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Politique

Bacar Dia: "Ceux qui disaient à Wade : "Monsieur le Président vous êtes le meilleur, Karim sera Président', ils ont tous fui"


Mercredi 4 Juin 2014

On l’avait perdu de vue depuis un certain temps. Mais Bacar Dia est bien là, il est dans une posture d’observateur averti de la scène politique qui a pris un recul qu’il estime nécessaire pour mieux appréhender les choses. Dans cet entretien, l’ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, puis ministre des Sports d’Abdoulaye Wade, brise le silence.


Que devient Bacar Dia. Depuis un bon bout de temps, on ne vous voit plus et on ne vous entend pas non plus ?

Je suis ce que j’ai toujours été, c’est-à-dire un citoyen très soucieux du devenir de son pays. Mais il faut dire que depuis notre victoire collective de 2012, j’ai pris un petit recul pour discuter avec ma conscience, faire mon autocritique. Et j’avais aussi demandé à la direction de notre parti, le Front Populaire, de prendre du recul pour réfléchir afin d’éviter de rentrer dans le tourbillon infini de la politique qui finit par bouffer ses hommes. Nous avons fait 5 à 6 ans avec Abdoulaye Wade comme ministre dans beaucoup de secteurs, la Communication, les Sports, les Relations avec les institutions.
Après, nous avons milité dans les rangs de l’opposition avec ces leaders qui sont-là aujourd’hui. Et après en 2012, nous avons pris du recul pour faire notre examen de conscience.

En 2012, beaucoup ont été surpris de vous voir, vous le défenseur attitré de Wade, de l’autre côté, dans la coalition opposée à lui, aux côtés notamment d’Idrissa Seck au 1er tour et Macky Sall au 2e tour ?

C’est vrai que j’ai défendu Wade. Et je me souviens d’ailleurs que le sobriquet de Bacar Wade Dia qu’on me collait est venu de vous, du «Populaire». Il faut savoir que j’ai cru au programme politique de Wade. Fondamentalement, je ne me suis pas opposé à l’homme Wade. Je me suis opposé à une démarche d’un groupe auquel j’appartenais. Je pense que vers 2008, 2009, il y a eu quand même une forme de déviation. Je vous donne un exemple, le Président, il disait que la pauvreté ne peut pas se chiffrer en dollars par tête d’habitant. C’était ça son combat. Et que pour combattre la pauvreté, il y avait un certain nombre de bouquets de manque, non accès à l’eau potable, à la santé, à l’assainissement, etc. Et il disait que le plan Jaxaay était un exemple achevé de la lutte contre la pauvreté. Moi, j’ai adhéré à cette idée, jusqu’au moment où la mouvance présidentielle a commencé à dire que le Sénégal s’en sort, parce que nous avons tant de dollars par tête d’habitant. J’ai trouvé qu’il y avait une sorte de glissement que je n’acceptais pas. Il y avait aussi le fait qu’à un certain moment, il fallait chercher à faire plaisir à une certaine Génération du concret pour être dans les grâces du prince. Une Génération du concret que moi j’ai toujours considérée comme un greffon du Pds qui a été souvent à l’origine de l’implosion de notre mouvance, on ne le dit pas assez. Mais Wade, je continue à l’apprécier. Ça va vous paraître bizarre, mais moi, je pense que Wade est le dernier des Mohicans. J’ai eu des désaccords avec lui sur certaines questions, par exemple le troisième mandat. Mais moi, je disais à Wade, Président, ceux-là qui vous disent vous allez gagner, ils ne vous disent pas la vérité. Parce que nous avions perdu la bataille de l’opinion. On regroupait 1 ou 2 millions de personnes et on disait à Wade, tous ces gens sont avec vous. Mais on les a regroupés avec de l’argent. C’est différent du Wade que je connaissais jusqu’en 2007 où, debout, tout le peuple sort. C’est ce Wade qui est revenu récemment, il n’y a pas eu de millions pour mobiliser. Pour moi donc, la Gc, c’était pour accéder à des positions. J’ose croire d’ailleurs que Karim Wade a tiré les leçons de cela aujourd’hui. Où sont ces femmes et ces hommes qui semblaient aimer Karim au point de se suicider pour lui ? Où sont ces gens qui étaient promus à des postes de responsabilité en sautant des échelons juste parce qu’ils étaient de la Gc ? Parce qu’il fallait le dire pour y rester et j’ai refusé.

