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Société

Aziz Ndiaye, promoteur de lutte: «Les détails du tournoi des rois qui regroupera Bombardier, Yékini, Balla Gaye 2 et Gris»


Mercredi 16 Décembre 2015

Coproducteur du tournoi qui devrait mettre aux prises des ténors de l’arène, le promoteur Aziz Ndiaye détaille, dans cet entretien, les bases de ce projet. Il évoque également les autres dossiers brûlants qui font l’actualité de la lutte avec frappe, qui semble s’enliser dans une crise sans précédent.


Aziz Ndiaye, promoteur de lutte: «Les détails du tournoi des rois qui regroupera Bombardier, Yékini, Balla Gaye 2 et Gris»

Vous comptez organiser un tournoi qui devrait regrouper des ténors de la lutte avec frappe. Concrètement, comment cela devrait-il se matérialiser ?

C’est un projet. Notre objectif, c’est de relancer la lutte qui est actuellement en difficulté. Pour dire vrai, on n’était pas prêt pour organiser des combats, cette année. Vu les difficultés que vit l’arène, nous avons jugé nécessaire d’organiser un tournoi pour, au moins, essayer de sauver la lutte, en innovant. Tout le monde est conscient des problèmes de l’arène. Donc à mon avis, il faut chercher des solutions. Nous avons un projet consistant à organiser un tournoi qui mettra aux prises les ténors de l’arène, pour essayer de sortir la lutte du gouffre. Nous voulons apporter une innovation de taille, avec un tournoi de Vip ou des 4 grands. Cela fait longtemps qu’un tel tournoi n’a pas été organisé. Le tout dernier avait hissé Manga 2 au sommet pour être sacré Roi des arènes. Si on le répète encore, ça va faire revenir les choses, c’est notre conviction. C’est la raison pour laquelle, on veut tout faire pour organiser ce tournoi. Lequel permettra de déterminer le véritable Roi des arènes, pour éviter la non-reconnaissance de ce titre par certains lutteurs qui soutiennent qu’ils ont fait mordre la poussière à son détenteur. Donc, si nous parvenons à les opposer dans un tournoi à quatre, nous pensons que le véritable Roi des arènes sera désigné et dès lors, il n’y aura plus de polémique. Tout le monde sera à l’aise et l’arène aura un autre envol.

 

Si ce n’est que pour sauver l’arène, pourquoi ne pas organiser des combats de la même façon que par le passé ? Qu’est-ce qui vous oblige à organiser un tournoi ?

Nous n’avons rien à prouver. On a tout fait, on a organisé toute sorte de combat. Aujourd’hui, nous ne pouvons nous permettre de regarder l’arène être dans des difficultés. On doit se lever et faire le maximum pour relancer la lutte, qui a besoin d’un nouveau souffle. L’objectif du tournoi, c’est la relance l’arène. Il faut qu’on l’accepte aussi, l’arène est en difficulté. Ce ne sont pas les promoteurs qui peinent à avoir un combat, mais ce sont les ténors qui peinent à en obtenir. Et nous, nous avons une solution à partir de laquelle l’arène va reprendre son envol. Ce tournoi peut inciter les sponsors à revenir. Nous sommes engagés à relancer la lutte, même nous ne savons pas si ça va marcher ou pas. C’est un risque à prendre, mais c’est par passion avant tout.

 

N’est-ce pas trop facile de vous dédouaner des problèmes de l’arène ?

Les problèmes de l’arène, c’est qu’aujourd’hui, les promoteurs ont tout tenté, mais parfois les sponsors ne peuvent pas suivre, parce que les cachets sont énormes. Les charges d’un combat de lutte sont lourdes et si les sponsors ne suivent pas, les promoteurs ne pourront pas continuer à tout supporter. Aujourd’hui, il faut le reconnaître, la crise économique est mondiale. Il faut que tout le monde en soit conscient et reconnaisse que les sponsors sont déjà en difficulté. Raison pour laquelle les promoteurs ne peuvent plus payer certains cachets. Et les lutteurs ne doivent plus s’attendre à certains cachets. S’il y a un changement, tout peut redevenir à la normale. Mais l’état actuel des choses ne permet à aucune société de mettre des centaines de millions dans l’arène. Les sociétés aussi ont besoin de vendre, de faire des résultats. Parce que si elles ne font pas de résultats, elles ne pourront pas mettre beaucoup d’argent dans l’arène. Mais si les lutteurs attendent beaucoup d’argent et que les sociétés n’en gagnent pas beaucoup, ça sera un problème.

