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Politique

Contribution: ET SI LE PROBLÈME DU SÉNÉGAL, C’ÉTAIT MACKY SALL ?


Dimanche 13 Juillet 2014

A la lecture des résultats des élections locales du 29 juin dernier, un fait essentiel retient l’attention : c’est la débâcle subie par beaucoup de responsables de l’Alliance Pour la République (Apr) dans leurs fiefs électoraux. A tout seigneur tout honneur, la première d’entre eux est Aminata Touré, Premier ministre.

En dépit des énormes moyens financiers débloqués et de la logistique déployée sur le terrain pour remporter l’amère bataille, elle n’est pas parvenue à relever son défi mortifère. La force de frappe de «Taxawu Dakar» est passée par là. Seydou Guèye, Mbaye Ndiaye et Anta Sarr Seck seront irrépressiblement, eux aussi, emportés par la bourrasque « khalifiste ».

Le ministre Thierno Alassane Sall, qui a abattu un excellent travail de remobilisation des troupes apéristes dispersées à Thiès, n’a pas pu résister à la broyeuse de l’indéboulonnable Idrissa Seck, roi de Thiès.

A Bambey, Pape Diouf, Mor Ngom et Pape Abdou Khadre Mbodj ont subi les foudres de la coriace et intrépide « lionne » du Baol, Aïda Mbodj. Leurs divisions scissipares leur ont été fatales. Le ministre Abdoulatif Coulibaly n’a pas pu drainer un nombre de voix susceptible de le placer en première position dans sa commune de Sokone.

Son adversaire Petit Guèye a dicté sa loi au grand Latif qui se console avec le département de Foundiougne et le poste de Secrétaire général de la présidence. Le bonnet d’âne est attribué à Benoit Sambou et à Ali Haïdar, lesquels ont été déchiquetés par la tronçonneuse du Seigneur de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé.

Ainsi, après deux ans et demi de mandat, le président Macky Sall a subi un cinglant désaveu, avec la déroute des « Apéristes » aux élections locales. Déroute à laquelle il a répondu par un remaniement ministériel mal pensé. Il tresse des lauriers aux vainqueurs et leur offre des hochets ministériels.

Mais « vae victis », (malheur aux vaincus), l’Apériste en chef passe à la guillotine tous ses responsables qui ont été défaits le 29 juin dernier en commençant par leur chef Aminata Touré.

Aujourd’hui, le nouveau patron du gouvernement est son homme de confiance, son homme lige Cheikh Dionne, qui bénéficie d’une excellente présomption de compétence au vu de son cursus académique et de son parcours professionnel.

Mais la taille de son gouvernement est éléphantesque avec des postes de Secrétaires d’Etat qui ne sont d’aucune utilité sinon caser une clientèle politique ou promouvoir des courtisans de la famille présidentielle. Cette taille du gouvernement tempère nos présomptions.

On ne peut pas passer sous silence les nouvelles appellations grotesques ou les greffes loufoques de certains ministères. Là, on donne plus de poids aux mots ronflants qu’à leur contenu pragmatique.

Cheikh Dionne ne peut espérer réussir sa mission que s’il se prépare et se pare des haines, envies et jalousies qui se manifestent ouvertement contre tout Premier ministre surtout quand il n’est pas connu comme un militant de la première heure au sein du parti.

Cette attitude de belligérance larvée ou ouverte contre tout PM tient à la nature du régime présidentialiste qui, par essence, est conflictualiste. Dans nos démocraties, le Premier ministre doit être un simple béni oui-oui, un faire-valoir.

Sinon toute initiative personnelle politique risque d’être interprétée, à tort ou à raison, comme un défi voire une tentative de déstabilisation du président de la République ou un marchepied vers un destin présidentiel.

Cela étant dit, la désaffection des Sénégalais exprimée massivement le 29 juin dernier dans les urnes est une réaction politique contre le président de la République et non contre ses ministres intuitu personae.

Ce ne sont pas les loosers du 29 juin qui ont été désavoués, mais c'est le jeune Macky Sall lui-même sur lequel les Sénégalais ont misé au grand dam du vieillard Abdoulaye Wade le 25 mars 2012 et qui n'a pas encore l’étoffe et la stature de président pour se doter d’une feuille de route claire et nette.

Ainsi, c’est son propre logiciel qui a été désavoué lors de ces locales. Changer tel ou tel ministre ne peut en aucun cas être l’alchimie qui transformera nos souffrances en bonheur ou nos rêves en réalités.

L’impopularité d’un président peut desservir les personnes à qui il a confié des responsabilités. Donc, il faut sortir de l’usage qui consiste systématiquement à changer le Premier ministre-fusible, alors que c'est le chef de l’Etat lui-même qui définit et impulse la politique de la nation.

Par conséquent, remanier le gouvernement n’est pas la véritable solution. Il ne faut pas que le président prenne la proie pour l’ombre, il doit plutôt analyser le sens et la portée de la sanction populaire à travers ces élections locales aux enjeux profondément nationaux.

Le vrai problème auquel est confronté aujourd’hui le Sénégal, c’est Macky Sall, le chef d’orchestre de cette armée de musiciens qui s’empêtrent dans la cacophonie. Il ne sert à rien de changer les roues du véhicule quand c’est le moteur (M. S.) lui-même qui est en panne.

Les Sénégalais ont élu un président qui, manifestement, ne semble pas être qualifié pour occuper cette charge. Par conséquent, c'est lui-même qui doit se remanier mais pas ces ministres lampistes sur lesquels il veut se défausser.

SENEPLUS





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