet latéral (stratégie consistant à déplacer un centre d’intérêt principal vers la périphérie) du Président Sall, trouve sa justification dans le délai très court imparti à la tenue du référendum. Un peu plus d’un mois seulement après son historique discours du 16 février. Prise de court, l’opposition éprouve du mal à rassembler ses troupes, dégager des moyens et des thématiques contradictoires pour submerger le stratagème de la majorité présidentielle.

Faute d’une figure de ralliement comme pour Wade en 2000, elle pédale dans la choucroute, et se saisit parfois d’absurdes béquilles pour essayer de contrer le «Oui». Les interprétations maladroites faites sur nombre de points des quinze mesures, démontrent une réelle impréparation, et bien des fois une visible absence de rigueur dans l’argumentaire. L’invocation de l’homosexualité, dans la préconisation portant sur la laïcité est incongrue. D’abord, parce que qu’elle n’est nullement citée dans les nouveaux droits (terme équivoque, il est vrai). Ensuite parce que dans notre droit positif, l’homosexualité continue d’être condamnée comme «un acte contre-nature». Malgré les amicales pressions d’Obama, le Président Sall n’y ayant pas cédé.

Autre maladresse, de l’opposition ébouriffée et hirsute, l’obstination avec laquelle, elle voit dans le texte une manœuvre supplémentaire du pouvoir de maintenir le principe d’un troisième mandat. Aucune  référence à ce titre n’y figure, pourtant. Et rien a priori, ne permet  d’autoriser la crainte du spectre d’un troisième mandat et au syndrome Wade de 2012. Les constitutionnalistes sérieux et avisés comme les professeurs Serigne Diop, Madani Sy et Jacques Mariel Zuankeu en ont assez convenu, pour figer la certitude d’un bornage juridique, l’excluant totalement. Ils ont donné onction au manifeste des 45 glorieux professeurs de droit.

Le tenace penchant à vouloir diaboliser le Président Sall en cherchant vaille que vaille à lui faire payer son refus d’honorer son engagement, constitue certainement une dérive sur laquelle il a aisément surfé pour s’impliquer de façon si démesurée dans la campagne. Ils sont ainsi présentés et certainement perçus comme des oiseaux de mauvais augure, farfouillant pour inventer un mal.

En multipliant les inaugurations, mêlant dans les discours, les appels au «Oui» et les opportunités sociales et politiques des projets, le Président Sall a, à dessein, commis un grave mélange des genres. Dans la foulée, le suivent le Premier ministre, les ministres de la Jeunesse et de l’Emploi, de la Microfinance, de l’Hydraulique et même des directeurs généraux et d’agences d’exécution. Alors que les services de l’État sont dégarnis, les ministères désertés par leurs locataires, des sommes d’argent faramineuses sont distribuées, comme un appât jeté à des affamés. Sans la moindre retenue. Avec une inqualifiable indécence !

Et comble de dérives des imams rassemblés au palais présidentiel, alimentés et  «perdiemisés» s’impliquent de façon maladroite dans le débat politique. Mais, leur ndiguël est critiqué, rejeté et leur attitude fustigée par leurs propres disciples. Dans les grands foyers religieux, la prudence est de mise, mais d’imprudents relais très «motivés» et zélés, tentent confusément de transformer les prières des guides religieux en consigne de vote.

L’opposition, elle-même, n’a pas échappé à cette sordide propension à tenter de manipuler l’opinion et les guides. Quelle flagrante contradiction comparée aux accentués appels à l’éthique républicaine lancés de toutes parts, notamment à propos de laïcité. Dans cette forfaiture opposition comme pouvoir se retrouvent dans les mêmes limbes de la forfaiture. Comment peut-on prétendre défendre et promouvoir la laïcité et requérir l’influence des leaders d’opinion pour chercher à orienter le choix des fidèles dans un sens ou dans l’autre ?

La laïcité en tant que loi des sécularismes se fonde sur la séparation des «églises» et des foyers du culte et de l’État. Elle insupporte l’implication de l’État dans la gestion et le fonctionnement des clergés, mais rejette aussi, toute forme d’influence des religieux sur les institutions. Cette campagne démontre à suffisance qu’on est bien loin de l’esprit de la laïcité comme fondement de la République.       

À ce décor peu glorieux, il faut sans doute ajouter les sorties de routes de Youssou Ndour, cette figure emblématique de la musique sénégalaise relatant malencontreusement les origines françaises de Karim Wade. Il a  certainement oublié de voir la poutre qui est dans ses yeux pour ne fixer que la paille dans ceux du pauvre Karim. Certains se sont chargés de lui rappeler que sa chère et tendre épouse avait le même statut. Sans aucun dommage à leur vie de couple.

Quid du triste échange d’incivilités, entre le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, et le champion de lutte Balla Gaye 2, dont la présence aux côtés du leader du Grand Parti Malick Gackou trouble le sommeil du frère du Président. On en attendait plus du Président de l’AMS, habituellement si mutique et avare en paroles. Nier à Balla gaye 2 ses talents de champion et de lutteur tout court, relève simplement de l’anecdote.

En restant dans le chapitre de la lutte, on peut tout de même déplorer l’inadmissible publicité politique de la majorité ce week-end. Non content de transformer les inaugurations en meeting politique, relayé avec insouciance par les médias, le camp présidentiel a bénéficié de la complicité bienveillante de certaines chaînes de télévision et de radio qui voient leurs caisses anormalement renflouées par des subventions déguisées et hors normes. À preuve, le versement de dizaines de millions pour la diffusion en direct du combat Boy Niang-Garga Mbossé. A entendre des journalistes s’égosiller de la sorte à l’antenne pour magnifier ce double forfait (présenté comme un haut fait d’armes du Président) on se dit bien qu’ils ont dû laisser leur professionnalisme aux vestiaires. 

Les violences de Louga et Fatick avec leur lot de désolation, prouvent bien que la sérénité s’est immergée dans les vagues de dérives d’une campagne désopilante à tous points de vue.

SENEPLUS





1.Posté par LAYE VIGA le 17/03/2016 13:55
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