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Société

Chine: Six ans de prison pour s'être fait pousser la barbe


Lundi 30 Mars 2015

Son crime: s'être fait pousser la barbe. Un homme a été condamné à six ans de prison par un tribunal de la région musulmane du Xinjiang, dans l'est de la Chine, pour avoir, par sa pilosité, «provoqué des troubles».

L'homme «avait commencé à se laisser pousser la barbe depuis 2010, tandis que sa femme «portait un voile et une burqa masquant le visage», rapporte le journal. Le couple a finalement été reconnu coupable d'«avoir attisé des querelles et provoqué des troubles», motif d'accusation imprécis utilisé habituellement par la justice chinoise, qui opère toujours sous l'étroit contrôle du pouvoir politique.
«Objectif Beauté»
Les autorités provinciales au Xinjiang mènent depuis plus d'un an une vaste campagne contre la barbe et le port du voile, pratiques associées dans les messages officiels aux «idées extrémistes». Sous le nom d'«Objectif Beauté», cette campagne encourage notamment les femmes à se promener tête nue et à abandonner le voile, pratique assez répandue parmi les Ouïghours, des musulmans turcophones constituant la principale ethnie du Xinjiang.
Le couple de Kashgar avait été «rappelé à l'ordre à plusieurs reprises» avant d'être interpellé et poursuivi, a souligné le Quotidien de la Jeunesse, citant des responsables locaux. Les autorités judiciaires de Kashgar, interrogées par le journal, ont assuré que «tout un groupe de contrevenants aux règlements (contre) le port de la barbe, du voile et de la burqa» avaient été poursuivis et condamnés depuis le début de l'année.
Récompenses pour les habitants qui dénoncent des porteurs de barbe
Experts et groupes de défense des droits de l'Homme estiment que la politique répressive de Pékin à l'égard de la culture et de la religion des Ouïghours alimente les tensions au Xinjiang, vaste région aux confins de l'Asie centrale. Les violences s'y sont multipliées l'an dernier, faisant au moins 200 morts lors d'une série d'attentats et d'affrontements meurtriers avec les forces de l'ordre, invariablement imputés par Pékin à des «séparatistes» et «extrémistes religieux».
En avril 2014, les autorités du district de Shaya s'étaient distinguées en proposant des récompenses aux habitants qui signaleraient la présence de voisins se laissant «pousser la barbe» ou «se livrant à des activités religieuses illégales».

YAHOO





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