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DETENTION DE FEMMES EN MILIEU CARCERAL: L'AJS VERSE SA BILE SUR L'ETAT


Lundi 10 Mars 2014

A l'occasion de la célébration de la journée internationale des femmes, l'Association des juristes sénégalaise (Ajs) a accusé l'Etat de favoriser les conditions pouvant mener les femmes en prison car ne respectant pas les conventions internationales ratifiées stimulant le droit à un avortement médicalisé aux femmes dans des situations nécessaires.

En marge de la journée internationale de la femme célébrée ce samedi 8 mars, l'Association des femmes juristes sénégalaises (Ajs) a rendu visite aux 110 détenues de la prison pour femme de Liberté 6. A cette occasion, Fatou Kiné Camara de ladite association a fustigé l'emprisonnement des femmes causé selon elle, "par des délits pour lesquels l'Etat s'est engagé à ne pas crimininaliser".

Les causes principales de détention sont l'infanticide, le défaut de production de carnet sanitaire ou de fiche d'inscription pour les travailleuse du sexe et l'avortement, fait-on remarquer. Dans ces cas précis ce ne sont pas des femmes qui sont en faute, mais plutôt l'Etat qui n'a pas respecté leurs droits? Il se trouve que "le Sénégal a ratifié la charte africaine des droits de l'homme et des peuples en 1964 relative aux droits de la femme en Afrique communément appelée protocole de Maputo qui impose à l'Etat de donner accès aux femmes à un avortement médicalisé", a-t-elle rappelé.

Un autre fait qui n'est pas également du goût de Fatou Kiné Camara est la détention de femmes allaitantes, celles avec des enfants en bas âge ou vivant avec un handicap car, a-t-elle souligné, "la charte africaine du bien-être de l'enfant interdit que l'on mette des femmes en prison dans ces conditions". Selon elle, son avis, " mettre les mamans en prison c'est comme si on emprisonner les enfants eux-mêmes".
C'est pourquoi, "les femmes qui allaitent, les femmes qui sont enceintes, les femmes ayant des enfants à bas âge, doivent recevoir des peines alternatives à la peine de prison".

Une requête d'autant plus opportune que, "à quelques exceptions prés toutes les femmes emprisonnées sont des personnes démunies, et sans support dans l'éducation de leurs enfants quand elles se retrouvent en prison". Et de renchérir : "l'emprisonnement de la femme contribue à la déperdition sociale car les filles dont les mères sont emprisonnées par manque de protection peuvent tomber dans la dérive".
Assez suffisants pour Fatou Kiné Camara pour dénoncer le fait que "l'Etat utilise toute sa force pour abattre des femmes qui sont la plupart du temps pauvres". Cela est d'autant plus anormal qu'il " n'a rien à gagner à mettre des femmes en prison surtout avec leur position sociale".

Bien être de la femme, Ajs exige des mesures supplémentaires

Pour éviter le mantien des femmes dans les liens de la détention, Fatou Kiné Camara appelle les autorités au respect des conventions ratifiées, à revoir le code pénal afin que les femmes puissent accéder à un avortement médicalisé. Aussi requiert-elle, que des mesures alternatives aux peines de prison soient prises dans le code de procédure pénale de manière générale, surtout concernant les femmes enceintes et celles allaitantes. Elle appelle par ailleurs à institutionnaliser des programmes de formation afin de garantir une intégration des femmes dans la vie active une fois libre.

Un rapport en juin pour le respect des conventions signées

L'Association des femmes juristes sénégalaises (Ajs),appuyée par l'Observatoire nationale des lieux de privation de liberté (Onlpl), l'association des femmes médecins du Sénégal et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (Hcdh) et l'ambassade de Grande Bretagne comptent sillonner les différentes prisons de femme au Sénégal afin de dresser un rapport de la vie féminine en milieu carecéral. il s'agira selon Andrea Ori, représentante régionale du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme(Hcdh) de faire une étude de la situation afin d'aider l'Etat à trouver des pistes d'actions pour le respect des droits de femmes en détention imposées par les différentes conventions que notre pays a ratifié.
SENEPLUS





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