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Opinion

ELHADJI DANIEL SO, Secrétaire Exécutif d’AG/Jotna


Dimanche 28 Février 2016

« Le Referendum ne se limite à un mandat de 5 ans, il y’a plus important dans cette réforme »
Secrétaire exécutif du mouvement politique Alternative Générationnelle (AG) Jotna, Elhadji Daniel SO est revenu sur l’importance de la tenue d’un référendum du 20 mars prochain. Il déclare que le plus important dans cette nouvelle réforme ce sont les 14 autres points et non pas la polémique autour de la réduction à 5 ans. « Le plus important, c’est la vision qui a été mise dans ces projets de présentation du référendum. Nous demandons à ce que les sénégalais votent le « OUI » pour que le Sénégal gagne », a-t-il laissé entendre.
Grand Place : Le président de le République, Macky Sall va faire un mandat de 7ans, alors qu’il avait promis au peuple sénégalais de le réduire à 5ans. Quelle lecture en faites-vous ?
Elhadji Daniel SO d’Ag-Jotna : Comme tout bon sénégalais, nous avons écouté l’adresse à la nation du Président de la République Macky SALL. Il a donné sa décision suivant une demande qu’il a eu à faire auprès du Conseil Constitutionnel. Tout le monde sait ce que lui ordonne la loi par le biais de ce qu’on appelle les articles 51 et 103 de la Constitution. Il a préféré faire comme son prédécesseur le Président Abdoulaye WADE en 2001. Il a saisi le Conseil Constitutionnel pour avoir un avis de celui-ci. Une fois arrivée la décision n° 1/C/2016 du 12 février 2016, il lui a été indiqué qu’il n’ait pas à instituer sur le mandat en cours car il serait non conforme au principe général de la Constitution. Et que s’il respectait les réserves qui sont soigneusement listées par le Conseil Constitutionnel, on aura à réviser cela. Maintenant que le cas est arrivé et lui en bon républicain ; il a agi comme tel. Il a dit en d’autres termes ceci aux sénégalais, « compte tenu de ce qui nous est supérieur en l’occurrence le conseil constitutionnel qui doit rendre des décisions et demeure être la plus haute juridiction de ce pays , en tant que républicain, je ne peux pas me permettre de violer sciemment les règles les plus élémentaires du droit ». Et, il a accepté de suivre l’article 92 dans son alinéa 2 comme étant une décision qui émane de ce conseil constitutionnel. Ainsi, Il n’avait plus à faire autre que de se l’appliquer lui-même.
Grand Place : Mais c’est juste un avis, ce n’est pas une décision…
Elhadji Daniel SO d’AG/jotna : C’est une décision. Certes, il y’a un amalgame. C’est vrai, les gens parlent un peu partout d’avis. Les scientifiques ont parlé par ci par là. D’ailleurs un imminent professeur en droit constitutionnel a parlé et d’autres ont réagi. Mais tout le monde comprend aisément que depuis l’existence du conseil constitutionnel au Sénégal en 1992 JUSQU’A NOS JOURS. TOUTES LES décisions qui y ont été rendues sont d’abord de trois ordres : soient ce sont des décisions en matière constitutionnelle soient des décisions en matière électorale ou bien des décisions en matière consultative. Et en aucun cas ; il n’a été mentionné « avis » sur une décision rendue. Sur toutes les décisions rendues par le conseil constitutionnel, on mentionne toujours « décision numéro et ainsi de suite ». Maintenant qu’il s’agit d’une consultation, il peut écrire en bas «AVIS » comme cela a été le cas en 2000 lorsque le président Abdoulaye Wade avait saisi les juges du conseil constitutionnel pour l’augmentation du mandat de 5 à 7 ans. La même décision avait été rendue sauf que pour celle-ci, ils (ndrl ; les sages) lui ont dit qu’il va falloir passer par d’autres rectificatifs avant de revenir. Donc c’est pareil ! Pourtant lorsqu’il s’agissait de rendre quasiment la même décision en 2000 personne n’avait parlé d’avis ni de décision parce qu’il n’avait pas de débat pour le faire. Alors que ce sont les mêmes terminologies qui ont été utilisées. Donc le débat n’a pas lieu d’être.
« On voit nettement que Macky Sall a envie qu’on cadenasse la constitution de la République »
Grand Place : Qu’en est-il des 14 autres points concernes par la révision constitutionnelle ?