Quand même vous êtes dans ce mouvement au pouvoir…

Mais Wade n’a jamais cherché à me faire des choses comme ça. C’est un homme qui m’a beaucoup respecté. Quand le Pds a dit, il faut intégrer le Pds ou ne plus rester porte parole du gouvernement, tout le monde s’en souvient, ils ont arraché leur fonction de porte-parole. Parce qu’on ne peut pas me faire chanter. Mais une semaine après, le Président Wade m’a reconduit en leur disant en plein Conseil des ministres, ce que Bacar fait en tant que porte-parole du gouvernement, vous, vous ne pouvez pas le faire et c’est vous qui m’avez demandé de l’enlever. Seulement, je pense que vers la fin, il y a eu une déviation et les gens n’avaient pas le courage de dire la vérité à Wade. Ceux-là qui disaient à Wade, monsieur le Président vous êtes le meilleur, Karim sera Président, etc. ils ont tous fui et n’osent pas dire ce que je suis en train de dire aujourd’hui. Malgré tout, j’estime quand même que Wade est le dernier des Mohicans. Du point de vue de la liberté démocratique, par exemple, j’ai participé à ses côtés au processus de libéralisation de l’audiovisuel. Au moment où il venait au pouvoir, il y avait qu’une seule télévision, la Rts. Par la grâce de Dieu, Wade m’a fait confiance, nous avons lancé Walfadjiri, Canal Info, Rdv et même la Tfm. Mais le processus de libéralisation de l’audiovisuel n’était pas évident. Parce que même à l’intérieur du Pds et du gouvernement, il y avait des forces rétrogrades réactionnaires qui pensaient que Bacar Dia était en train de faire un mauvais travail en s’ouvrant aux autres groupes de presse. Mais c’est Wade seul, et je pèse mes mots en le disant, qui m’encourageait et qui me disait il faut libéraliser. Et beaucoup qui étaient du camp du pouvoir actuel étaient alors avec Wade. Ça, si je ne le dis pas aujourd’hui, je serai malhonnête. Personne de ceux que j’ai connus dans le staff de Wade, depuis les Premiers ministres, les ministres de l’Intérieur, etc. personne, je dis, ne soutenait la libéralisation des médias. Wade seul le voulait et il me disait, Bacar tu réponds de moi seul sur cette question. Il disait que le pays est arrivé à ce stade où ne pas libéraliser, c’est rater le coche et historiquement.

Que vous inspire cette question très actuelle qu’est la traque des biens dit mal acquis ?

Sur cette question, je suis très prudent. Parce que d’abord je suis les événements depuis le début. Mais ce que je souhaite, c’est qu’on ait d’abord des avancées du point de vue de l’indépendance de la justice. Je pense que le Sénégal a atteint un niveau de développement où une justice libre, indépendante, ne peut pas être infondée ou être liée au pouvoir exécutif. On me dira que Wade a laissé la situation telle quelle, mais Macky doit rompre à ce niveau. Je pense donc que le Conseil supérieur de la magistrature doit être entre les mains des spécialistes des questions de la justice. Ce cordon ombilical qui lie les magistrats à l’exécutif, le Président Macky Sall doit avoir le courage de le rompre. D’autant que, il est encore leader de parti et président de coalition. C’est donc un homme forcément partisan. Il ne peut pas présider aux travaux de ce conseil, en être le chef et être le chef d’une coalition. Avec le recul, je pense qu’on ne l’a pas assez dit avec Wade, Macky aura beaucoup à gagner s’il allait jusqu’au bout de sa logique en libérant définitivement la justice. Maintenant à défaut de cela, il a le devoir moral de démissionner de ses charges de Secrétaire général de l’Apr pour donner des gages de cette indépendance de la justice. La deuxième chose, et c’est ce qui donne l’impression qu’on a un dossier très politisé avec cette traque, c’est qu’on entend des responsables aller dans les radios et partout pour crier : ‘il a volé’, ‘il a pris’. Mais non ! Il ne leur appartient pas de le dire, d’autant que ce sont des adversaires politiques. C’est à la justice de le dire. Si les hommes politiques se substituent à la justice pour dire le droit, mais c’est le début de la fin du droit. Et c’est ce qui est en train de se faire. Moi, je reste très prudent. Je n’accuse personne de rien, parce que c’est à la justice de le faire. Je n’accuse Karim Wade de rien, et je suis même peiné de voir le fils d’Abdoulaye Wade en prison. Mais je crois à l’indépendance des juges et des magistrats et je suis convaincu que le droit se dira à l’issue de ce procès. C’est après seulement qu’on pourra se faire une idée précise. Mais ce procès, je dis que c’est un procès très risqué que Macky est en train de préparer. Et je dis que je rends grâce à Dieu, car après 2012, je n’ai pas cherché à occuper des fonctions.

Pourquoi dites-vous que le procès Karim est risqué pour Macky ?

