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AWA BA, ECRIVAIN: «CE QUI M’A FAIT QUITTER LE MANNEQUINAT…»

Lundi 31 Mars 2014

Elle est belle, intelligente, gracieuse, bien à l’aise dans sa peau. Elle, c’est Awa Bâ. Avec sa taille de gazelle (1m80) et sa noirceur d’ébène, Awa Bâ ne passe pas inaperçue. Auteur d’un recueil de nouvelles «Afres, hics d’aujourd’hui » (Afrique d’Aujourd’hui), elle, qui réclame haut et fort son africanité, est de nationalité sénégalaise. Du mannequinat, Awa Bâ est passée à l’écriture. Dans cet entretien accordé au «Populaire», la nouvelliste revient sur sa vie de mannequin, de ses bons et de ses mauvais souvenirs mais aussi ses projets d’écrivain.

Awa Bâ est une spécialiste en communication, puisque travaillant dans ce domaine depuis 12 ans. Mais, pendant longtemps, elle a été à la rédaction publicitaire. La base, dit-elle, de son métier, c’est de concevoir des campagnes publicitaires et d’être à la rédaction des concepts de campagne. En effet, après avoir obtenu son diplôme de baccalauréat, série scientifique, dans une école française, la jeune Awa s’était orientée vers la finance comptabilité avant de bifurquer vers le marketing publicité.

«La comptabilité m’ennuyait un peu, c’était assez rentable comme travail, mais ce n’était pas passionnant. On n’a pas vraiment de contacts avec les personnes, alors que c’est ce contact avec les personnes que je recherchais. C’est pour cela que je me suis orientée vers la communication, donc la publicité marketing », avoue-t-elle. Mais, entre temps, pendant ses études, Awa Bâ faisait du mannequinat. Un milieu dans lequel Awa ne se reconnaissait pas, mais qui lui à donner la chance de découvrir le monde en parcourant, grâce aux défilés qu’elle faisait, pratiquement, une bonne partie des pays africains et un peu l’Occident. Née en Côte d’ivoire, Awa Bâ venait systématiquement pendant les vacances au Sénégal.

«J’ai vécu 4 ans au Sénégal, de 2009 à 2013, parce que j’ai été affectée ici pour le travail avant d’être réaffectée en Côte d’Ivoire. Mais, je dirai que j’ai pratiqué les deux coutumes. Quand je suis au Sénégal, on me considère comme Ivoirienne. Et quand je suis en Côte d’Ivoire, on me dit Sénégalaise», souligne Awa Bâ,«musulmane, pratiquante» mariée à un Dia. Elle se définit comme étant «calme, assez réservée, gentille, pieuse, impatiente».

«Ce que le métier m’a apporté»

Le mannequinat, pour Awa, était un rêve de petite fille. «On se dit, lorsqu’on a la taille qu’il faut, pourquoi ne pas se lancer dans le concours de miss ou le mannequinat», dit-elle, avant d’indiquer que «le mannequinât, c’est intéressant, c’est passionnant. Ça permet de tisser beaucoup de relations dans le showbiz, dans la culture et puis de voyager beaucoup». «J’ai commencé en 1998 le mannequinat. Durant ces années, j’ai acquis beaucoup d’expériences. Et puisque je suis réservée, un peu timide, ça m’a permis de m’ouvrir un peu. Peut-être aussi que cela m’a décomplexée un peu physiquement. Parce que je me trouvais trop mince, pas assez de forme, pas assez sûre de moi, et cela m’a permis d’être satisfaite de comment je suis», dit-elle.

D’après Awa Bâ, on devient mannequin parce qu’on a envie de l’être, parce qu’on a le physique qu’il faut. Mais, s’empresse- t-elle de préciser, «cela ne veut pas forcément dire que tous les mannequins n’ont pas la tête sur les épaules ou ne sont pas intelligentes. Moi, je dirai que cela soit dans le mannequinat ou ailleurs, on trouve des personnes intelligentes ou moins intelligentes. Donc, ce n’est pas forcément la dame ou le monsieur qui est mannequin qui est moins intelligent que les autres», se défend-elle.

Pour dire que l’essentiel, pour l’ancien mannequin, c’est de ne pas abandonner les études. Parce que, fait-elle remarquer, malheureusement, «le mannequinât ne nourrit pas son homme en Afrique». «Si on n’a pas eu un gros contrat dans une agence internationale, il vaut mieux quand même continuer ses études pour assurer ses arrières», déclare Awa Bâ.

