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Il y a au Sénégal, un fossé insondable entre l’individu et l’ordre, entre l’Etat et la Nation, entre les opportunistes de la politique et le peuple qui souffre. Et pour combler ce fossé il est dans l’usage de nos administrateurs de nous servir des chiffres. Rappelez-vous des mille tracteurs que Macky Sall promettait au monde rural dans son message de fin d’année 2012, Il y a un an. Et qu’est-il advenu au quarante milliards destinés aux inondés ? A quoi sert-il de de célébrer la bravoure de nos soldats lorsque le budget consacré aux anciens combattants pour l’année 2014 s’élève à vingt-neuf millions de francs, ou de parler du baccalauréat arabe lorsque l’Etat n’a pas su placer les bacheliers français de l’année dernière ? Les intentions et les chiffres ne sont pas un remède à la misère, ils ont les mêmes fonctions que les plans quinquennaux staliniens, à défaut de résultats concrets on se fixe des objectifs insensés qui ne sont jamais atteints pour mieux conjurer le sort de façon mystique à l’aide d’équations, de fréquence et de déductions statistiques. On parle d’une couverture universelle, de soins gratuits pour les enfants de moins de cinq ans, pour éviter de mentionner les conditions d’hygiène épouvantables de nos hôpitaux publics ou des hommes et des femmes dorment à même le sol et où les infirmières volent tout simplement les médicaments de leurs patients. Et il va s’en dire que même dans les cas de flagrant délit, elles ne sont jamais sanctionnées parce qu’elles ont un protecteur au ministère.
A l’heure ou le «rapport Védrine » qui se décline en quinze propositions préconise entre autres: le renforcement de l’influence Française en Afrique, l’encouragement des investissements des entreprises françaises en Afrique, et le soutient du financement des infrastructures en Afrique, le Président de la République Française, François Hollande, convoquait à l’Elysée un sommet Franco-Africain réunissant les plus fidèles dictateurs du pré-carré francophone le tchadien Idriss Déby (au pouvoir depuis 1990), Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville, depuis 1979) ou encore l’assassin de Sankara (Burkina Faso, depuis 1987). C’est vous dire que la promotion de la démocratie n’est pas à l’ordre du jour. Il n’y a jamais eu de partenariat entre l’Elysée/Matignon et l’Afrique, il n’y a que des rapports de domination, ponctués par l’assassinat politique et les coups d’Etats. Les opérations militaires (Serval au Mali, Epervier au Tchad, Sanguiris en Centrafrique, Licorne en Côte d’Ivoire) soi-disant temporaires, se multiplient et s’installent dans la durée, et nous ne cesserons jamais de faire figure aux yeux du monde de peuples acculturés et encore sous domination coloniale. La «bourgeoisie de fonctionnaires» qui dans nos pays domine l’essentiel de la vie politique n’y voit aucun inconvénient, puisqu’elle est la courroie de transmission entre les multinationales qui nous exploitent et les puissances extérieures qui nous occupent. Alors le langage feutré des déclarations de principes énoncées par les technocrates et les énarques ne risque pas de bouleverser l’ordre des choses. Ce qu’il nous faut changer c’est une culture qui a entériné la défaite et qui nous demande de poser comme postulat de départ à tout raisonnement, que l’Afrique seule ne pourra jamais s’en sortir. C’est ce que nous inspirons au monde qui nous regarde et c’est pour cela que nous faisons la risée de la communauté Internationale.
La liberté seule prônée par un leadership ambitieux et courageux, qui choisit ses partenaires au nom des intérêts de la nation, peut garantir l’amélioration de nos conditions d’existence, et cette liberté que les Français chantent dans leurs hymnes, nous la souhaitons également pour nos peuples.
Malick Noël SECK
fnsp.momsarew@gmail.com
www.momsarew.org
A l’heure ou le «rapport Védrine » qui se décline en quinze propositions préconise entre autres: le renforcement de l’influence Française en Afrique, l’encouragement des investissements des entreprises françaises en Afrique, et le soutient du financement des infrastructures en Afrique, le Président de la République Française, François Hollande, convoquait à l’Elysée un sommet Franco-Africain réunissant les plus fidèles dictateurs du pré-carré francophone le tchadien Idriss Déby (au pouvoir depuis 1990), Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville, depuis 1979) ou encore l’assassin de Sankara (Burkina Faso, depuis 1987). C’est vous dire que la promotion de la démocratie n’est pas à l’ordre du jour. Il n’y a jamais eu de partenariat entre l’Elysée/Matignon et l’Afrique, il n’y a que des rapports de domination, ponctués par l’assassinat politique et les coups d’Etats. Les opérations militaires (Serval au Mali, Epervier au Tchad, Sanguiris en Centrafrique, Licorne en Côte d’Ivoire) soi-disant temporaires, se multiplient et s’installent dans la durée, et nous ne cesserons jamais de faire figure aux yeux du monde de peuples acculturés et encore sous domination coloniale. La «bourgeoisie de fonctionnaires» qui dans nos pays domine l’essentiel de la vie politique n’y voit aucun inconvénient, puisqu’elle est la courroie de transmission entre les multinationales qui nous exploitent et les puissances extérieures qui nous occupent. Alors le langage feutré des déclarations de principes énoncées par les technocrates et les énarques ne risque pas de bouleverser l’ordre des choses. Ce qu’il nous faut changer c’est une culture qui a entériné la défaite et qui nous demande de poser comme postulat de départ à tout raisonnement, que l’Afrique seule ne pourra jamais s’en sortir. C’est ce que nous inspirons au monde qui nous regarde et c’est pour cela que nous faisons la risée de la communauté Internationale.
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