Dans cette affaire de procès Karim Wade, je suis convaincu que Macky prend un risque. C’est quoi le risque ? Si les arguments ne sont pas solides, si les hommes qui entourent Macky et qui portent ce combat n’ont pas d’éléments solides, on ne peut pas attendre de ce procès, qui est le plus attendu du siècle au Sénégal, grand chose. Car ils verseront dans le ridicule. Et surtout, ils donneront à Karim Wade une tribune rêvée pour se faire un nom. Déjà, ils réussissent petit à petit à en faire un mythe, une victime. J’ose croire qu’en prenant ce risque, il n’y aura pas de vainqueur ou de vaincu, mais que le droit se dise.

Quel regard jetez-vous sur la situation politique du pays ?

Je vois quelques grands problèmes. Il y a eu des acquis. Macky a essayé de faire des choses sur la baisse des salaires, les bourses familiales, la couverture maladie, le recrutement de ces volontaires pour la sécurité qui, au passage, je n’apprécie pas, car je pense qu’un Etat, pour redistribuer des richesses, doit produire, faire de grands investissements. Par contre, le grand problème que Macky risque d’avoir, la bombe qui va l’emporter, c’est la question de l’éducation. Moi, je suis convaincu de ça.

Sur quoi vous vous fondez pour vous avancer de la sorte ?

L’Etat a l’attitude de va-t-en guerre. Alors que l’Etat doit rassurer. L’Etat dit aux étudiants nous allons punir, nous allons renvoyer, nous allons mettre en prison. Ce n’est pas ça, le citoyen s’attend à un Etat qui rassure, qui met en confiance et qui met en avant la concertation. Je ne milite pas pour une réforme qui va complètement contre les intérêts des étudiants. Parce que les premiers concernés par la réforme, ce sont les étudiants et les enseignants, ils doivent trouver leur compte. Si l’Etat actuel veut être le bon élève des institutions internationales, Fmi et Banque mondiale, qui ne tiennent pas compte des réalités socio-économiques du pays, ils vont créer une crise sans précédant. Je pense donc que le ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, doit mettre balle à terre, comprendre qu’il est en train de faire des étudiants ses premiers adversaires et d’en faire du même coup les premiers adversaires de Macky. Et par ricochet, il est en train de créer une fracture entre la jeunesse et Macky Sall qui est un Président jeune. Il faut une symbiose et non une fracture. Je ne peux pas concevoir moi, pur produit,de l’université Cheikh Anta Diop, qu’on n'apporte pas des réformes dans cette situation actuelle où on a 80 000 étudiants dans des conditions difficiles. Mais à qui la faute ? A tous les présidents qui se sont succédé, depuis Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall. Parce que c’est à l’Etat d’avoir une stratégie. La vérité, c’est qu’il n’y a pas assez d’étudiants. Mais le problème, c’est qu’il n’y a pas assez d’universités. Si ces réformes étaient appliquées il y a 10, 15, 20 ans, peut-être que je ne serais pas docteur en médecin aujourd’hui, peut-être que Macky ne serait pas ingénieur sorti de l’Ist, peut-être que Souleymane Ndéné Ndiaye ne serait pas avocat. Mais nous avons bénéficié des impôts et des revenus redistribués vers le secteur universitaire. Nous avons bénéficié des acquis sociaux, des bourses. La surpriorité que Macky doit régler, c'est de se dire que c’est à l’Etat de trouver les moyens pour mettre les étudiants dans de bonnes conditions. S'il ne le fait pas, le gouvernement aura failli à sa mission. La génération de Macky aura failli à sa mission. Il faut aussi que les franchises universitaires soient respectées. J’ai une fois entendu le Premier ministre actuel, qui était ministre de la Justice à l’époque, théoriser que l’université est une ville, parce qu'il y a 60 à 80 000 habitants et qu'il faut la police. C’est ce genre de raisonnement qui va emporter Macky Sall. Il faut qu’on arrête de dire à Macky, bande les muscles, tire, tape. Moi, je dis à Macky négocie, écoute, essaye de concilier les positions. Il faut sortir les forces de l’ordre de toutes les universités du Sénégal. Le respect des franchises universitaires ne se négocie pas. Pour faire la paix, vous ne pouvez pas faire en sorte que les étudiants cohabitent avec les forces de l’ordre. Et si Macky renoue avec la négociation et le dialogue pour faire des élèves et des étudiants ses premiers alliés, il pourra engranger et gagner de grande victoire économique et aussi sur le plan social. S’il ne le réussit, il court vers sa perte.

Mais le constat est que depuis le retour de Wade, il y a une certaine tension dans le pays ?

