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Opinion

Edito de seneplus: Crise d'autroité-Par Serigne Saliou Guèye


Lundi 7 Novembre 2016

Une ministre qui critique ouvertement son alter ego du gouvernement dont elle est une composante et qui prend des positions qui ébrèchent la cohésion gouvernementale, n'y a plus sa place



L'Assemblée nationale en plein maelström, ce vendredi 28 octobre 2016. L'image est surréaliste voire ahurissante. Une ministre déléguée qui vitrifie son ministre de tutelle. Qui eut cru que lors d'une séance plénière, un membre du gouvernement s'en prendrait implacablement à son collègue de surcroit son supérieur hiérarchique dans l'organigramme gouvernemental ?

Fatou Tambédou, alors ministre déléguée auprès du ministre du Renouveau urbain, de l'Habitat et du Cadre de vie, chargée de la Restructuration et de la Requalification des banlieues, s'est lancée dans une diatribe véhémente contre son ministre Diène Farba Sarr pour protester contre l'anéantissement dont elle est victime dans son propre ministère. C'est la première fois dans l'histoire de notre République qu'un ministre du gouvernement chapitre publiquement son collègue avec autant de causticité et d'acrimonie. Et devant les attaques rageuses et orageuses de la cadette du gouvernement, le ministre Diène Farba éberlué et décontenancé s'est engoncé dans un mutisme abyssal.

Une ministre qui critique ouvertement son alter ego du gouvernement dont elle est une composante et qui prend des positions qui ébrèchent la cohésion gouvernementale, n'y a plus sa place. Certes au moment où le ministre français Jean-Pierre Chevènement prononçait cette fameuse phrase devenue un théorème dans la pratique politique "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne", Fatou Tambédou venait de naitre, cela ne devrait pas l'empêcher d'en faire sienne. Et puisqu'elle a failli à ce principe chevènementiste, le président de la République, investi du pouvoir discrétionnaire de nommer aux emplois civils et militaires a pris la mesure idoine qui s'imposait : la limoger du gouvernement.

Le gouvernement est une instance collégiale qui postule la responsabilité, par conséquent chacun de ses membres est tenu d'en respecter le principe fondateur : la solidarité gouvernementale. Même cette solidarité gouvernementale est usuellement un comportement éthico-politique, une valeur intrinsèque qu'une règle juridique, la ministre déléguée lésée aurait dû comprimer sa colère noire, refréner sa furie dévastatrice et s'en référer à ses supérieurs que sont le Premier ministre et le président de la République.

On ne remet point en cause le bien-fondé des jérémiades de la ministre déléguée Tambédou, mais c'est le canal choisi (tribune de l'Assemblée) pour crier son ras-le-bol qui détonne avec les exigences de la République. Par cet acte de limogeage, le président de la République restaure la discipline gouvernementale mal en point depuis mars 2012.

Mais ce qui fragilise cette sanction, c'est cette indignation sélective dont fait montre le chef de l'État, cette règle de deux poids, deux mesures qu'il applique en matière de discipline gouvernementale. Des ministres estampillés proches de la Première dame ont fait des déclarations "pires" sans connaître la même sanction que celle infligée avec célérité à Fatou Tambédou. Sa diatribe n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. C'est un secret de Polichinelle de dire que beaucoup ministres ne sont pas en odeur de sainteté. Le président Macky Sall est soumis aujourd'hui, au sein de l'exécutif, à des conflits internes qu'il peine à transcender pour la bonne marche de l'action gouvernementale.

Quand le ministre Mame Mbaye Niang a attaqué dans le journal l'Enquête l'alors Premier ministre Aminata Touré, au lieu d'être sanctionné, il a même été conforté dans sa position par le ministre conseiller Mbaye Ndiaye et par le président de la République qui n'a pas mis de gants pour railler la lenteur de la cadence prônée par le successeur d'Abdoul Mbaye. Ce même Mame Mbaye Niang a pris le contrepied du Premier ministre en déclarant que, dans l'affaire Pétrotim, Aliou Sall, qui n'était pas membre de l'Apr en 2011, devait prendre ses responsabilités pour se défendre. Pourtant dans deux conférences de presse, le PM a défendu le frère du président de la République.

