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Abdoulaye Baldé: ‘’MON AMI KARIM S’EST LAISSÉ LIGOTER ; MOI, JE SUIS PRÊT À MOURIR’’


Samedi 12 Juillet 2014

Les Forces de l’ordre n’ont pas chômé hier. L’audition de Abdoulaye Baldé par la Crei a été émaillée de bombes lacrymogènes pour disperser les foules. L’ancien ministre, qui a reçu sa mise en demeure, s’est dit «attristé» par la somme «pharamineuse» de 5 milliards de francs Cfa que Alioune Ndao lui demande de justifier.

Il est 10 heures à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et alentours. Le soleil darde ses rayons qui broient déjà la fraîcheur du matin. La chaleur suffocante perturbe le jeûne de ces militants massés devant les locaux de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), ceinturée par un cordon de policiers prêts à tout mâter sur leur passage.

Le ton est donné dès les premières heures de la matinée, avant même que Abdoulaye Baldé, hôte de Procureur spécial, ne défère à sa convocation, avec une altercation entre les jeunes centristes et les policiers qui les somment de se disperser à coup de grenades lacrymogènes.

L’air est pollué tout comme les rap- ports entre les Forces de l’ordre et les militants centristes qui veulent en découdre. «Macky Sall doit savoir qu’un jour il quittera le pouvoir et ce sera son tour. Il n’y a plus de justice dans ce pays, on veut bâillonner la liberté des gens. On a le droit de circuler», peste un militant exaspéré par le comportement répressif des Forces de l’ordre.

Une tension qui baissera d’un cran à l’arrivée de Abdoulaye Baldé. Mine sereine, sourire largement affiché à bord de son véhicule noir, l’ancien secrétaire exécutif de l’Anoci, emmitouflé dans un boubou blanc, s’en va répondre à Alioune Ndao. Les minutes s’égrènent et la foule grossit. La délégation du parti Rewmi, dirigée par Thierno Bocoum et Yankhoba Diatara, venus soutenir leur «frère» sur instruction de Idrissa Seck ragaillardit la foule.

Une présence cependant mal appréciée par les policiers qui sont encore revenus à la charge. Cette-fois, mêmes les journalistes ne sont pas épargnés. En pleine interview avec le député Thierno Bocoum, les Forces de l’ordre lancent une bombe lacrymogène dans la foule de reporters prise de panique. Le Rewmiste, quant à lui, a été malmené et sa tablette confisquée. Les germes d’une chaude matinée sont ainsi semés.

BALDÉ REÇOIT SA MISE EN DEMEURE

Réagissant à chaud sur ce qui s’est passé dans l’intimité du bureau du Procureur spécial, le vainqueur des Locales de Ziguinchor a, à peine, annoncé sa mise en demeure. «J’ai un sentiment de tristesse et de désolation pour le pays de Senghor et de Abdou Diouf...», confie-t-il avant d’être interrompu par des grenades lacrymogènes.

Rendez-vous a été aussitôt pris pour une conférence de presse improvisée à la permanence de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), son parti, sur les deux voies de Liberté 6 où il livrera les premières explications sur l’origine «licite» de sa fortune estimée à plus de 5 milliards.

ABDOULAYE BALDÉ APRÈS SON AUDITION

‘’MON AMI KARIM S’EST LAISSÉ LIGOTER ; MOI, JE SUIS PRÊT À MOURIR’’

Abdoulaye Baldé est ulcéré par les sommes qui lui ont été attribuées par la Crei et ses experts évaluateurs. Alioune Ndao lui demande de justifier la licéité de plus de 5 milliards de francs Cfa d’ici un mois (le lundi 11 août à 11 heures). Selon lui, il s’agit d’une «mascarade, une succession de conneries et mensonges».

«Je suis peiné pour notre démocratie. Je demande à tous les démocrates de se lever contre ce qui est en train de se passer au Sénégal. Ce qu’ils font est indigne pour le pays de Senghor, de Abdou Diouf et Abdoulaye Wade qui ont bâti notre Nation. J’ai été mis en demeure pour une somme pharamineuse de 5 milliards. Ceci n’a rien à voir avec une affaire juridico-judiciaire. C’est une affaire politique. Je ne suis pas un passif ; je répondrai coup pour coup. J’ai décidé de mener le combat politique (...)», avertit-il.

Il parle de «surévaluation» de ses biens et des méthodes «mensongères» des experts évaluateurs de la Crei.

«Mon ami Karim Wade s’est laissé ligoter, sans parler. Moi je parlerai. Le combat est politique et je le mènerai. (...) Je suis prêt à mourir», crache le maire de Ziguinchor.

Dans le patrimoine qui lui est attribué, ses biens immobiliers sont «surévalués» à 1,2 milliard de francs Cfa.

«Ma maison aux Almadies que j’avais achetée en 1997 et qui est sous hypothèque, ils l’ont estimée à 176 millions de francs. Une maison à Ziguinchor où vit ma mère que j’avais achetée à 13 millions que m’avait offerts mon grand-frère Idrissa Seck, ils l’ont évaluée à 300 millions, un terrain nu que Abdoulaye Wade m’avait offert sur la Vdn, ils l’ont évalué à 300 millions. Ils sont allés jusqu’à dire que les murs de ma maison aux Almadies sont en marbre alors qu’ils n’y ont jamais mis les pieds. C’est une mascarade (...)», énumère Baldé. Quant à ses trois comptes bancaires, les évaluateurs de la Crei auraient fait la somme de tous les mouvements qui y ont été opérés de 2000 en 2012. «Je précise qu’ils n’ont pas trouvé un rond dans mes comptes. Ils ont dit qu’à la Sgbs j’ai 602 millions, le compte à la Bicis 346 millions et à la Cnca 514 millions», rapporte Baldé. Il en est ainsi pour son parc automobile où les voitures sont, selon lui, encore «surévaluées». Dans ce sillage d’ailleurs, ajoute Baldé : «Une voiture Chevrolet que Karim Wade m’a offerte, il l’ont évaluée à 70 millions. Une Mitsubishi d’occasion que j’avais offerte à ma mère, ils l’ont évaluée à 11 millions alors qu’une neuve ne coûte pas cela.»

Il demande à sa femme et Pape Gana Ngom de porter plainte contre la Crei

Marié sous le régime de la séparation des biens, Baldé a vu l’ensemble du patrimoine de sa femme lui être attribué. Ainsi, tous les mouvements de compte de sa femme, qui mène des activités pharmaceutiques, ont été estimés et rajoutés dans son patrimoine. De même, on lui attribue deux sociétés qui, selon lui, ne lui appartiennent pas. «Tout le monde sait que je n’ai pas d’entreprise. Ils disent que le groupe Ben com qui gère la radio Zig Fm m’appartient. Ainsi que l’entreprise Delgas assainissement qui appartient à Pape Gana Ngom qui leur a fourni toutes les preuves que cette entreprise lui appartient», poursuit-il, avant de demander à sa femme et à l’homme d’affaires Pape Gana Ngom de «porter plainte contre la Crei»

lequotidien





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