En témoigne cette confusion totale entre le parti et l’Etat. Aucun de nos quatre chefs d’Etat n’a jugé nécessaire de démissionner de la tête de sa formation politique pour s’occuper exclusivement des intérêts supérieurs de la Nation.
L’école de la République, qui, il n’y a guère, avait permis la formation des cadres de haut niveau, placé le Sénégal parmi les plus performants dans l’espace francophonie, donné la chance à tous les fils du pays d’apprendre, a été politisée, mise en coupe réglée par un syndicalisme plus porté à déposer des préavis de grève qu’à travailler à améliorer les niveaux des enseignements.
Sous la gouvernance de Léopold Sédar Senghor et dans une certaine mesure, celle d’Abdou Diouf, les enfants des hauts cadres partageaient les mêmes bancs avec ceux des parents à revenus faibles voire nuls.
La tendance actuelle est d’envoyer les enfants de nos dirigeants à l’Extérieur (France, Canada, Suisse, Etats-Unis, Royaume-Uni ...). Le plus souvent avec l’argent du contribuable sénégalais.
Sans occulter cette propension à envoyer leurs épouses à l’Occident pour y accoucher afin d’acquérir la nationalité autre, que celle du Sénégal. Quelle démonstration de patriotisme !
Le même scénario est constaté sur le plan de la santé. Rares sont nos dirigeants qui se soignent dans nos établissements de santé. Pourtant à une certaine époque –sauf si les moyens matériels faisaient défaut -, l’hôpital principal accueillait Présidents, Premiers ministres, ministres, directeurs généraux, députés ...
C’est rarement le cas aujourd’hui. Les cures de rajeunissement au frais encore du contribuable, continuent de plus belle.
Ne nous étonnons pas donc quand nos dirigeants ne semblent plus accorder d’importance à nos écoles et hôpitaux minés par des grèves cycliques voire endémiques. Jadis, les meilleurs élèves sortaient des écoles publiques. Ce sont les «médiocres» qui se retrouvaient dans le privé. Mais, la tendance est aujourd’hui inversée. Personne ne voudrait envoyer ses enfants dans l’école de la République. Une école qui a pourtant produit Macky Sall. L’actuel Chef de l’Etat devrait d’ailleurs servir de modèle de cette école qui offrait la chance à tout le monde de réussir. Issu d’une famille modeste, cette école lui a permis de gravir les échelons pour atteindre les sommets.
Malheureusement des indépendances à nos jours, on semble reculer de plus d’un siècle et le Sénégal arbore encore les signes distinctifs d’une monarchie, avec l’hyper-présidentialisme qui centralise tous les pouvoirs
SUD QUOTIDIEN