Quid des propos de Mbagnick Ndiaye, ministre de la Culture et de la Communication, qui déclarait en juillet 2014 : "Nous devons aussi remercier Marème Faye car nous tous, si Macky nous a accordé sa confiance jusqu'à nous nommer ministre, c'est grâce à Marème Faye." A la minute qui suit, Mbagnick ne devait plus faire partie des ministres de la République car il a remis en cause l'autorité du chef de l'État et mis à nu sa malléabilité et sa porosité en matière de choix de ses hommes et femmes qui doivent mettre en œuvre sa politique.

Dans le gouvernement de Mahammad Abdallah Dionne, les groupes de condottieres foisonnent comme des champignons. C'est l'exemple de Souleymane Jules Diop et de Yakham Mbaye, secrétaire d'État à la Communication. Dans le journal l'As du 7 février 2015, il y est révélé les relations tendues entre Mbagnick Ndiaye et Yakham Mbaye. D'autres transfèrent leurs rivalités de leur base politique au conseil des ministres. C'est le cas des ministres thiessois Thierno Alassane Sall, ministre de l'Energie et du Développement des Energies renouvelables, et Augustin Tine, le ministre des Forces armées, qui se saluent à peine.

On pourrait citer l'exemple de Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, et de Souleymane Jules Diop, qui, même s'ils ne partagent plus le périmètre ministériel, ne sont pas en odeur de sainteté. On se rappelle les exactions verbales de Jules Diop (alors Secrétaire d'État aux Sénégalais de l'Extérieur) dans sa page Facebook sur son ex-patron quand son protégé Tamsir Faye, consul général du Sénégal à Marseille, a été relevé, sur initiative de Mankeur, de ses fonctions pour cause d'ivresse et d'exhibitionnisme. Les relations entre le puissant ministre délégué Moustapha Diop, ministre Délégué auprès du ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Chargé de la Micro-finance et de l'Economie solidaire, et Mariama Sarr, ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, s'enveniment de jour en jour sans que le président de la République n'y mette fin.

Cette indiscipline dans les rangs gouvernementaux est symptomatique du manque d'autorité du Premier ministre voire du chef de l'État. Quand l'autorité du président de la République et celle de son Premier ministre périclitent, les rivalités intestines entre ministres affluent et finissent par déteindre sur la cohésion du gouvernement. In fine, cet état de guerre permanente latente ou patente plombe, entrave et neutralise la politique de développement mise en œuvre par le chef de l'État.

C'est ici le lieu de se poser des questions sur la pertinence de certains postes gouvernementaux plus précisément les ministères délégués et les secrétaires d'État. Ce qui illustre l'inutilité de ces postes prébendiers, c'est la disparition du secrétariat d'État chargé des Sénégalais de l'Extérieur une fois que Souleymane Jules Diop à qui on a trouvé une planque au juteux Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC), l'a quitté. Il n'est pas compréhensible que le président Macky Sall, qui s'était engagé lors de sa campagne de 2012 à limiter le nombre des ministres à 25, en arrive à 39 (30 ministres de plein exercice, 3 ministres délégués et six secrétaires d'État). Il faut rajouter à cette longue liste les ministres d'État sans portefeuille comme Mbaye Ndiaye et Amath Dansokho.

Il appert que dans le gouvernement de Dionne, plusieurs postes ministériels superfétatoires et secrétariats d'État inutiles obéissent plus à la satisfaction d'une clientèle politicienne ou aux desiderata de la Première dame (qui nomme ses ministres comme l'a laissé échapper à juste raison Mbagnick Ndiaye) qu'à une exigence politique. Un gouvernement n'a pas pour objet de satisfaire les passe-droits d'un individu, d'une ethnie, d'une confrérie ou d'une région mais ceux de toute la nation. Soutenir aujourd'hui que la constitution d'un gouvernement obéit à des équilibres ethniques, régionaux ou religieux pour justifier la pléthore de ministres, c'est ramener de façon rétrograde le Sénégal aux années 60 où, indépendamment de la compétence, l'appartenance à une de ces entités précitées comptait nécessairement dans le choix d'un ministre de la République.

SENEPLUS





1.Posté par bijou le 07/11/2016 13:04
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