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AFFAIRE MOUSTAPHA CISSE LO ET SERIGNE ABDOU FATAH: ENCORE UN CAMOUFLET POUR LA JUSTICE SÉNÉGALAISE !


Dimanche 29 Juin 2014

Après le rejet de la parité dans la constitution des listes pour les élections locales, voilà que Touba se signale pour une autre violation de la loi. Il s’agit des actes de violences perpétrés il y a quelques jours sur les domiciles et la boulangerie du député apériste Moustapha Cissé Lo. La cause ?

Un enregistrement audio dans lequel le 2e vice-président de l’Assemblée nationale aurait tenu des propos insultants à l’endroit de Serigne Abdou Fatah Mbacké, fils du défunt khalife Serigne Fallou Mbacké. Les talibés de ce dernier, outrés, ont cru devoir laver l’honneur de leur marabout entaché par ces insanités débitées avec une violence verbale orageuse par le député.

C’est ainsi que des troupes de délinquants ayant à leur tête la commandante en chef Sokhna Maï Galass, sœur de Serigne Abdou Fatah, sont allées sans autre forme de procès incinérer les propriétés de Cissé Lo. La presse locale de Touba a même rapporté que, le jour des saccages, l’amazone de la famille de Serigne Fallou a transpercé la ligne des forces de l’ordre veillant sur l’un des domiciles du député insulteur pour donner le signal de l’attaque.

Au bout de quelques heures, il ne restait que cendres et murs noircis portant les stigmates de la furia dévastatrice des hordes de délinquants surexcités. Mission accomplie, on attendait du guide suprême de Touba, du marabout vilipendé des discours de condamnation, rassurants et rassérénants mais que nenni !

On semble se délecter de la crémation des biens du député à la langue fourchue. Ainsi, les talibés de Serigne Abdou Fatah ont cru devoir se faire justice dans une République avec ses lois et règlement auxquels ne doivent se soustraire aucun citoyen quels que soient son rang social, sa richesse, son niveau d’érudition ou son ascendance.

Or, dans un Etat de droit, quand des citoyens lésés se lèvent et se comportent comme des vandales pour se faire justice, ceux qui sont chargés de faire respecter les lois doivent sévir à l’encontre de ces contrevenants à loi. Malheureusement, la balance et l’épée de Thémis qui symbolisent la droiture, l’équité et la punition sont bafoués à Touba où seul règne l’ordre mouride.

C’est ce qui explique pourquoi 19 des pyromanes qui ont été appréhendés ont été relâchés sans forme de procès par la police. La force du pouvoir religieux de Touba a fait reculer la force de la justice de la République. Le correspondant du quotidien « L’Obs » dans la capitale du mouridisme relate que la libération des pyromanes fait suite à une menace de leur commandante qui a menacé de réduire le commissariat en cendre si ses éléments n’étaient pas dare-dare relâchés. Chose gravissime, les pyromanes ont même promis de remettre cela en pareille occurrence. De tels propos sonnent et résonnent comme un défi à la République.

Aujourd’hui, l’institution policière n’en était pas encore au bout des humiliations puisque le premier flic du pays, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur, qui s’était rendu le lendemain des événements à Canossa au domicile du khalife des mourides pour présenter des excuses infondées s’est vu rabroué par ce dernier qui, manifestement, ne tolère pas qu’on s’attaque à un membre de la lignée de Serigne Touba.

« QUAND L’OBSCURANTISME SEVIT ALORS LA LUMIERE DE LA JUSTICE PALIT »

Dans cette affaire opposant Cissé Lo et Serigne Abdou Fatah, l’image de Thémis, cette déesse de la Justice, est galvaudée par la couardise de ceux qui sont censés faire régner la loi.

