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Société

Commentaire sur l'utilisation des bouillons culinaires: Et si l'Etat faisait la sourde oreille?


Vendredi 6 Février 2015

SENXIBAR- Je prends prétexte de la journée mondiale de lutte contre le cancer pour rebondir sur un sujet qui ne cesse d'intéresser personnel de santé et citoyens lamba: Je veux parler des bouillons culinaires. Depuis longtemps, nous entendons parler des méfaits de ces produits qui accompagnent nos mets. Mais aujourd'hui on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi l'Etat fait la source oreille?

Les spécialistes des questions de santé ne manquent jamais l'occasion de tirer sur les bouillons culinaires en faisant le rapprochement avec certaines maladies qui touchent le coeur. En marge de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, la nutritionniste et diététicienne, Binetou Cheikh Seck a beaucoup insisté sur la nécessité d’éviter les aliments trop salés et aussi les bouillons culinaires. Dans un article paru dans le journal le Quotidien, la diététicienne souligne qu'il faudrait même penser à surtaxer ces produits pour limiter leur consommation dans les ménages. Auparavant le professeur El Hadji Niang, responsable du service radiologie de l'hôpital Aristide le Dantec avait fait la même sortie en 2012 dans le quotidien L'Enquête. Lui qui a fait de la lutte contre l'utilisation des additifs culinaires son cheval de bataille, en sa qualité de président de la ligue des consommateurs du Sénégal, son combat est clair: faire en sorte que ces substances toxiques soient interdites de vente. A défaut, il soulignait que l'État doit appliquer une taxe dissuasive ou une taxe de contribution pour assurer la prise en charge des patients. ''Presque tous les bouillons en cube vendus librement sur le marché contiennent du glutamate monosodique qui est pourvoyeur d'obésité, de diabète et d'hypertension, lit de toutes les maladies cardiovasculaires''. Ce n'est pas fortuit, selon lui, si ces produits sont en train d'être traqués partout dans le monde. Il s'indignait du surcroît de dépenses en santé occasionné par la consommation de ces substances qui exercent aussi des actions sur le système nerveux. ''Le glutamate inverse la polarité au niveau du système nerveux, en provoquant la mort de la cellule nerveuse, or les neurones ne se régénèrent jamais''.
Pire encore, les bouillons font perdre aux mâles leur virilité. Pour le professeur Niang, l'obésité est à l'origine de dysfonctionnements sexuels, voire d'impuissance sexuelle. ''Il faut rappeler que le bouillon est utilisé pour stériliser les animaux et de manière empirique, pour nettoyer le dos des marmites. Des ménagères utilisent ces substances agressives''. Aujourd'hui, les maladies non transmissibles sont en train de faire des ravages sous nos cieux. Et constate t-il, ''il y a cinquante ans, c'était rarissime de trouver des cas d'obésité ou de diabète. Aujourd'hui, ils prennent des proportions inquiétantes. Certains le mettent sur le compte du riz, mais il ne faut pas ignorer l'action des bouillons. Ces produits peuvent ruiner l'individu et leurs actions peuvent aller jusqu'à la descendance. Car ce sont des substances qui peuvent affecter le fœtus''.
Le professeur infirme la thèse selon laquelle ces produits comblent une carence en vitamine A. ''Faux! D'ailleurs c'est un élément qui n'est pas indispensable. Nos aliments sont naturellement équilibrés'', dit-il. Et d'ajouter : ''Ce sont des produits qui ne relèvent pas le goût. Ils ne font qu'augmenter la sensation et créer la volupté''. Entre autres remèdes, il conseille ''aux Sénégalais de manger le plus naturellement possible et d'apprécier le naturel''. Il tient à rappeler, que dans un passé récent, les populations ne consommaient pas de sucre, pour dire que ce produit n'est pas indispensable. ''Le sucre n'est apparu que récemment. Les grandes firmes ont créé le besoin alimentaire chez nous''. L'urgence, pour lui, est que les autorités prennent à bras le corps le dossier de ces substances incriminées comme toxiques, dans les pays développés qui génèrent des milliards de FCfa.

Aujourd'hui avec toutes ces alertes données par des spécialistes pourquoi l'Etat tarde à apporter des réponses tant attendues? Si l'on sait qu'en interdisant la commercialisation de ces bouillons au Sénégal, plusieurs vies seraient sauvées les autorités devront prendre leur courage à deux mains. N'en déplaise aux marchands d'illusions qui nous matraquent avec des publicités mensongères. Certains publicistes ne se gênent même pas d'avancer que les bouillons comportent de vitamines. Alors que non!





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