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Politique

Babacar Diop, coordonnateur de la JDS: "Le PS ne peut pas, ne doit pas et n'ose pas rater la prochaine présidentielle


Vendredi 27 Novembre 2015

Babacar Diop, coordonnateur de la JDS: "Le PS ne peut pas, ne doit pas et n'ose pas rater la prochaine présidentielle

Les socialistes doivent prendre leur destin en main, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. C'est la conviction de Babacar Diop, Coordonnateur de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). Dans l'entretien qu'il nous a accordé, hier, le jeune socialiste fait le procès de Macky Sall et de son régime.

Que pensez-vous de la tentative de déstabilisation du Ps,  notamment par le débauchage de ses militants par l’Apr ?

L’Apr et son leader ont un double problème : non seulement, ils n’ont pas de vision à proposer aux Sénégalais, mais plus grave que tout cela, ils ne sont pas sincères. Ils font dans la manipulation. Ils ne sont pas sincères avec les Sénégalais, parce qu’ils ont rompu avec le peuple. Leur discours s’est révélé sans contenu et différent de la pratique politique. A la place de la patrie avant le parti, ils ont mis le parti avant la patrie, la famille avant le parti, la famille avant la patrie. Ils ne sont pas sincères avec leurs alliés. Parce que, le gagner ensemble et gouverner ensemble, est devenu soutenir le   Président à avoir un second mandat ou sortir du gouvernement.   C’est ce qui explique la campagne de débauchage de l’Apr des militants de ses alliés. L’Apr n’épargne même pas l’Afp qui a fait  le serment de soutenir le  président Macky Sall en 2017, car  il y a quelque  chose d’indécent et  d’inacceptable à demander à  un symbole comme Mbaye Dione de rejoindre l’Apr. Le "Benno  bok yakaar" est un monument de démagogie et de tromperie. C’est  une coalition pour quelques individus, je ne dirai même pas pour quelques partis. Mais, le problème fondamental,   c’est nous, les socialistes. C’est nous qui ne sommes pas assez offensifs, qui ne sommes pas suffisamment présents sur le terrain politique. C’est nous qui avons abandonné le terrain politique pour quelques postes au gouvernement. C’est nous qui ne rassurons pas nos militants. Ce qui fait que certaines personnes se disent que, dès lors que le Ps semble travailler pour l’Apr et son leader, autant aller militer à l’Apr et être servi. Le manque de lisibilité politique actuelle ne vient pas des militants, mais vient de la direction de notre parti. C’est elle qui doit s’interroger, évaluer son compagnonnage avec l’Apr, écouter les militants et leurs aspirations et revoir sa démarche   et son fonctionnement afin de mettre le parti en ordre de   bataille pour la prochaine Présidentielle. C’est ce que veulent les militants, c’est ce que demandent les militants.

Quelle posture doit adopter le Ps en vue des élections à venir ?

Le Parti socialiste doit procéder à une écoute des militants de la base. Et à partir de cette démarche suivre la volonté des militants. Le sentiment le mieux partagé aujourd’hui, c’est  la  peur, l’inquiétude. Les militants veulent être édifiés sur la prochaine Présidentielle. Et ils ont le droit d’être édifiés. Qu’allons faire de nos douze années  passées dans l’opposition contre le système politique cynique d’Abdoulaye Wade ? Qu’allons-nous faire du document de notre candidat à la   dernière Présidentielle : «La République des valeurs» ? Qu’allons-nous faire de notre importante contribution au moment des Assises nationales ? Avons-nous fait tout cela pour deux postes ministériels, deux présidents de Conseil d’administration et quelques présidents de Commission à l’Assemblée nationale ? Je le dis avec autant de douleur et de franchise, je pense que l’ambition des militants dépasse de loin tout cela. L’ambition des militants est la reconquête du pouvoir. L’ambition des militants est d’offrir une alternative politique crédible aux Sénégalais. L’ambition des militants est de montrer au peuple que le Parti socialiste a changé et qu’il est digne de confiance. Donc, nous devons rompre avec le "Benno bokk yakaar". Chaque jour de plus passé au sein de cette coalition nous éloigne de nos chances de revenir au pouvoir. Nous devons aussi nous  atteler à l’élaboration d’un   projet politique alternatif de gauche capable d’apaiser la souffrance du peuple. Le Parti socialiste doit remobiliser ses militants et ses alliés traditionnels, rassurer les militants, redonner confiance aux militants, engager des discussions sérieuses avec les mouvements qui partagent notre vison, et avec eux, bâtir, dès à présent une plateforme politique. Ma conviction est que le Parti socialiste ne peut pas, ne doit pas et n’ose pas rater la prochaine Présidentielle. Ceux qui veulent le contraire profanent la mémoire du fondateur de notre parti, la mémoire de Senghor. Pour nous, il n’y a pas  de débat sur cette question. En 2017, le Parti socialiste sera au rendez-vous avec un candidat socialiste et un projet politique de gauche.

Que pensez-vous de la marche du pays ?

La situation du pays est plus que préoccupante. Les Sénégalais doivent se mobiliser, sinon le réveil risque d’être brutal. Ceux qui nous gouvernent n’ont pas de  vison, ils n’ont pas de   programme et d’ambitions pour le Sénégal. Nous avons au Sénégal une alternance sans alternative. Les institutions sont  décrédibilisées, en témoignent les évènements de l’Assemblée nationale. La majorité viole les droits de l’opposition. C’est une situation grave. L’opposition ne dispose pas de groupe parlementaire par le fait de quelques individus qui ont foulé au  pied le règlement intérieur de  l’Assemblée nationale pour plaire   au  Prince. L’Assemblée nationale ne dispose plus de légitimité, le président de l’Assemblée nationale, lui-même, le reconnaît, en demandant aux députés de cesser l’absentéisme. Il faut dissoudre l’Assemblée nationale. C’est la position de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). Cette situation doit indigner tous les démocrates du pays. Le calendrier publicain est entre les mains d’un seul individu. C’est une situation révoltante et pleine de danger. Le Président Macky Sall doit nous dire, de manière claire, la date exacte de la prochaine Présidentielle. La psychose du terrorisme s’installe au Sénégal par le fait de la maladresse du Président. Le Plan Sénégal émergent tarde à porter ses fruits, le chômage est toujours endémique, 50% des Sénégalais vivent dans le chômage. Le Sénégal vient de faire une nouvelle performance en intégrant le club des 25 pays les plus pauvres. Macky Sall a  installé le Sénégal dans l’impasse politique et dans l’aboulie politique. Les conditions politiques, économiques, sociales et historiques d’une prochaine alternance sont réunies. Le Parti socialiste doit reprendre l’initiative politique pour préparer une alternance adossée sur une alternative.

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