Même si l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) s’est fendue d’une déclaration pour clouer au pilori l’ingérence du ministre de l’Intérieur (démentie par son service de communication) qui a fait libérer les 19 vandales, la responsabilité du pouvoir judiciaire reste entière puisque le procureur de Diourbel disposait de tous les moyens légaux pour faire arrêter les incendiaires et procéder à leur transfèrement hors de Touba.

Cet imbroglio ne fait que renforcer le sentiment de ceux qui croient que les mourides, depuis le règne du président Abdoulaye Wade, sont devenus des intouchables. Sinon comment comprendre qu’une justice impitoyable pour les citoyens ordinaires dans la vie quotidienne soit aussi clémente voire laxiste à l’endroit de citoyens exceptionnels résidant dans une parcelle de la République donc soumis à toutes ses lois ?

Ainsi c’est la correction, la répression pour les citoyens de base, l’impunité et le laxisme pour une catégorie de Sénégalais intouchables. C’est le triomphe de l’injustice ! Alors que la justice doit être le garant de l’équité entre les citoyens et du respect des droits de chacun, elle devient par sa lâcheté la promotrice de l’iniquité.

Au-delà de la compétence et de l’intégrité de ses membres, la qualité première de la justice dans une démocratie, c’est son indépendance à l’égard des pouvoirs politique et religieux. Mais au Sénégal, depuis plus d’un demi-siècle, la justice semble être réduite au rôle d’appendice servile du pouvoir politico-religieux.

Il est plus valorisant pour certains magistrats de traquer des présumés « délinquants d’opinion » comme le rappeur Fou malade et l’ancien patron des jeunesses libérales Bara Gaye, que de s’attaquer aux vrais transgresseurs des lois de la République. La justice détourne ainsi son regard ou observe l’omerta sur certaines violations des lois qui fondent le socle de notre République.

Les pyromanes de Touba bénéficiant de l’impunité la plus totale plastronnent et se la coulent douce dans la capitale du mouridisme. Pire, en récompense de leurs exactions, ils sont bénis par leurs mentors et protégés de toute poursuite judiciaire par les représentants de la justice.

Avec une justice à deux vitesses, une inégalité des citoyens devant la loi et la transgression consciente et systématique des lois avec le sentiment qu’on ne sera pas sanctionné, Touba s’apparente à une zone de non-droit. Dans une République, quand l’obscurantisme aveugle d’un groupe d’illuminés sévit, alors pâlit la lumière de la justice qui éclaire les droits et devoirs auxquels doit souscrire tout citoyen. Et voilà après le rejet des listes paritaires, l’impunité des incendiaires des biens du député Moustapha Cissé Lô qui vient parachever cette panoplie de l’injustice qui règne dans la capitale du mouridisme.

Ces violences récentes de Touba ont aggravé la crise de confiance des Sénégalais envers leur justice. Ainsi le sentiment d’injustice s’est emparé du peuple dès lors qu’il a le sentiment qu’il n’y a pas parfaite égalité de tous devant la loi et le droit.

L’écart se creuse entre la République et « le free State » de Touba et cela est encouragé par l’attitude lâche de nos gouvernants qui, dans leurs discours et leurs pratiques, considèrent que Touba est un lieu spécial qui doit même bénéficier d’un statut spécial. Il est vrai que la capitale du mouridisme est un lieu saint spécial qui a spécifiquement une fête (le grand Magal) mais cela ne fait pas de ses habitants, ni de ceux qui se réclament mourides des « hors-d’atteinte-de-la-justice ».

INTERCESSION SALUTAIRE DU SAGE SERIGNE MOUNTAKHA

On n’en serait pas arrivé là si l’esprit de tolérance avait pris le dessus sur la virulence des diatribes insolentes du député apériste. Serigne Fallou Mbacké, père de Serigne Abdou Fatah, était connu pour son affabilité légendaire, sa clémence sans limites et sa générosité proverbiale. Et c’est cette somme de qualités qui lui a valu le surnom symbolique de « Gallas ».

