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Société

Burkina : l’armée annonce la dissolution du gouvernement et décrète l’état d’urgence


Vendredi 31 Octobre 2014

Alors que les manifestants hostiles au pouvoir faisaient le siège du palais présidentiel depuis la matinée à Ouagadougou, l’armée, a annoncé, jeudi 30 octobre, lors d’une conférence de presse, la dissolution du gouvernement, de l’Assemblée nationale ainsi que l’instauration d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire. Au moins trois personnes ont été tuées jeudi dans des affrontements avec la police, selon l’agence de presse Reuters.



Quelques heures plus tôt, plusieurs radios locales avaient reçu un communiqué présidentiel. « J’appelle les dirigeants de l’opposition politique à mettre fin aux manifestations. Je m’engage à compter d’aujourd’hui à ouvrir le dialogue avec tous les acteurs pour mettre fin à la crise », expliquait un texte signé Blaise Compaoré. Selon l’Agence France-Presse, qui s’était procuré le document. Ce dernier, sans en-tête officiel, était cependant dépourvu de date et porte la signature de Blaise Compaoré, mais différente de son paraphe habituel.

La situation dans le pays a dégénéré alors que les députés devaient examiner dans la journée un projet de révision constitutionnelle permettant au président Blaise Compaoré de briguer un cinquième mandat. Un projet largement contesté par les manifestants, qui défilaient depuis plusieurs jours dans la capitale pour marquer leur opposition à ce qu’ils considèrent comme un « coup d’Etat constitutionnel ». Les manifestants ont été rejoints jeudi par des militaires, qui ont quitté leur caserne. Face à l’ampleur de la mobilisation, l’examen du texte de révision a été suspendu.

DES TRACTATIONS ENGAGÉES ENTRE LES MILITAIRES

Tout l’après-midi, des négociations rassemblant les autorités et des représentants de l’opposition se sont tenues dans le palais présidentiel. Selon Radio France internationale, le président Blaise Compaoré se trouvait également dans le bâtiment.

Parallèlement, le général en retraite Kouamé Lougué, qui semble avoir le soutien des manifestants pour prendre le pouvoir, a rencontré l’état-major des armées dans l’après-midi. Cet ancien ministre de la défense, limogé en 2003, était en discussion avec Nabéré Honoré Traoré, l’actuel chef d’état-major, ainsi que les plus hauts gradés du pays, selon l’Agence France-Presse.

Kouamé Lougué a également rencontré le Mogho Naba, le « roi » des Mossi, une autorité coutumière très respectée dans le pays. Le chef de l’Etat appartient à cette ethnie, la plus importante du Burkina Faso.

Dans le même temps, l’Organisation des nations unies a décidé d’envoyer un émissaire sur place pour tenter de mettre fin aux violences. La France, ex-puissance coloniale du Burkina Faso, a plaidé pour un « retour au calme ».

JOURNÉE D’ÉMEUTES À OUAGADOUGOU

Malgré la tenue de négociations, des scènes de violences ont été observées toute la journée dans la capitale, Ouagadougou. Des protestataires ont incendié l’Assemblée nationale et pris d’assaut la télévision publique (la Radiodiffusion télévision du Burkina – RTB), laquelle a cessé d’émettre.

La foule s’est aussi dirigée vers d’autres secteurs du quartier présidentiel. C’est là que des gardes de la maison du frère du président, François Compaoré, ont ouvert le feu sur la foule. Des maisons de proches du gouvernement et des symboles du pouvoirs ont également été ciblées par la foule.

Des violences ont également eu lieu en province, notamment dans la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso.

Blaise Compaoré dirige ce pays pauvre du Sahel depuis 1987 et l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, avec qui il avait pris le pouvoir quelques années auparavant. Il a déjà fait modifier par deux fois la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Depuis des mois, son gouvernement laissait croire qu’une nouvelle révision ferait l’objet d’un référendum.

Depuis l’annonce d’un passage par la voie parlementaire, il y a une semaine, la mobilisation populaire ne faiblit pas. Mardi, des centaines de milliers de personnes – un million, selon l’opposition – étaient descendues dans la rue à Ouagadougou pour dénoncer un « coup d’Etat constitutionnel ».

Le gouvernement avait, jusqu’ici, autorisé les manifestations et s’était abstenu de les réprimer.

GFM





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