830 décès liés aux complications de grossesse ou accouchement: L'UNFPA pour une priorisation de la Santé de la reproduction

«Les crises humanitaires menacent un des plus beaux événements de la vie et aggravent le nombre de cas de mortalité maternelle». C’est le constat fait par la Représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa). 

Pour Andréas Wojnar Diagne, chaque jour, de par le monde, 830 femmes et adolescentes meurent de complications liées à leur grossesse ou accouchement.  «500 de ces décès se passent dans des situations d’urgence ou dans des états fragiles», fait-elle remarquer. Et de poursuivre: «cette fin tragique est due au manque de matériel nécessaire ou à l’accès à des soins compétents ou par la vulnérabilité créé par une nutrition insuffisance». 

En prélude à la journée mondiale de l’aide humanitaire, une première dans le monde, Mme Diagne a fait un plaidoyer pour que plus d’attention soit accordée, en période d’urgence, à la santé reproductive et sexuelle qui est souvent reléguée au second plan. «En cas de catastrophe, le plus souvent, les gens pensent à la nourriture, à l’abri, ou à l’assainissement tout en oubliant les besoins de santé reproductive et sexuelle qui sont intimes à toute personne.  Nous voulons que ces derniers prennent en compte cet aspect des urgences». 

Sur la prise en charge de la santé de la reproduction en période de crise, Mme Diagne a soutenu que l’Unfpa a toujours répondu présent en apportant un appui technique mais aussi en mettant à disposition des trousses spécialisées pour la prise en charge des accouchements. Toutefois, elle a lancé un appel pour que la santé reproductive et sexuelle fasse partie des politiques et plans de ripostes. «Nous voulons que les populations et les décideurs accordent plus d’importance à la santé reproductive et sexuelle en période d’urgence et que cela fasse partie des politiques et des opérations de prévention et de riposte» a-t-elle souligné. Et d’ajouter: «la réponse aux défis humanitaires doit aller au-delà des besoins immédiats. Il est important d’œuvrer avec les décideurs et tous les partenaires à la réduction des risques, le renforcement de la résilience, et le maintien de la paix.» 

Pour le Sénégal qui menacé très souvent par les inondations, la malnutrition ou des épidémies, Andréas Wojnar Diagne a déclaré que son département ne peut pas ignorer les risques d’urgences humanitaires dont le pays fait face. Toutefois, elle a avancé que seule une solidarité des forces vives peut aider à une sortie de crise.  

Pour le représentant de la Direction de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant (DSRSE), Ahmadou Bamba Diop, le sujet est extrêmement important. «L’Etat du Sénégal travaille  dans le sens de faire reculer la mortalité maternelle. Nous avons un pays relativement stable, mais les facteurs déstabilisateurs ne manquent pas. L’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population est salutaire pour notre pays, dans la mesure où, elle apporte sa contribution à la politique du gouvernement en matière de santé», a-t-il souligné. 

SUD QUOTIDIEN