«Tout ce qui se dit sur le milieu, comme quoi il y a beaucoup de perversion, c’est vrai. Mais…»

Cette dernière ne faisait pas partie de celle qu’on disait «sois belle et tais-toi». Elle est née et a grandi en Côte d'Ivoire d'où elle a fait ses études. Naturellement, elle y a accumulé plus d’expériences. Pour avoir défilé avec des styles de renom comme Pathéo, Gilles Touré, Collé Sow Ardo, Oumy Sy, Alphadi, entre autres, Awa Bâ connaît bien le milieu du mannequinat et du showbiz. Milieu, qu’elle dit avoir beaucoup de perversion et de coups bas. «Moi, je suis assez réservée, donc je suis en général sans problème», dit-elle avant de renseigner : «Tout ce qui se dit sur le milieu comme quoi il y a beaucoup de perversion, c’est vrai. Mais, je dirai aussi que c’est un milieu comme un autre. C’est vrai qu’il y a beaucoup de paillettes, tous les projecteurs sont vers ce milieu, donc forcément, ça attire tout ce qu’il y a de mauvais et tout ce qu’il y a de bien aussi. Mais chacun a sa vision de la vie et fait ses choix en tant qu’adulte».

«Mes mauvais souvenirs en tant que mannequin…»

Elle se rappelle tout de même les propositions indécentes dont ont été victimes certains mannequins. «Mes mauvais souvenirs - en tant que mannequin - c’est peut-être le droit de cuissage. C'est-à-dire les propositions indécentes qu’on te fait parce qu’on se dit qu’on peut te faire défiler ou bien te faire admettre dans une grande agence internationale», se rappelle Awa Bâ qui précise qu’ «il y a même une nouvelle dans mon livre qui parle de ça, où on va en casting et la personne te demande de te mettre nue. C’est du vécu, pas forcément par moi, mais ce sont des choses qui se racontent».

Déçue par ce métier qu’elle aimait tant, Awa a quitté le milieu des paillettes pour se consacrer à son travail. «Avec le poste de responsabilité que j’occupais, j’étais obligée de laisser de côté le mannequinât et de me concentrer sur mon travail. J’ai eu aussi une petite déception du milieu. Parce que je trouvais que les gens ne considéraient pas assez les mannequins. Quand on partait en voyage, au moment où les stylistes étaient dans de grands hôtels luxueux, nous, on était dans de petits hôtels et on nous faisait manger dans des gargotes. Il y avait des choses que je ne pouvais pas supporter.

J’ai voulu un peu faire changer les choses», explique Awa Bâ. Dépitée, elle avait créé, avec d’autres mannequins, une association dont elle était la viceprésidente. «Je voulais vraiment que les cachets soient au minimum, que les conditions soient minimales. Malheureusement, cela s’est très mal passé parce qu’il y a des mannequins qui sont passés derrière et qui nous ont un peu coupé l’herbe sous les pieds, alors qu’on luttait pour améliorer les conditions. Et puis, finalement, il y a eu beaucoup de divisions même dans le milieu et moi ça m’a un peu gavé. Je me suis dit pourquoi me fatiguer à gaspiller de l’énergie et de l’argent pour des personnes qui n’ont pas envie de se battre pour elles-mêmes», indique Awa Bâ.

Et c’est d’ailleurs ce qui l’a poussée, en 2007, à éteindre les projecteurs pour allumer la flamme de l’écrivain qui dormait en elle.

Du mannequinat à l’écriture

Du mannequinât, Awa est passée à l’écriture. En 2012, elle a commencé à réfléchir sur ce projet. Elle s’est, alors, dirigée, «naturellement», vers la littérature. «J’avais plein de choses dans la tête que j’avais besoin de faire sortir, de mettre sur du papier. J’avais envie d’imaginer, de conscientiser les gens sur la façon dont ils vivent, sur les problèmes qu’on peut avoir, sur le fait que la vie est tellement éphémère qu’il faut essayer de bien faire les choses», s’explique-t-elle. Sur ce, elle précise : «J’essais dans mon livre de ne pas donner de leçon, de ne pas avoir de partie pris».

Ecrire un livre, fait savoir l’ancien mannequin, est laborieux. «Je ne savais pas que c’était aussi difficile. Parce que je me rends compte que lorsqu’on est jeune écrivain, on n’a pas beaucoup de crédibilité», souligne la nouvelliste qui espère faire carrière dans le domaine de l’écriture. «Mon objectif est d’écrire un roman. ça sera mon chalenge, parce que pour intéresser quelqu’un du début jusqu’à à la fin, je me dis que ça doit être assez difficile. Mais, pour l’instant, en termes de projets, je continue d’écrire. Je suis à mon deuxième livre et c’est encore des nouvelles. Je veux être sûre que je maîtrise un peu le sujet. Parce que, parfois, le premier coup d’essai, c’est peutêtre un coup de maître et les gens attendent le deuxième pour juger», confie-t-elle.

SENEPLUS


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