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Opinion

Allégeance de idrissa Seck au Khalife des Mourides: Roublardise par Serigne Saliou Guèye


Mardi 23 Septembre 2014

L’allégeance récente d’Idrissa Seck au khalife général des mourides pose la question de l’opportunité politique d’un tel acte au sein de Rewmi dont il est le président. Déjà, des talibés appartenant à la confrérie tidiane désapprouvent et désertent. Et ces défections s’ajoutent à la longue liste des démissionnaires de hauts responsables rewmistes enregistrés en cette année 2014. Au rythme où vont les choses, le parti Rewmi risque de se réduire à son seul leader tant, en peu temps, il a subi une cascade démissions et de gels d’activités de responsables et non des moindres.

Ainsi de la dernière élection présidentielle jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de responsables rewmistes et membres du secrétariat national ont tiré leur révérence soit pour convenances personnelles soit pour aller brouter dans les prairies beige-marron de l’Apr (parti présidentiel). De ceux-là, on peut citer, hormis Talla Diouf, Léna Sène, Marie Mbengue, Youssou Diagne, Omar Guèye, Pape Diouf, Nafissatou Diop, Ousmane Thiongane, Wali Fall, Dr Assane Kâ et Cheikh Tidiane Diouf. Dans la même foulée, le journaliste Jean-Pierre Tine, ancien maire de Chérif Lô, a gelé ses activités pour dénoncer la discrimination dont seraient victimes ses coreligionnaires lors du remaniement du secrétariat national.

En effet, au dernier conseil du secrétariat national de Rewmi, le tout-puissant président Idrissa Seck, conformément à l’article 10 des statuts et règlement intérieur de son parti, a procédé à des nominations et limogeages. Et la principale décision retenue, et qui fait grincer des dents, est la promotion au poste de vice-président de Déthié Fall.

D’après la dernière édition du journal Le Témoin, Oumar Sarr, secrétaire national chargé de la vie parlementaire, de l’accueil et de l’insertion des nouveaux adhérents, n°1 dans l’ordre protocolaire du remaniement du 30 janvier 2013 (donc officieusement n°2 du parti), n’a pas apprécié cette nomination de Déthié Fall au poste de vice-président, synonyme à son endroit d’une ingratitude de son leader. Il aurait même gelé ses activités en attendant de rendre son tablier.

Cette autorité suprême qui donne à Idrissa Seck le blanc-seing pour nommer et dégommer qui il veut quand il veut est à l’origine de cette hémorragie continue à Rewmi.

S’il y a une chose sur laquelle s’accordent la plupart des militants de Rewmi, c’est l’arrogance et le manque de considération dont leur leader fait montre quotidiennement à leur endroit. Au lendemain de sa démission du Rewni, la notaire Nafissatou Diop, amère, avait levé un coin du voile dans les colonnes du journal Le Quotidien : «Idrissa Seck est un leader qui ne respecte personne, il n’a de respect que pour sa propre personne et sa famille. Je pense qu’il n’a pas changé entre-temps. En général, c’est lui qui appelle les gens quand il en a envie, mais personne ne peut le joindre. Il continue à diriger son parti comme sa maison, où les gens font ce qu’il dit. Il fait ce qu’il veut et ne consulte personne.»

Dans le même sillage, le député Cheikh Tidiane Diouf renchérit dans L’Obs que le président de Rewmi «humilie ses militants».

Si aujourd’hui le Rewmi, qui était le 2e parti après le Pds en 2007, est aujourd’hui le dernier du top 5 (Apr, Pds, Afp, Ps, Rewmi) en termes de représentativité électorale, c’est à cause principalement de l’autoritarisme de son chef. Infatué de sa personne, imbu de son savoir supposé et orgueilleux de son génie, Idrissa Seck pense qu’il a la science infuse au point qu’il a réponse et solution à tout.

Ses zélotes acquiescent toujours ses décisions, mêmes les plus impertinentes. Suffisant, mégalomaniaque, il écrase son entourage pour mettre en valeur sa personne. Et cela est attesté par les dernières élections locales où il a composé toutes les listes sans requérir l’opinion d’un seul de ses responsables.

Aujourd’hui au sein de Rewmi, on se demande pourquoi il a investi au poste stratégique de maire de Thiès Talla Sylla, dirigeant du mouvement Waalu et avec qui il a toujours eu des rapports heurtés. L’on susurre que s’il a accepté un compromis avec Talla Sylla pour le poste de maire, c’est parce qu’il ne croyait pas trop à la victoire de son parti.

Yankhoba Diattara, qui a été maire de Thiès par procuration depuis plusieurs années, était mieux placé pour porter les couleurs de Rewmi. Mais son mentor a préféré en faire son caudataire pour le suppléer au conseil départemental durant ses moments de prélassement à Saint-James Paris. D’ailleurs des manœuvres souterraines éventuellement pour bloquer le travail de l’actuel édile de Thiès sont à prévoir au sein du conseil municipal de Thiès dominés par les conseillers rewmistes.

Son ego surdimensionné doublé d’un manque pathologique de lucidité sur ses limites, insuffisances, défauts et sa distance sidérale entre lui et son entourage font de lui quelqu’un qui croit détenir toujours la vérité au point de ne prêter oreille à personne.

Dans ses discours bariolés de versets et de psaumes, le leader de Rewmi, exprimant sa morgue pour tous ceux qui président aux destinées du Sénégal, ne parle jamais en réalité au premier plan des problèmes de ce pays mais de sa personne, de sa «science inégalable», de sa «magie redoutable» pour apporter sa panacée aux difficultés des Sénégalais.

Son projet de constituer un Conseil d’administration des collectivités locales gagnées pour mieux faire face à la mouvance présidentielle a fait long feu. Des ectoplasmes comme Moubarak Lô, Malick Ndiaye, infatigables politiciens déposant leurs baluchons dans toutes les chapelles, lui font prétentieusement croire qu’il porte déjà la couronne de «Idy 5 Président». Et dans sa stratégie de captation ou de drague des naïfs de l’électorat mouride, le Rewmiste en chef change de fusil d’épaule en allant faire acte d’allégeance au khalife général des mourides.

Dans sa confrérie d’origine, le Tidianisme, même si certains banalisent l’acte, d’autres le qualifie d’apostasie et de trahison à l’endroit du khalife des tidianes, Serigne Cheikh Tidiane Sy «Al Makhtoum», qui l’a toujours soutenu et porté dans son cœur.

Cette conversion opportuniste lui fera-t-elle engranger des voix électorales supplémentaires en milieu mouride ? La probabilité est très faible si l’on voit que dans le passé des «ndiguel» n’ont pas même fait gagner des politiciens courtisans de l’électorat mouride. En revanche, le leader de Rewmi sera indubitablement délesté d’une bonne partie de l’électorat tidiane de la région de Thiès.

Victime du machiavélisme constant de son leader inconstant, fin roublard et perspicace calculateur, l’électorat du Rewmi ne cesse et ne cessera de s’éroder continuellement à mesure qu’on s’approche fatalement de la présidentielle de 2017.

SENEPLUS






1.Posté par seneg le 24/09/2014 06:46
LE DERNIER PARAGRAPHE ESTOUT SIMPLEMENT AHURISSANT DE CONTRADICTIONS!!!

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