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DINAMANEKH, UN CAFÉ AVE: CES SÉRIES QUI PLACENT LE LUXE AU-DESSUS DE TOUT ET BAFOUENT LA DIGNITÉ DE LA FEMME


Samedi 21 Février 2015

Essayons d’analyser les télé- films Dinama nekh et Un café avec… pour comprendre les valeurs dont ils sont porteurs. Mounass, l’actrice principale de Dinama Nekh est une jeune femme célibataire aux formes gé- néreuses. Sa complice Daro est moins gâtée par la nature. Elles ne travaillent pas.

Mounass vit dans un appartement richement meublé au frais des hommes qu’elle reçoit et trompe allègrement. Quand elle se trouve coincée dans son jeu (par exemple deux mecs qui se pointent en même temps chez elle), elle fait appel à Daro, jamais à court de subterfuges pour faire sortir sa copine du pé- trin.

L’unique motivation de ces deux personnages est la recherche du confort matériel. Pour détrousser les hommes, tous les plans sont bons. Le scénario de Dinama Nekk est construit sur la base d’un huis clos : l’essentiel de l’intrigue se déroule dans un appartement. Comme si la vie pouvait être réduite à un seul objectif : la recherche du confort matériel et de l’argent.

Cette quête de richesse foule au pied la dignité de la femme. La réussite matérielle affichée par Mounass et sa copine, toujours bien nippées, n’est pas le fruit de leur mérite personnel, mais elle est basée sur le mensonge et la duperie voire pire. Quel téléspectateur a la naïveté de croire que ces hommes qui passent dans l’appart chic de Mounass donnent leur argent sans rien en contrepartie ?

En filigrane, Dinama nekh ne fait-elle pas l’éloge de la prostitution ? En tout cas, chaque épisode vante le modèle de la femme entretenue, paresseuse et qui, grâce à ses charmes, entretient le culte de l’argent facile. Mounass, le personnage principal, est privé de toute dignité et de la capacité de remettre en cause son mode de vie pour vivre en indépendance par la force de son travail.

Quel message un tel personnage envoie à ses millions de jeunes filles sénégalaises qui rê- vent de vivre dans la dignité et l’indépendance et aspirent à un avenir sain ? On pourrait objecter que Dinama nekh est une critique des mœurs urbaines et que Mounass est à prendre comme un contre-modèle.

Seulement la façon de filmer, qui enchaîne des plans serrés (sans doute pour mettre en valeur le corps de l’actrice) ne permet aucune distance critique avec les pratiques de la jeune fille ; au contraire, elle semble la présenter en héroïne. Les mêmes tares se retrouvent dans Un Café avec…, autre feuilleton à succès sur nos télés.

Les personnages vivent dans un luxe débordant. Ils vivent dans de somptueuses demeures, sinon dans des hôtels quatre étoiles ; ils conduisent de fabuleuses bagnoles et utilisent des portables dernier cri. Ce bling-bling peut passer pour une apparente modernité ; en réalité Un Café avec… véhicule une image rétrograde de la société sénégalaise et est bourré de poncifs.

Dans ce feuilleton, qui en est à sa troisième saison - preuve, s’il en est de son succès -, la femme est dépeinte sous des traits traditionnels. Elle est fatalement jalouse, séductrice, avec de longs greffages - si possible - si ce n’est le type de femme au foyer qui doit tout à son mari.

Les personnages féminins sont réduits à leurs sentiments et inféodés à la puissance masculine. Ici aussi la réussite prend toujours l’apparence de gadgets clinquants. Prenons le personnage de Bakayoko : il campe un personnage cliché par excellence et conforte une vision de l’Africain étranger répandue dans l’imaginaire de nos compatriotes, mais totalement erronée.

Bakayoko incarne l’Ivoirien, un peu naïf voire sot, qui parle un français petit nègre, aime faire la fête. C’est ce que le commun des Sénégalais appelle en wolof « Niakk ». Un Café avec…est principalement tourné en intérieur jour avec des plans en plongée et en panoramique sur Dakar.

Cette vue d’en haut renforce l’idée d’une série snob, qui regarde du haut de son aisance le reste de la société sénégalaise. Derrière chaque création artistique, il y a une conception du monde. Dinama Nekh et Un Café avec… ont choisi de se complaire dans l’idolâtrie du matériel et dans la frivolité ostentatoire.

grand place






1.Posté par ourpy le 22/02/2015 15:06 (depuis mobile)
Tout à fait d'accord avec vous,mais malheureusement nous ne somme k'une infine partie de la population sénégalaise a prendre conscience de ces mascarade de téléfilm.
le sénégalais lamda n'est plus à la recherche de l'avancement et de la créativité,

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