Elhadji Daniel SO d’AG/Jotna : Je pense très honnêtement que le plus important dans tout cela ce sont les 14 autres points. Parce que le chef ce l’Etat en tant que bon républicain lorsqu’il est arrivé et qu’il a voulu mettre en place une politique sectorielle qui va aller jusqu’en 2035 en l’occurrence le Plan Sénégal émergent (PSE). Dans son axe 2, il a bien dit qu’il voudrait que la bonne gouvernance la démocratie la paix et la sécurité soient mises en exergue. Et c’est dans cette optique même qu’il a pensé à plusieurs choses à la fois. Il a voulu les mettre en corrélation avec la révision constitutionnelle qu’il est en train de mettre en branle. Si on regarde de très près du point numero1 au point numéro 15 de cette réforme, il n’a que des choses qui intéressent vraiment les sénégalais. Si on parle de modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique. Au Sénégal ; il y’a énormément de partis politiques. Il faudra voir comment réguler tout ceci. La participation des candidats indépendants d’aucuns disaient que ce n’était pas normal et c’était anti démocratique qu’en 2012 des candidats tels que Youssou Ndour et autres ne pouvaient pas participer aux élections. Mais là, il vient dire que toute personne qui veut être candidat indépendant peut se présenter. La démocratie avance quand même. Regardons le 3eme point avec la promotion de la gouvernance locale et le développement territorial avec la création du haut conseil. Avec l’acte 2 et l’acte 3, il y’a eu des problèmes et des failles et tout le monde sait que partout dans le monde; les conseils régionaux et départementaux ont toujours été là pour appuyer les petites et les grandes villes. Ce qui veut dire qu’avec la création du haut conseil, ils peuvent se permettre d’avoir des compétences plurielles et qui peuvent leur donner beaucoup plus de pouvoir. Toujours avec les autres points, il y’a le renforcement de la citoyenneté, les droits qu’on a donné aux sénégalais c’est à dire un environnement saint ; avoir un patrimoine foncier sur les ressources naturelles. Beaucoup de choses ont été dites. On sait qu’au Sénégal, on a un régime présidentiel mais en tant que démocrate il a aussi proposé à ce que plus de pouvoir soit aussi donné à l’assemblée nationale et à son président. Aussi le point numéro 15, là ou vraiment on voit nettement qu’il a envie qu’on cadenasse définitivement la constitution ; il parle d’intangibilité de la constitution. Si on voit de plus près ; la forme républicaine sera sacralisée ; la laïcité idem. Si on voit également le caractère indivisible de la démocratie décentralisée de l’Etat ; le mode de scrutin ; la durée et le nombre de mandats consécutifs donné au président de la république mais tout ceci participe au renforcement de la démocratie comme un peu partout ; à l’instar de la France et les Etats-Unis qui sont des références en matière de démocratie. Il faut qu’on arrête de réviser et de torpiller à tout va notre constitution. C’est un élément fondamental pour une démocratie. En France de 1958 à nos jours, ils n’ont révisé leur constitution que 24 fois, la 25éme est en cours d’être réalisée après les attentats de paris pour régler le problème de l’Etat d’urgence et la déchéance de la nationalité. Aux USA, c’est beaucoup plus difficile et contraignant. On ne parle même pas de révision là-bas ; on fait des amendements et de 1787 jusqu’à nos jours, ils en ont fait que 27. Au Sénégal c’est aberrant qu’on puisse passer tout le temps à réviser plus de 37 fois notre constitution depuis 1959. Ce qui est largement supérieur à ces grandes démocraties. Donc le moment est venu de cadenasser notre constitution et qu’on n’en parle plus.
Grand Place : Quelle sera la conséquence d’un oui ou non à la suite de ce referendum ?
Elhadji Daniel SO d’AG/jotna : La conséquence elle est là. Les sénégalais doivent être conscients de ce qui va se passer au soir du 20 mars. J’appelle solennellement l’ensemble de nos compatriotes pour qu’ils puissent voir de près l’intérêt primordial de ce referendum. Il ne se limite pas à un mandat de 5ans voir 7ans du président Macky Sall. Le plus important, c’est la vision qui a été mise dans ces projets de présentation du referendum. C’est le plus important qu’autre chose. Nous demandons à ce que nos compatriotes votent le « OUI « pour que le Sénégal gagne ». Je ne pense même pas à ce qu’il y’aurait un « NON ». Les sénégalais sont assez avertis. Ils seront conscients de leur choix.
Grand Place
AWA FAYE

La Rédaction


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