Cour d'Assises: ASSISES Kaolack: Yabou Camara condamnée aux travaux forcés à perpétuité pour empoisonnement de quatre personnes

Yabou Camara, une ménagère âgée de 45 ans et mère de deux enfants, a été condamnée mercredi aux travaux forcés à perpétuité, pour avoir provoqué un à l’origine de la mort de quatre personnes.

Selon la Cour d’assises de Kaolack (Centre), qui tient sa première session de cette année, l’empoisonnement a eu lieu en décembre 2010, à Toumania, un village situé de la région de Kédougou (Sud-est).

La cour a également condamné Souty Dansokho (50 ans, marié à deux épouses et père de huit enfants) à la même peine que Yabou Camara pour complicité d’empoisonnement en plus des six mois pour détention illégale d’arme et trois mois pour les quatre cornets de chanvre indien trouvés chez lui par les gendarmes de Kédougou.

Mme Camara est amenée à la barre de la Cour d’assises pour avoir versé le 23 décembre 2010 dans la marmite de Balla Niakhasso une substance remise, selon elle, par Souty Dansokho qui voulait conquérir le cœur de la cuisinière.

Malheureusement, cette concoction a provoqué la mort sur les coups de quatre personnes, par intoxication alimentaire, et l’évacuation au district sanitaire de cinq autres membres de la famille Keïta qui avaient goûté à ce repas.

Prise de panique après constaté les dégâts causés par la consommation de ce mets, Mme Camara, apparentée à M. Niakhasso qui a voulu dire la vérité sur les raisons des évènements tragiques, a vite été stoppée par Souty Dansokho qui le menaçait de mort.

Informés un mois après la survenue du drame par les notables du village qui avaient identifié les mis en cause par l’entremise de leurs génies (saltigués), les gendarmes de Kédougou ont arrêté le 31 janvier 2011 Yabou Camara et Souty Dansokho qui a toujours nié toute participation à ce crime.

L’implication de la ‘’naïve’’ Yabou Camara n’est pas à discuter dans cette affaire, l’intention est manifeste, a soutenu l’avocat général, Théophile Turpin, qui a estimé que le problème reste plutôt le mobile de cet acte d’ignominie.

Souty Dansokho qui a bien profité de la naïveté de Yabou Camara est l’instigateur de l’empoisonnement et il n’a aucun alibi solide pour se défendre, a dit Me Turpin.

Il a requis une peine de travaux forcés à perpétuité pour les deux accusés plus un an et mois de prison pour Souty Dansokho pour respectivement les délits de détention de chanvre indien et d’arme sans autorisation administrative.

Me Diène Ndiaye, avocat de Yabou Camara, a plaidé l’absence d’éléments intentionnels pouvant amener à affirmer que sa cliente avait nourri l’envie d’ôter la vie.

Me Ndiaye a sollicité la disqualification des faits en homicide et blessures involontaires et l’application d’une peine ‘’extrêmement’’ clémente à sa cliente.

"Aucune disposition du code pénal ne peut être appliquée à mon client Souty Dansokho, et Yabou Camara qui est la principale mise en cause n’a jamais dit la vérité sur la participation de mon client", a, pour sa part, soutenu Me Omar Diop qui a plaidé l’acquittement pur et simple de M. Dansokho.

La Cour d’assises de Kaolack qui a condamné les deux accusés Yabou Camara et Souty Dansokho aux travaux forcés à perpétuité pour empoisonnement et à payer six millions de francs CFA de dommages et intérêts à la famille des victimes.

La cour a également prononcé la condamnation à 15 ans de travaux forcés par contumace l’évadé Pape Abdou Sy (72 ans).

Ce commerçant, marié à trois épouses et père de sept enfants, a été emprisonné le 20 juin 2012 après son arrestation par la police de Kaolack qui avait trouvé par devers lui 30 kg de chanvre indien.

La première session de la Cour d’assises 2014 s’est ouverte mardi dernier avec la condamnation de Mamadou Tounkara dit ‘’Bro’’ et Moussa Diarra dit ‘’Rouge’’ à 15 ans de travaux forcés pour assassinat de Aliou Sow dans la nuit du 27 avril 2011 dans la commune de Tambacounda.

Leur acolyte Demba Camara en fuite est, quant à lui, condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace.

APS