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Commentaire sur le comportement de Mouhamed Faye à l'Afrobasket 2015: KYNSNA À RADÈS Par Tidiane Kassé


Mardi 25 Août 2015

On se demande comment un joueur a pu en arriver à un tel degré d'indiscipline. Quelque part, un laxisme coupable a prévalu. Mouhamed Faye a dû se dire qu'il lui était possible de sortir son gros mot sans frais.
Ils ont commencé l'Afrobasket à 12, ils vont le terminer à 11. Cela aurait pu être anecdotique pour l'équipe nationale de basket, mais le talent de Mouhamed Faye n'est pas réductible à zéro. Il ne mérite pas pour autant que l'indiscipline soit sanctifiée dans le groupe des "Lions".

Le reproche qu'il traine est lourd, la sanction qui le frappe n'est en rien exagérée. L'entraineur fut-il un "sac à merde" (Cantona, à l'endroit de Henri Michel, sélectionneur de l'équipe de France), on se bouche le nez et on travaille. On ne le traite pas d'"enculé" (Anelka, en direction de Domenech). Ce n'est pas consacrer la dictature, c'est l'indispensable respect à manifester. Les espaces de critiques ne manquent sans doute pas, où les vérités s'assument et se disent à temps.

Une équipe en compétition est un ensemble qui se protège. D'elle-même et des autres. Les petites failles deviennent assez vite des crevasses et les sautes d'humeur des tempêtes intérieures. Chaque formation a ses règles. Il ne s'agit pas seulement d'une manière d'être ensemble hors du terrain ou à l'entrainement. La conduite est aussi celle du terrain. C'est le respect des schémas de jeu et des évolutions collectives mises en place. Au basket plus qu'ailleurs, car tout y va vite dans la réflexion et la prise de décision.

Avoir affaire à un multirécidiviste de l'indiscipline est un facteur aggravant. Cela aurait pu être un mouvement d'humeur à l'endroit d'un coéquipier dans le match et mériter mansuétude. C'est souvent une question de tempérament, un culte de la gagne, la certitude d'avoir toujours la solution à bout de bras. Mais reproduire l'insulte dans les vestiaires, avec un adressage bien précis, devient une indiscipline caractérisée.

Dans le temps passé entre le faute (jeudi contre le Maroc) et la sanction définitive d'exclusion tombée hier, il y a eu un temps du "provisoire" qui ne se justifiait pas. Il a peut-être servi à la réunion technico-administrative, à l'évaluation de la faute, à la mesure de ses conséquences dans le groupe et à la décision prise de préserver l'autorité. Mais quand un mot est assez énorme pour être reproductible dans la bouche d'un partenaire (voir page 3 de Jour de Sport), le temps qui passe cultive le doute sur la détermination à sanctionner.

Il n'y a cependant rien à dire sur le jugement du "tribunal". On se demande d'ailleurs comment un joueur a pu en accumuler tant (cinq fois, selon Cheikh Sarr), jusqu'à en arriver à un tel degré d'indiscipline. Quelque part, un laxisme coupable a prévalu. Mouhamed Faye a dû se dire qu'il lui était possible de sortir son gros mot sans frais.

JOUR DE SPORT





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