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Opinion

Commentaire sur le scandale à l’IAAF: La piste n’est pas uniquement noire ! Par Charles Faye


Vendredi 15 Janvier 2016

Les informations qui nous parviennent de la presse française et européenne sur le scandale de l’athlétisme mondial ont la grande particularité de ne citer dans cette affaire que le Sénégalais Lamine Diack, ancien président de l’IAAF, des membres de sa famille et Gabriel Dollé l’ex-responsable de la lutte soupçonné d’avoir aidé l’ancien patron de l’athlétisme mondial à cacher des cas de dopages, laissant ainsi croire au monde entier parmi lesquels les Sénégalais qu’une fédération aussi importante qu’imposante que l’IAAF n’était en définitive administrée que par le seul et « corrompu » Lamine Diack.


Commentaire sur le scandale à l’IAAF: La piste n’est pas uniquement noire ! Par Charles Faye

Nous serions d’une niaiserie congénitale que finirions par comprendre, quand même, que ce scandale ne saurait s’arrêter à ces seules personnes pour l’essentiel de couleur. Que la preuve soit faite sur la mal-gouvernance de l’IAAF, est une chose, que l’on veuille nous faire avaler la grosse pilule, à savoir qu’aucun des membres du bureau exécutif, les puissants vice-président, Sir Sebastian CO par exemple ou encore Serguei Bubka, passaient pour de simples faire-valoir dans cette instance parce que Diack et ses fils avaient tout verrouillé, en est une autre.

Parce que si c’est le cas, nous aurions alors devant nous les plus grands cancres que le monde sportif ait produits. Ce qui serait terrible et nécessiterait immanquablement l’arrêt du massacre par la dissolution pure simple de l’instance, comme cela se fait partout.

A l’image de toutes les fédérations sportives, qu’elles soient nationales, régionales ou mondiales, une association repose sur un mode de gouvernance dont la déclinaison s’entend par un Bureau exécutif, un comité directeur ou exécutif, un secrétariat général, des commissions. Dans un tel contexte rendu encore plus complexe par les audits et systèmes de contrôle de plus imposés par les Etats puissants, comment l’IAAF qui faisait partie des «organisations antidopage les plus actives du domaine» a-t-elle pu tomber dans la marre à boue» d’un seul homme du fait de ses «manœuvres de nature criminelle» contrevenant au Code mondial antidopage et violant toutes les règles antidopage afin de commettre des «actes criminels de complot et de corruption»?

Oui, c’est vrai, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a accueilli «favorablement» le deuxième rapport de sa Commission indépendante sur le dopage dans l’athlétisme international (en anglais), publié jeudi 14 janvier. Elle a applaudit le rapport qui traite également d’allégations concernant une base de données appartenant à l’IAAF et renfermant les résultats de plus de 12 000 tests sanguins pratiqués sur quelque 5 000 athlètes entre 2001 et 2012. Base de données «qui a fait l’objet d’une fuite», faudrait-il le rappeler.

Certes dans ses conclusions, la «Commission indépendante» de l’AMA révèle des «comportements au sein de la direction de l’IAAF, qui ont débuté par des violations des règles antidopage et sont allés jusqu’à des actes criminels de complot et de corruption», mais l’on aurait aimé que le président de l’AMA, Sir Craig Reedie ne se limita pas à dire qu’il « est extrêmement troublant d’apprendre que de hauts dirigeants de l’IAAF ont conspiré et caché des cas de dopage pour en retirer un avantage financier».

Qu’il aille au-delà des «importantes recommandations» sur la gouvernance et la réforme que l’IAAF faites par sa Commission indépendante. Qu’il ne soutint pas seulement qu’il faille mettre en place des «contrôles qui empêcheront cette situation de se reproduire» pour la seule et simple raison qu’il condamne d’un côté et absout de l’autre.

Les esprits les plus confus et/ou retors penseront et ne croiront ce qu’ils veulent finalement de cette affaire et de la gouvernance de l’IAAF dans laquelle Diack, le noir, ne pouvait décider seul et faire exécuter aveuglément.

Oui que cette même Commission indépendante ne recommande pas que les actions de l’IAAF dirigée maintenant par Sir Sebastian Coe fassent l’objet d’une déclaration de non conformité par l’AMA parce que « l’IAAF faisait partie des organisations antidopage les plus actives du domaine », laisse finalement perplexe.

L’on apprend du quotidien français Le Monde que Dick Pound aurait annoncé «waouh» avant le deuxième rapport de sa commission d’enquête dans lequel il se lit une anodine note de bas de page (34) laissant présager une « bombe potentielle» puisqu’il est dit dans cette note 36 que Lamine Diack, aurait usé de son influence en tant que membre du Comité international olympique (CIO) pour apporter à l’IAAF de juteux contrats de sponsoring.

Enfin, on ne parle plus de dopage, mais d’argent et  pas de petits sous, chers amis

On apprend ainsi de cette note 36 «bombe potentielle» qui source une discussion entre Ibrahima Diack (fils Diack) et un athlète turc Asli Alptekin que la Turquie aurait perdu le soutien de LD (Lamine Diack) car ils n’ont pas payé les 4 à 5 millions de dollars de sponsoring à la Ligue de diamant (le circuit majeur de l’athlétisme mondial) ou à l’IAAF.

Selon la commission indépendante de l’AMA cette fameuse note n° 36  dit: «Selon le compte rendu (de la conversation), les Japonais auraient payé une telle somme. Les Jeux olympiques 2020 ont été accordés à Tokyo. »

Le quotidien français Le Monde fait remarquer que quatre des cinq partenaires officiels de l’IAAF sont japonais. Il s’agit de TDK, Seiko, Canon et Toyota.

On apprend toujours du quotidien français qu’une source proche de la commission d’enquête a «précisé» que le sujet «n’a pas été creusé car il ne relevait pas de ses compétences, mais que l’information a été jugée suffisamment fiable et intéressante pour être publiée».

De qui se moque-t-on ?

On est bon pour balancer à la poubelle mondiale le bon vieux Lamine Diack et pas assez mauvais pour aller remuer la grosse m… qui pend au nez de toute l’IAAF pour ne pas dire de tout un système dans lequel plus personne ne serait blanc comme neige !

Pour ce qui nous concerne, notre raison est faite ! Le bouc émissaire est tout trouvé. Il est noir, avec sa famille, trempé seul et jusqu’au cou parce que les autres sont aussi blancs que le lait dans cette affaire.

Foutaises !

Reste à voir, si nous Sénégalais qui payons le prix des dommages collatéraux (politique, réputation, fierté, etc.) n’allons pas demander à ce que l’enquête ne soit plus exclusivement noire.

Que chacun s’assume, Mankeur Ndiaye, la balle est dans votre camp.

Charles FAYE




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