La démarche d’apaisement entreprise par le très sage Serigne Mountakha Mbacké, fils de Serigne Bassirou, pour aller présenter les excuses de Cissé Lo au khalife général des mourides et au marabout outragé s’inscrit dans le registre des valeurs incarnées par Serigne Fallou.

Grâce à ses talents d’homme de paix et de messager prônant la tolérance, Serigne Mountakha a su tempérer les ardeurs de quelques talibés survoltés qui promettaient la géhenne au député impudent s’il mettait les pieds à Touba. Son implication personnelle pour sauver son talibé impénitent d’une condamnation à mort certaine sauve cette justice sénégalaise atone qui n’est pas parvenue à faire cesser les menaces d’assassinat émanant de fanatiques incontrôlables. Menaces qui planaient sur la tête du contempteur de Serigne Abdou Fatah.

Si la violence des talibés surexcités et l’attitude de la justice couarde sont à déplorer, il demeure que celle de la presse qui a servi de détonateur est à condamner vigoureusement. Les portails d’information qui ont mis en ligne les propos irrévérencieux manquent d’éthique de responsabilité.

Certes le principe de la liberté d’expression est inaliénable, mais il est du devoir des journalistes de censurer les propos déplacés, outrageants, insultants de certaines personnalités politiques lorsque leurs messages peuvent porter préjudice à la vie des citoyens. Et, surtout, lorsqu’ils peuvent mettre le feu aux poudres comme ce qui s’est passé à Touba.

Cela dit, le premier responsable de tous ces événements malheureux est incontestablement le député Moustapha Cissé Lo connu pour son tempérament de feu, sa vulgarité, sa fougue, sa morgue, son arrogance et ses extravagances verbales. Quand une grande gueule comme lui méprise ses contradicteurs, bafoue sans cesse les lois de la République pour quelqu’un censé les voter, il prend assurément le risque de provoquer la colère et les éventuels débordements d’une catégorie de citoyens outrés, lesquels deviennent incontrôlables quand leur guide est insulté.

« Qui sème le vent récolte la tempête ! » dit l’adage. Donc Cissé Lo, en amont, ne doit pas s’étonner des conséquences de son comportement grossier qui sème la chienlit, exacerbe les querelles partout où il passe. Le nom du 2e vice-président de l’Assemblée nationale reste collé à tout ce qu’il y a d’effronterie, de grossièreté.

Il véhicule l’image d’un terroriste verbal qui n’hésite même pas à s’en prendre au chef de son parti et, par ailleurs, président de la République du Sénégal. Une vidéo où il insultait sans circonlocution Macky Sall un peu avant l’élection présidentielle circulait sur le net. Aujourd’hui, comme un remake, les propos insultants débités contre Serigne Abdou Fatah circulent sur le net.

Sous le magistère de Wade, il avait dégainé un pistolet le jour où Oumar Sarr, proche d’Idrissa Seck, était éjecté de son fauteuil de président du Conseil régional de Diourbel. Non seulement la justice avait fermé les yeux sur cet acte grave mais pire le premier magistrat de la République de l’époque, en l’occurrence Abdoulaye Wade, l’avait félicité paradoxalement pour son « courage ».

Naguère, la presse faisait état de ce député cow-boy qui recherchait, l’arme à la main, un agresseur de son fils. Et si aujourd’hui, Cissé Lo en est arrivé à occuper cette place de choix dans le bureau de l’Assemblée nationale jusqu’à siéger au parlement de la CEDEAO, ce n’est pas dû à son niveau intellectuel très bas mais seulement à son tempérament volcanique et arrogant qui a fait que, à l’Apr, le parti présidentiel, on a préféré le couvrir d’honneurs par crainte de ses foucades.

Dans cette flambée de violence qui a consumé les biens meubles et immeubles de Cissé Lo à Touba, même si les responsabilités sont largement partagées, la justice n’en est pas sortie grandie parce que lâche et non protectrice

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