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Corruption à l'IAAF: le rapport de l’Agence mondiale antidopage enfonce le clan Diack


Jeudi 14 Janvier 2016

La Commission indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a présenté jeudi 14 janvier à Munich (Allemagne) son rapport sur les actes de corruption à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Selon le rapport, les dirigeants de l'instance et son ancien président Lamine Diack « ne pouvaient ignorer l'ampleur du dopage».


La commission d'enquête de (AMA) a dévoilé la deuxième partie de son rapport (89 pages) concernant les problèmes de dopage dans l’athlétisme. Dans le premier volet de ce rapport, l’AMA mettait en cause la Russie qui a institutionnalisé le dopage et la corruption. « La corruption était partie intégrante » de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dont les dirigeants « ne pouvaient ignorer l'ampleur du dopage », estime aujourd’hui la commission d'enquête.

Selon la commission d'enquête de l’AMA, la corruption au sein de l’IAAF « ne peut être attribuée seulement à quelques brebis galeuses agissant de façon isolée ». Pourtant, deux mois après la publication du premier volet de son rapport, qui décrivait au long de ses 330 pages « une culture profondément enracinée de la tricherie » dans l'athlétisme russe,  le Canadien  Dick Pound, président de la commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA), avait promis, par presse interposée, de nouvelles révélations « sidérantes» ce jeudi. Mais il n'y a rien eu de particulier, rien notamment sur le Kenya alors que ce pays était pointé du doigt par de nombreux observateurs. « Il y a clairement un problème avec le Kenya », a répété jeudi Dick Pound à Munich, tout en précisant n'avoir pas enquêté spécifiquement sur ce pays.

Lamine Diack ne peut pas quitter la France, son fils Papa Massata est recherché

L'IAAF était présidée jusqu'en août dernier par Lamine Diack, auquel a succédé Sebastian Coe, auparavant vice-président. A 82 ans, le Sénégalais est doublement mis en examen  par la justice française, pour corruption, corruption passive et blanchiment aggravé. Il est libre, sous contrôle judiciaire et ne peut pas quitter la France. Son passeport lui a été retiré et il a dû verser une caution.

 
 

Le fils de Lamine Diack, Papa Massata, ancien consultant marketing pour la Fédération internationale, est soupçonné d’être au cœur du système. Il a été placé par Interpol sur la liste des personnes les plus recherchées, à la demande de la France. Le 7 janvier, Papa Massata Diack a été radié à vie par l'IAAF. L’autre fils de Lamine Diack, Khalil, apparaît aussi dans ce rapport.

« Il semble bien y avoir une connection entre l'attribution des droits de diffusion télévisée à certains groupes, en échange de la dissimulation des contrôles antidopage positifs d'athlètes russes », explique la commission d'enquête au sujet des Mondiaux d'athlétisme en 2013 à Moscou.

A l'issue d'une réunion organisée pour régler le « problème » des 6 millions de dollars pour les droits de diffusion, montant estimé trop bas par l'IAAF, Papa Massata Diack aurait obtenu un arrangement avec une grande banque russe, un accord qui avait finalement fait monter la facture à 25 millions de dollars. Cette machination est présentée comme l'exemple frappant d'un système mis en place par le clan Diack pendant 15 ans, avant de passer le flambeau à Lord Coe.

La pression est désormais sur les épaules de Sebastian Coe

Le rapport estime donc que l'IAAF n'a pas été « assez ferme avec un certain nombre de pays, dont la Russie ». « C'est la réputation de l'IAAF toute entière qui est mise en doute, et cette réputation doit être restaurée », souligne encore le rapport.

Selon l’AMA, le Britannique Sebastian Coe, président depuis août de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), est le mieux placé pour réformer l'institution. « L'IAAF dispose d'une occasion formidable. Il faut qu'elle s'en saisisse sous la houlette de quelqu'un de ferme (car) l'IAAF doit retrouver sa réputation. Je n'imagine personne qui pourrait le faire mieux que Lord Coe », déclare Dick Pound, à qui les médias demandaient si Coe pouvait rester en poste malgré les révélations du second volet du rapport de la Commission d'enquête.

Le 8 janvier, Pound avait pourtant été moins clément avec Coe, longtemps vice-président de l'IAAF sous le règne de Diack : « Coe et Bubka [la légende de la perche ukrainienne, adversaire malheureux de Coe pour la présidence, ndlr] étaient là. (...) Et ils ont eu l'occasion il y a bien longtemps de s'emparer des problèmes », avait accusé le Canadien, dans un entretien au Times.

Sebastian Coe, double champion olympique du 1500 m (1980 et 1984), présent dans la salle à Munich, a désormais une énorme pression sur ses épaules. Le patron des JO de Londres avait été aussi mis en cause récemment pour ses liens avec Nike, dont il avait été l'ambassadeur pendant 38 ans. Fin novembre, Sebastian Coe avait même été contraint de sacrifier ses 142 000 euros de salaire annuel avec la marque à la virgule face aux accusations de « conflit d'intérêts », notamment suite à l'attribution des Mondiaux 2021 à la ville américaine de Eugene (Oregon), siège de Nike.

RFI




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