A mon avis, la plus grosse difficulté du régime actuel, c’est de vouloir nier l’histoire. L’histoire, on l’assume. On ne peut pas faire autant d’années avec Wade et vouloir l’effacer. Il ne faut pas non plus que des hommes politiques aient cette attitude envers d’autres qui ont aidé à les forger. Moi, ce que Wade a fait pour eux, il ne l’a pas fait pour moi, je vous assure. Je suis pour que Macky Sall accepte les acquis de Wade, accepte qu’il a travaillé, s’approprie les bonnes actions de Wade et engage une rectification sur les erreurs de Wade. Le processus de libéralisation et de démocratisation de ce pays, il faut qu’il l’approfondisse. La perspective historique, c’est le développement des infrastructures et le développement de l’Education. Si Macky Sall considère comme piliers, l’éducation et les infrastructures, plus l’agriculture, il ne fera pas d’erreurs. Sur la tension dans le pays avec le retour de Wade, mais quand vous dites que Wade n’a rien fait de bon, qu’il n’a pas travaillé, qu’estce que vous voulez ? Qu’il se taise, qu’il se courbe, Non ! Il va se battre. Macky, il y a des gens autour de lui qui le poussent à la radicalisation, mais il doit faire attention. Parce que tous ces gens qui l’entourent se préparent pour aller aux élections de 2017. S’ils font des congrès, des renouvellements, vous pensez que c’est pourquoi ? Macky, il est entouré de ses pires adversaires. Ces gens qui l’entourent, ils sont peut-être même plus violents et souhaitent peut-être même plus vite sa chute que l’opposition qui est là actuellement. Il doit faire attention et comprendre qu’il n’a pas besoin de mettre une partie du Sénégal contre une partie du Sénégal. Il doit être le Président de tous les Sénégalais, aller vers une concertation et comprendre que Wade est dans son rôle d’opposant, qu’il fait de la politique.

Est-ce que Wade n’a pas dépassé ce stade d’opposant ?

Moi, j’ai l’impression que depuis que Wade est revenu, le gouvernement semble mieux travailler. Un pays a besoin d’une opposition. Moi, je ne suis pas de ceux qui pensent que lorsqu’on finit un mandat de président, on doit aller en France, nourrir l’Etat français, mourir en France et revenir se faire enterrer au Sénégal. Je pense que c’est une excellente chose d’avoir été ancien président de la République et de revenir au Sénégal, vivre au Sénégal et pourquoi pas faire la politique au Sénégal. Wade a toujours été un homme atypique. Moi qui le connais, je suis bien placé pour vous dire que si les gens s’attendent à ce qu’il fasse comme Diouf et Senghor, ils se trompent. Wade est un rebelle, un homme atypique. C’est une donne qu’il faut prendre en compte.

Et «Benno bokk yakaar» dans tout ça ?

Benno, c’est gérer ensemble, c’est partager ensemble des responsabilités et des postes. Mais quand Wade est revenu, vous avez entendu Benno ? C’est l’Apr qui s’est battue, qui a été seule au devant et qui a lutté. Benno est une coalition qui prend les dividendes et qui fait porter à Macky Sall le chapeau des défaites et des manquements. On va vers des élections locales, vous avez vu il n’y a pas de Bby, il y a une division totale, chacun est parti de son côté. Parce que chacun pense qu’en allant ici ou là-bas, il peut gagner. C’est ça une unité ? Ce n’est pas du sérieux et ils ne prennent même pas au sérieux le peuple sénégalais. A quoi vous assistez aujourd’hui ? Qui sont ceux qui se font face à Dakar ? C’est Benno. Vous croyez qu’un Premier ministre de la République n’a pas mieux à faire que de demander des face-à-face avec un maire sortant pour des discussions politiques au moment où le front social est en ébullition, où des étudiants se battent pour l’amélioration de leurs conditions, où les paysans préparent l’hivernage, où les questions au niveau de la santé sont là. Idrissa Seck, il a eu le courage de dire très tôt qu’il quitte Benno et qu’il va s’opposer, au moins ça c’est bien. Il a eu l’avantage d’éclaircir le jeu. Les autres, ils sont tous des opposants, ils vont attendre le moment favorable pour partir. À deux ans des élections, ils vont quitter un par un. Ils vont trouver de petits problèmes pour quitter. Je pense donc que du point de vue stratégique, Macky a intérêt à apaiser le climat social et le climat politique dans ce pays. Les gens disaient que Wade ne peut plus rien, qu’il est vieux, qu’il est fini. Mais Wade a eu ce flair politique de venir au moment où les conditions semblent réunies. Pour trouver la solution, Macky doit être le Président du dialogue et de la concertation. Macky doit déconstruire l’image que les gens ont de lui, d’un Président dur, d’un Président qui aime la confrontation, qui aime frapper, qui aime taper, d’un Président «Ñangal». Il est le Président de tous les Sénégalais, pas celui d’un camp comme ceux qui l’entourent veulent qu’il soit. C’est à lui de se libérer et de dire non.

Le Populaire



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