 

Quels sont les lutteurs contactés pour l’organisation de ce tournoi et sur quelle base ont-ils été choisis ?

Si le projet aboutit, le tournoi se jouera entre Bombardier, Yékini, Balla Gaye 2 et Gris-Bordeaux. Au départ, nous avions tablé sur sept lutteurs. Malheureusement, Eumeu Sène a décliné l’offre, soutenant qu’il ne va pas trahir ses propos tenus depuis longtemps, qu’il ne luttera plus contre Gris et contre Yékini. Etant donné que s’il participe au tournoi, il les affrontera, il a décliné l’offre poliment. Si vous regardez bien, ce tournoi va regrouper trois lutteurs qui ont, une fois, été Roi des arènes : Bombardier, l’actuel roi, Yékini et Balla Gaye 2, deux anciens rois des arènes. Un tel tournoi sera un vrai tournoi des rois. Nous sommes en négociation avec eux, nous leur avons expliqué le projet, ils sont tous en phase de réflexion pour voir quelle conduite tenir.

 

Ont-ils donné leur accord ?

Je dois aller rencontrer Bombardier (hier soir, ndlr). On doit se voir quelque part à Dakar, pour discuter amplement des différentes questions concernant le tournoi. Aujourd’hui Bombardier, c’est la tête de file. Parce qu’il est le détenteur du titre de roi des arènes. Tout le monde veut être roi dans ce tournoi et actuellement, on est en négociation avec lui. Et il n’a posé qu’une seule condition, qu’on le laisse terminer ses négociations avec le promoteur Mansour Aw, pour le combat contre Rocky Balboa. Dès qu’il en aura fini, il est partant et m’a donné son aval. Pour Yékini aussi, c’est la même chose, ainsi que Balla Gaye et le camp de Fass, ils ont tous donné leur accord de principe. Il ne reste qu’à aller à fond dans les négociations et leur expliquer le projet, après on avance.

 

Concrètement, comment va se dérouler le tournoi ?

La compétition va débuter fin juillet pour se terminer au mois de décembre, ce qui fait que le tournoi va durer 5 mois. C’est un budget global de 325 millions FCfa qui sera dégagé pour les cachets. Notre souhait, c’était de ratisser large. Mais aujourd’hui, les adversaires manquent dans l’arène. S’ils étaient au nombre de huit, on allait faire deux poules de quatre. Mais malheureusement, les ténors ne font pas huit. Pour cette première fois, nous allons faire un tournoi à quatre. Ce tournoi-là, nous voulons le pérenniser et le vainqueur sera le roi des arènes. Nous voulons en faire un tournoi périodique, qui se tiendra tous les deux ans, au bout duquel, on va mettre en jeu le titre de roi des arènes. Nous avons voulu choisir un lutteur dans chaque localité majeure de lutte. Notre volonté, c’était aussi de prendre un à Pikine (Eumeu Sène), un aux Parcelles assainies (Modou Lô), comme dans les autres localités.

 

Vous dites que ce sera le tournoi des rois, avec trois lutteurs qui ont été couronnés roi des arènes. Mais tel n’est pas le cas du quatrième lutteur sélectionné, en l’occurrence Gris Bordeaux. Sur quel critère vous êtes-vous appuyés pour le choisir ?

C’est vrai qu’avant, nous avions prévu un tournoi pour sept lutteurs, c’est-à-dire les sept ténors de l’arène : les quatre cités, en plus de Eumeu Sène, Modou Lô et Lac de Guiers 2. Mais nous avons vu que parmi eux, certains écartaient l’idée de s’affronter. C’est le cas de Balla Gaye 2 et Lac de Guiers 2, mais aussi ce dernier avec Bombardier… Avec ces particularités, nous avons décidé de changer de stratégie, en choisissant les grandes localités de lutte. C’est ainsi que nous avons pris le leader de Fass, Gris Bordeaux, celui de Guédiawaye, Balla Gaye 2, celui de Mbour, Bombardier et Yékini qui représente Médina, l’écurie Ndakaru. Une autre raison qui a pesé sur la balance contre Lac 2, c’est que lui et Balla sont tous de Guédiawaye. Maintenant, on n’exclut pas l’idée d’organiser un autre tournoi qui regrouperait les autres, c’est-à-dire, Eumeu Sène, Modou Lô et Lac 2.

