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Guy Marius Sagna, coordonnateur de la coalition nationale Non aux Ape (Accords de partenariat économique), a été conduit hier devant le procureur de la République pour outrage à agent, rébellion, violence et voie de fait, dégradation d’effets de Police. Quelques détails du contexte pour mieux comprendre les faits. Il y a quelques semaines, après que Ali Ondimba Bongo a été déclaré victorieux à l’élection présidentielle, deux manifestations spontanées se sont tenues devant l’ambassade du Gabon, qui est dans le secteur du commissariat du Point E. Quand les manifestants ont été dispersés par la Police de la localité, ils ont saisi le préfet mais n’ont pas obtenu d’autorisation de la part de cette autorité. Ils se sont alors rabattus sur le commissariat du Point E et voulaient marcher du Monument de la Renaissance
jusqu’à leur ambassade, sise vers la station Elton, sur la route de Ouakam, dans le secteur de Mermoz. Une fois à l’ambassade, ils avaient prévu d’observer une grève de la faim. Un de leur slogan est : « Non à la violence au Gabon et Oui à la démocratie ».
En général constituée d’étudiants, l’association voulait coûte que coûte manifester. La Police du Point E a procédé à l’enquête et jeudi 22 septembre, elle était dans l’attente des instructions toute la journée.
L’arrêté préfectoral autorisant la manifestation est finalement tombé vers 19 h. A peu près à la même heure, les limiers du Point E ont entendu sur une radio de la place, Guy Marius Sagna faire une déclaration en direct depuis la piscine olympique où les journalistes lui tendaient leurs micros. Une fois sur les lieux, le commandant a raté de peu Sagna qui s’était éclipsé, selon la Police. Un passant a informé le limier du contenu du message du manifestant. Il parlait du Gabon, de l’arrivée de Manuel Valls, de l’ingérence des Français dans les affaires africaines, des Ape. Lorsque Sagna est sorti d’un multi services, le commandant l’a interpellé et prié de décliner son identité. Le suspect lui a balancé à la figure : « allez vous faire voir, vous êtes zélé», entre autres insanités, toujours à en croire une version policière. Robuste et plus costaud que le policier, Sagna s’en était pris à l’agent et a déchiré sa tenue, renseigne toujours le policier. Même au secrétariat du commissariat, Sagna n’avait toujours pas mis de l’eau dans son vin, accusent les policiers. Il a encore lancé au commandant : «Tu ne mérites pas de porter ta tenue». Lorsque le commissaire Bodian lui a demandé comment il pouvait tenir de tels propos face à un agent des forces de l’ordre, qui plus est, dans l’enceinte du commissariat, il a rétorqué que le commandant l’avait ciblé alors qu’il y avait beaucoup de monde sur la voie publique. Le commissaire Bodian lui a répondu à son tour qu’il était le seul à faire une chose interdite.
Dans le bureau du commissaire, en présence du commandant, Sagna n’a prononcé que ces trois phrases : «Je suis Guy Marius Sagna. Coordonateur de la coalition nationale non aux APE. Je ne dirai plus rien». Il a tenu parole et n’a rien signé. A en croire une certaine source, Sagna a été interpellé une fois à la place de l’Obélisque pour des faits similaires