Connectez-vous
Politique

DIAMNIADIO-AIBD : Pourquoi le Conseil des Infrastructures a approuvé le marché complémentaire


Vendredi 22 Mars 2013

DIAMNIADIO-AIBD : Pourquoi le Conseil des Infrastructures a approuvé le marché complémentaire
Depuis qu’’un entrepreneur très connu dans le milieu des BTP s’est confié à un proche du Président Macky Sall en ces termes : «Dites au Président de me donner des marchés je l’ai soutenu lors de la présidentielle», la «bombe» lâchée hier par le Syndicat nationale du bâtiment et des travaux publics (snbtp) était attendue. Toutefois, même si au sommet de l’Etat, les gens ont pu identifier le véritable et principal commanditaire des attaques du SNBTP, nous préférons nous attarder sur les faits. 

De quoi s’agit-il ? 

Revenons sur le communiqué publié par le Syndicat des BTP. 

«Le Syndicat national du bâtiment et des travaux publics (Snbtp) dit avoir appris que le Conseil des infrastructures a donné son feu vert pour la signature d’un marché complémentaire, sans appel d’offres, pour la poursuite des travaux de l’autoroute à péage de Diamniadio à l’Aéroport international Blaise Diagne. Ce, pour un montant de 80 milliards de francs» lit-on sur le communiqué. 

En vérité, le Conseil des Infrastructures s’est fondé sur des arguments très solides pour approuver ce marché complémentaire. Oui il s’agit d’un marché complémentaire et non d’un nouveau marché. Dans sa proposition faite dans le cadre du PPP et sur la base de la Loi CET, des avantages intéressants pour l’Etat du Sénégal, ont été relevés, d’abord sur «l’optimisation des délais de construction pour une mise en cohérence avec le calendrier du projet AIBD». L’objectif aussi c’est «de faire l’économie d’une longue procédure de sélection d’un nouvel opérateur privé qui pourrait prendre au minimum 18 mois environ». 

L’Etat a aussi voulu éviter de faire intervenir deux opérateurs privés différents sur le même itinéraire d’une longueur d’un peu plus de 40 Km. Ensuite, il fallait, à tout point de vue, garantir un niveau de service de qualité identique sur l’ensemble de l’itinéraire. Enfin, contrairement à ce qui a été avancé par le Syndicat, le marché initial Diamniadio-AIBD a été passé par appel d’Offres international ouvert. 

Toute cette procédure a été faite dans le respect strict de la loi CET Numéro 2004-13 du 1e mars 2004 en son article 20. Selon cet article : «un contrat complémentaire peut également être passé par entente directe par une autorité concédante, après avis du Conseil des Infrastructures et du Ministère de l’Economie et des Finances, et après autorisation par décret présidentiel lorsqu’un projet d’infrastructure a déjà fait l’objet d’un contrat CET et que pour des raisons de nécessite économique, sociale ou culturelle ou pour des exigences de cohérence dans la gestion technique et financière de l’infrastructure, l’autorité concédante décide son extension, en cours d’exécution». Maintenant à propos du coût, disons que le montant de 80 milliards de FCFA n’est pas exact. 

Selon Dominique Ndong, coordonnateur général des grands travaux à l’APIX «tous ces prix qu’on aligne ne sont pas comparables et ne sont pas justifiés. Ce montant de 80 milliards ne nous intéresse pas, parce qu’il n’existe pas pour le moment. Un contrat n’est pas signé. Donc on ne peut pas parler de 80 milliards. Nous avons la preuve que le coût actuel que nous sommes en train de négocier avec Eiffage, si on extrait tous les postes qui ne sont liés au péage en tant que tel, nous permet de retrouver des coûts extrêmement compétitifs par rapport à ce qui se fait sur le marché. Si on prend le coût de construction actuel que nous sommes en train de négocier avec Eiffage, notre coût kilométrique (travaux routiers proprement dits) tourne autour de 2, 3 milliards contrairement à ce qu’on annonce un peu partout». 

«…Le nouveau régime, malgré ses promesses électorales, continue à favoriser les entreprises étrangères ou à capitaux étrangers, au détriment du secteur privé national. Il excluait, expressément, les entreprises locales, mais il était taillé de telle sorte qu’il ne pouvait échapper à son attributaire actuel. Ceci se fait également au détriment des finances publiques, car en supprimant la concurrence, on favorise une augmentation exponentielle des coûts», dénonce le Snbtp. 
Il est important de préciser que Eiffage n’est pas une société étrangère. Eiffage Sénégal est une structure sénégalaise qui participe dans la transparence aux appels d’offres. Donc c’est une hérésie  de considérer Eiffage Sénégal comme une société étrangère. 

LES CHIFFRES 

Dans sa sortie, le Syndicat du BTP a déclaré que «les tronçons mis en concurrence le prouvent  à suffisance, notamment Malick Sy-Patte d’oie 
attribué à 23 milliards de francs. Les autorités contractantes ont extrait la section Diamniadio-Aibd du processus réglementaire d’appel d’offres au profit d’une procédure de gré à gré qui «ramène à des coûts deux fois plus chers». 

Prenons l’exemple de l’axe : Malick Sy-Patte d’Oie. Ce marché n’est pas un marché neuf, c’est une réhabilitation d’une longueur de 7Km gagnée par Jean Lefebvre. Le coût initial du projet était estimé à 23 milliards de FCFA. Après livraison, l’Etat avait payé 31,3 milliards de FCFA, soit une hausse non prévue de 8 milliards de FCFA perçu par Jean Lefebvre. 
A l’opposé de Jean Lefebvre, Eiffage tient en compte dans ses travaux, la réalisation d’échangeur et d’autres ouvrages qui rallongent le coût global. Si effectivement le coût de ses ouvrages est soustrait du coût global, Eiffage Sénégal aurait des meilleurs prix que ceux des autres. 

En plus de tout cela, conformément aux dispositions du Contrat CET et contrairement aux autres structures qui évoluent dans le BTP, Eiffage prendra en charge, pendant la durée de la concession, fixée à 30 ans, les coûts d’entretien qui peuvent être évalués à 100 millions de FCFA par an, compte non tenu des travaux de renouvellement de revêtement à prévoir tous les 5 ou 6 ans.

dakaractu



Nouveau commentaire :
Facebook

Senxibar | SenArchive | Sen Tv | Flash actualité - Dernière minute | Politique | Société | Economie | Culture | Sport | Chronique | Faits Divers | Opinion | International | Sciences et Santé | Médias | Ils l'avaient dit | Emploi | Ramadan | Perdu de vue | Echos du tribunal | A la une | Achaud | resultats2012 | JOB | Theatre