Arabie saoudite: Un attentat-suicide dans une mosquée chiite aurait fait 19 morts

Une explosion s'est produite ce vendredi à l'heure des prières dans une mosquée chiite de l'est du royaume, a annoncé le ministère saoudien de l'Intérieur. L'attentat-suicide, qui aurai fait au moins 19 morts, selon la Croix-Rouge reprise par le journal Le Monde. Il a été revendiqué par l'organisation de l'Etat islamique (EI), par le biais d'une branche qui dit être implantée sur le territoire saoudien.
« Un individu a fait détoner une bombe qu'il portait sous ses vêtements pendant la prière du vendredi dans la mosquée Ali Ibn Abi Taleb à Koudeih, une localité de la province du Qatif », a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, sans donner de bilan précis des victimes.

Les services de secours ont évacué les victimes et l'attentat fait l'objet d'une enquête, a ajouté le porte-parole. Dans un texte mis en ligne, le groupe Etat islamique affirme que « les soldats du califat dans la province de Najd » sont responsables de cette attaque, précisant qu'elle a été menée par un kamikaze qui a actionné une ceinture explosive qu'il portait sur lui dans la mosquée.La localité de Koudeih est située au nord de la ville de Qatif, au coeur de la Province Orientale, une région pétrolière, où se concentre la minorité chiite.

Les chiites se plaignent de discriminations dans un royaume à majorité sunnite appliquant une version rigoriste de l'Islam. Le mufti d'Arabie saoudite, plus haut dignitaire de l'establishment religieux sunnite, cheikh Abdel Aziz ben Abdallah Al-Cheikh, est intervenu en direct sur la télévision publique pour dénoncer l'attentat

Mais sur place, l'attentat a provoqué la colère de chiites contre le manque de protection de leurs lieux de culte. « Les gens étaient très en colère », a rapporté une habitante de Qatif, Naseema Assada, selon laquelle des manifestants ont crié comme slogan: « On a besoin de se protéger par nous-mêmes ».

De nombreux habitants disent craindre, selon elle, la répétition de tels attentats si rien n'est fait pour contrer « les discours de haine » contre les chiites qui se répandent sur les réseaux sociaux.

RFI