BURKINA : Chronique d'une folle journée des médiateurs dans la crise

Chronique d’une folle journée de médiation à Ouagadougou. Envoyés par la Cedeao pour trouver une solution de sortie de crise apaisée et lancer une transition civile, les présidents John Dramani Mahama du Ghana (président en exercice de l'organisation régionale), Goodluck Jonathan du Nigeria et Macky Sall du Sénégal ont eu hier une rude journée à travailler à trouver des plages de convergences entre acteurs de la crise au Burkina. Arrivés tôt le matin dans la capitale burkinabé (Macky Sall a débarqué le premier, suivi de Goodluck puis de Mahama), les trois présidents se sont retranchés à l’hôtel Laïco où ils ont mené tambour battant une série de négociations très difficiles avec les militaires, les membres du Conseil constitutionnel, les chefs religieux et coutumiers, l’opposition, l’ancienne majorité, la société civile. Toutes les forces vives sont passées devant la troïka qui leur a tenu un langage de vérité.
Et selon « le Populaire », c’étaient des concertations pas faciles, les gens partaient revenaient, certains boudaient puis revenaient à de meilleurs sentiments, comme l’opposition qui ne voulait pas que l’ancienne majorité soit partie prenante. Les militaires aussi n’étaient pas très chauds pour tout lâcher tout de suite. Il a donc fallu faire les couloirs, travailler au corps certains. Et à ce jeu, le président sénégalais qui connaît presque tous les acteurs a permis de faire des avancées significatives. Il faut noter que sous la pression des trois chefs d’Etat, des acquis importants ont été enregistrés avec l’accord des militaires de rendre le pouvoir rapidement, ce qui sera l’affaire de moins d’une semaine, le temps pour tous les acteurs de trouver une personnalité consensuelle pour diriger la transition d’une année devant aboutir aux élections.

Et si les médiateurs qui, le matin, souhaitaient rallier Accra dans la soirée avec le ou les noms des personnalités proposées pour diriger la transition, ont lâché du lest, c’est, selon le journal, pour laisser le choix exclusif au peuple burkinabé de faire le choix de celui qui le mènera aux élections et ne pas donner l’impression que c’est un choix imposé. Autre acquis, c’est la mise en place d’un gouvernement inclusif avec toutes les forces et sans exclure les militaires. Leur résolution en poche, les trois chefs d’Etat vont rendre compte au sommet extraordinaire de la Cedeao aujourd’hui à Accra qui va tout valider en attendant que le nom du président de la transition soit connue dans les jours qui viennent. Et à ce moment, la mission de la Cedeao et de l’Union africaine va retourner au Burkina pour encadrer les acteurs et aider à mettre en branle la transition