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Politique

Boycott des Législatives de 2007 : La faute politique qui rapporte gros


Mercredi 6 Juin 2012

Aux Législatives du 3 juin 2007, Macky Sall devait être l’un des adversaires de Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Idrissa Seck, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily et les autres regroupés autour du Front siggil senegaal. Si bien sûr le «G12» n’avait pas boycotté le scrutin. Un boycott qui, finalement, a payé.
Plus que quelques petits jours pour connaître la future composition de l’Assemblée nationale. Deux certitudes cependant : Pre miè rement, la 12ème législature verra plus de couleurs que celle fi nis sante. Deuxiè me ment, il n’y aura pas de campagne électorale pour le boycott comme l’avait fait le Front siggil senegaal qui regroupait une dizaine de partis politiques ; plus précisément le «Groupe des 12». Le Sénégal retient encore le mémorable de la non-participation aux Légis la tives du 3 juin 2007 d’une opposition dite significative menée par l’Alliance des forces de progrès (Afp), le Parti socialiste (Ps), Rew mi, la Ligue démocratique (Ld), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), etc.

LE BOYCOTT
Tout est parti du refus du gouvernement de procéder à l’audit du fichier électoral auquel le Fss n’accordait plus aucune confiance, après ses faibles performances à la Prési dentielle de 2007 qui s’est tenue 3 mois seulement avant les Légis latives de la même année. Un scrutin à l’issue duquel le candidat Wade engrange un score inattendu de 55% qui lui évite un second tour fortement espéré par ses concurrents et logiquement- avec les nombreux scandales, le phénomène Idrissa Seck, la cherté de la vie, etc- prédit par nombre d’observateurs. Surprise, la machine libérale contenait encore les multiples fronts. Même celui de la l’opposition dénommé Front siggil senegaal (Fss). Le candidat sortant, Abdoulaye Wade, rempile dès le premier tour avec un score «insolent» de 55%. L’opposition groggy conteste et jure que… le diable est dans le fichier électoral. Et nulle part ailleurs.
Chat échaudé (l’opposition) craint l’eau froide (Wade). Une défaite aux allures d’humiliation pour Seck, Tanor, Niasse, respectivement 2e, 3e et 4e derrière l’«ennemi com mun». Au point que le candidat de la coalition Sopi 2007 avait jubilé par la fameuse conférence de presse- au cours de laquelle il avait juré avoir bloqué le nombre de mandat à deux- transformée en tribunal contre le Rewmiste, le Socialiste, le Progres siste et Amath Dansokho. Le «procureur» Wade sort les dossiers des Licences de Pêche et de la Maison du parti pour Tanor, les Chantiers de Thiès pour Idy, une villa pour Niasse et du foncier pour l’ex-maire de Kédougou. Ces atta ques sont venues pourrir le climat déjà tendu par une défaite que les «accusés» n’avaient pas encore digérée et un fichier électoral con­testé, l’obstacle à des Légis latives zéro contestation.

DE LA FAUTE AU GAIN POLITIQUE
Alors que la coalition au pouvoir et les 13 autres listes autorisées à prendre part aux Législatives par le ministre de l’Intérieur sollicitaient les voix des électeurs, le Front siggil senegaal, lui, face au statu quo du fichier électoral qu’il jugeait «piégé», entre en campagne… pour le boycott actif. Les différentes médiations n’ont pu rapprocher les deux positions et la tenue du scrutin paraissait impossible. Mais Macky Sall, alors tête de liste de la coalition Sopi, n’avait aucun sentiment pour ceux qui deviendront, trois ans après, ses alliés dans Benno siggil senegaal, prolongement du Front siggil se ne gaal, puis du M23, et de Benno bokk yaakaar au second tour de la Pré­sidentielle de février-mars 2012. «Ils sont conscients de ce qui les attend en participant à ces élections. Ils savent que ce combat ne peut être sanctionné que par une défaite et ils ont déclaré forfait», déclarait l’ancien Premier ministre de Wade lors de la campagne des Législatives de juin 2007.
La suite : le 3 juin, à l’heure du décompte, le tableau est à près de 90% bleu de Sopi 2007 qui obtient 131 sièges sur 150. Une victoire bien légale qui cache une illégitimité parlementaire puisque le taux de participation oscillait entre 30 et 35%.
Les analystes politiques y voient une «faute politique» de l’opposition qui a laissé le «champ libre» à Wade pour faire passer des lois, même les plus scélérates. C’est peut-être ce qui s’est passé avec la défenestration du président de l’Assemblée nationale de l’époque, Macky Sall, qui a vu son mandat de cinq ans écourté par la «Loi Sada Ndiaye», mais aussi l’exclusion manu militari des députés Mous tapha Cissé Lô et Mbaye Ndia ye. Sans oublier le poste de vice-président et le ticket mort-né Prési dent-vice président.
Toutes choses qui font que ce 23 juin 2011, le peuple s’est érigé en bouclier pour «déchirer» le ticket et entamer le processus de retrait de son pouvoir des mains de ceux qui le représentaient. Qu’il a bouclé le 25 mars 2012. Un boycott qui s’est finalement révélé un gain politique.
LEQUOTIDIEN.SN





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