 

Justement, à propos de Modou Lô, qu’est-ce qui explique son absence dans un tel tournoi, alors que c’est l’un des lutteurs les plus cotés de l’arène et le dernier à avoir affronté l’actuel roi des arènes ? Est-ce à cause du différend sur le plan financier, le fait qu’il refuse un cachet de 50 millions et l’échange de propos par presse interposée entre vous deux ?

Je sais qu’il ne va pas participer au tournoi. On a déjà un tournoi de super lourds, quasiment tous des rois des arènes. Modou Lô a ses propres intérêts qu’il défend. Je comprends son refus. Modou Lô est mon frère. Il n’y a aucune animosité entre nous. C’est normal qu’il défende sa position et moi, la mienne. C’est sa manière de se défendre qui pose problème, mais sinon, il n’y a rien. Ce n’était qu’une mise au point et rien d’autre.

 

Après cet épisode, peut-on s’attendre à ce que vous organisiez un combat de Modou Lô ?

Pourquoi pas ! Modou Lô est un lutteur et Aziz Ndiaye, un promoteur. Je peux bien organiser un combat de Modou Lô si, bien sûr, les conditions sont réunies. J’espère qu’il ne va jamais refuser que j’organise son combat. Si un lutteur refuse un cachet, il est libre. Mais au moins, il doit nous donner des raisons.

 

Pourquoi voulez-vous plafonner les cachets des lutteurs à 50 millions F Cfa, alors qu’il leur arrivait de gagner plus du double pour un combat ?

Le problème de cachet ne se pose pas. Nous n’avons pas imposé de cachet à qui que ce soit. Nous leur avons dit que nous avons un projet, et par rapport à la situation actuelle de l’arène, nous sommes prêts à payer jusqu’à 50 millions FCfa. Maintenant, une fois autour d’une table avec eux, si cela nécessite une augmentation ou une diminution, nous le ferons. En tout cas, nous leur expliquerons les raisons de cette proposition de 50 millions FCfa par lutteur. Et pour ce tournoi, cette somme n’est qu’un cachet de départ, les quatre demi-finalistes auront d’abord chacun cette somme, les deux finalistes empocheront encore chacun 50 millions FCfa et le vainqueur recevra 25 millions FCfa supplémentaires. Ce qui fera un cachet de 125 millions FCfa pour le champion, 100 millions pour le finaliste et 50 millions FCfa pour chacun des éliminés en demi-finale.

 

Sur quelle base prétendez-vous désigner le roi des arènes, à la suite d’un tournoi de quatre lutteurs ?

Dans le projet, il est notifié qu’après avoir discuté avec les lutteurs, nous irons voir le Cng pour travailler avec lui. Comme le fait d’organiser un tournoi de roi des arènes est lourd pour le Cng, nous le ferons ensemble. Nous avons mis les moyens pour la tenue ce tournoi que nous voulons organiser de concert. Mais d’abord, il fallait discuter avec les lutteurs. Après, nous irons vers le Cng pour lui soumettre le projet. Notre souhait, c’est qu’il le valide et que tout le monde reconnaisse le titre de roi des arènes au vainqueur du tournoi. On le fera avec le Cng, car on ne peut rien faire sans lui.

 

Comment se passe votre collaboration avec Gaston Mbengue, alors que cela n’a pas toujours bien fonctionné entre vous deux ?

Aujourd’hui, tout ce que je fais dans l’arène, c’est avec Gaston Mbengue. Nous sommes en co-production, Gaston et moi. Ce tournoi, ce n’est ni celui d’Aziz production ni celui de Gaston production. Nous y sommes à la même enseigne. Tout ce que je fais, du matin au soir, on en parle. La stratégie, c’est que c’est moi qui communique, lui, il est en train de faire un travail ailleurs.




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